J’ai longtemps tergiversé avant de franchir le pas et acheter un drone. La pollution sonore dégagée par l’appareil en vol peut impacter la faune et les autres usagers de la montagne. C’est ce qui m’a tenu éloigné des quadricoptères ces dernières années. Après mure réflexion, j’ai craqué pour la dimension artistique et l’angle de vue si particulier qu’il permet d’obtenir. Les nouvelles perspectives d’images, que ce soit en photo ou en vidéo permettent de capturer la montagne différemment. Dans cet article, je vous expose mes réflexions sur l’utilisation du drone en montagne. Impact, réglementation et discussions sur ce sujet souvent très controversé sont au programme.
J’ai également hésité avant de me lancer dans la rédaction de cet article à cause de la dimension très polémique relative à l’utilisation du drone en montagne. Pour ou contre, je n’émets aucun jugement de valeur et ne souhaite faire la morale à personne. Le but de ce papier réside davantage dans la sensibilisation des utilisateurs à l’impact de leur drone sur les animaux et les humains qui fréquentent eux aussi la montagne. Avec la belle saison qui arrive, il n’est pas exclu que de nombreux pilotes reprennent du service. Il y a également fort à parier pour que la montagne soit de nouveau prisée par les touristes cet été.
Pourquoi j’ai acheté un drone ?
Avant d’entamer l’aspect réglementaire et l’impact du drone, je souhaite évoquer ce qui m’a poussé à faire cette acquisition.
Qui n’a jamais été perturbé par le vacarme assourdissant d’un drone en vol pendant une randonnée ?
Nous avons été dérangés par des utilisateurs négligents à plusieurs reprise dans les Pyrénées. Ils ne tenaient absolument pas compte de notre présence et faisaient voler leur drone au-dessus de nos têtes sans aucun complexe. Pire, parfois cela avait lieu dans des zones interdites au vol des drones. C’est un des aspects qui m’a pendant longtemps rebuté. J’étais convaincu qu’il ne s’agissait que d’une nuisance supplémentaire pour la faune et les autres randonneurs.
En réalité, comme pour beaucoup de choses, il s’agit purement d’une question de curseur. L’utilisateur est maître de son appareil et il lui appartient de ne pas faire décoller son drone à proximité d’autres randonneurs. Je mets vraiment un point d’honneur à ne pas faire voler le mien en présence d’autres personnes. Le survol d’habitations ou de tiers sans autorisation est par ailleurs interdit.
Je me passionne pour la photo un peu plus à chaque déclenchement. Cela nous permet d’offrir des articles agrémentés d’images de relativement bonne qualité et d’illustrer notre propos de manière concrète. Les prises de vues aériennes qu’offre le drone apportent une dimension différente et, je pense, offrent à notre blog un contenu plus varié. Ce blog a pour but de partager nos sorties en montagne, de promouvoir les territoires qui nous tiennent à coeur, mais également de sensibiliser les voyageurs et randonneurs à cette magnifique nature qui nous entoure.
Le drone est donc un excellent outil pour faire découvrir les paysages des régions que nous visitons. C’est dans un but artistique, afin de développer davantage la capture d’images uniques que je me suis décidé à acheter un drone.
L’impact du drone en montagne
Les réfractaires au drone se plaignent souvent de la pollution sonore qui vient interrompre la quiétude de la montagne. Et je les rejoins tout à fait sur ce point. Il n’y a rien de pire qu’un pilote de drone de loisir irrespectueux. Or cette réflexion me parait un peu démesurée. Est-ce que les pique-niques devraient être interdits parce que des gens négligents se délaissent de leurs déchets en altitude ?
La perturbation de la faune est elle aussi bien réelle. Sans précautions d’usage, l’impact du drone sur les animaux sauvages est considérable. Tant sur les mammifères que sur les oiseaux, le quadricoptère est une menace pour la faune s’il n’est pas utilisé avec prudence.
Certains pilotes peu scrupuleux vont jusqu’à approcher les rapaces de très près pour les filmer. Ces images, aussi spectaculaires soient-elles sont totalement irrespectueuses de la nature. Elles sont malheureusement trop souvent encensées sur les réseaux sociaux. En plus de mettre en danger les oiseaux, cela les perturbe et peut les effrayer au point qu’ils abandonnent leur nid et leur descendance. Une collision peut blesser et même entrainer la mort d’un volatile. C’est donc au pilote de mesurer l’impact de ses actions et de prendre les précautions nécessaires pour ne pas perturber la faune et tout de même jouir des bénéfices que procure le drone.
Comment limiter l’impact de son drone en montagne
S’il y a bien une chose sur laquelle je me suis engagé en achetant mon drone, c’est de ne jamais filmer d’animaux à une distance qui pourrait les perturber. Je désire également ne pas déranger les autres amoureux de la montagne. Ainsi, je veille à être parfaitement seul lors de chaque décollage. Si des randonneurs viennent à arriver dans ma direction, je fais atterrir l’appareil ou l’envoie plus loin afin de ne pas les exposer au bruit.
Il s’agit, de mon point de vue, d’une question de bon sens. Peut-être que certains pilotes ne sont pas sensibles à leur impact sur la nature qui nous entoure. Ils ne sont peut-être pas non plus soucieux du dérangement que le bruit des hélices peut susciter pour les autres randonneurs. Quoi qu’il en soit, la résolution de cette problématique réside dans la pédagogie et non dans le conflit.
La communication mise en place par les différents Parcs Nationaux en France me semble tout à fait appropriée. Dans leurs communiqués de sensibilisation, ils démontrent à quel point les espèces qui vivent dans les parcs sont vulnérables et comment le drone peut les perturber. Relayer leurs articles pourrait-être un bon moyen de faire comprendre aux usagers qu’il s’agit d’une nuisance.
Voici un exemple de communiqué pertinent adressé par le PN Mercantour :
Article sur le drone dans le Parc National du Mercantour.
Vous trouverez également des publications intéressantes à ce propos sur :
La page Facebook du Parc National des Pyrénées
Règles d’utilisation du drone en montagne
Il me semble important de rappeler qu’une réglementation stricte a été mise en place pour l’utilisation des drones. Cela ne concerne pas que la montagne, mais nous allons nous concentrer sur ce point ici. Sauf si l’usager dispose d’une autorisation particulière, il est strictement interdit de faire voler un drone à l’intérieur d’un Parc National. Seuls les télépilotes certifiés peuvent prétendre à ce type d’autorisation, dans le cadre d’un projet précis.
La carte des restrictions de vol est disponible sur Géoportail. Petit conseil à tous les propriétaire d’un aéronef motorisé : procurez vous l’application sur smartphone et étudiez bien les zones autorisées et les restrictions d’altitudes avant de faire décoller votre engin.
Mon drone (DJI Mavic Pro 2) ne peut pas décoller dans les zones en rouge de la carte (interdites) sans la provision au préalable d’une autorisation/dérogation. Malheureusement, tous les drones ne disposent pas de cette fonction. J’ai récemment vu passer des vidéos de drone tournées illégalement dans le Parc National des Pyrénées sur Instagram. Quand j’ai interpelé le vidéaste et lui ai demandé s’il disposait d’une autorisation et si ses vidéos entraient dans le cadre d’un projet particulier, il a supprimé mon commentaire. J’ai tenté de le contacter de manière tout à fait cordiale sans recevoir de réponse.
Minimiser son impact pour maximiser le plaisir
Comme je vous le disais plus haut, je veille à ne sortir mon drone que lorsque je sais qu’il ne dérangera personne. Avec la fréquentation accrue de la montagne liée à la fermeture des frontières, ces moments sont donc plutôt rares. Si ce n’est pas le meilleur moyen pour apprivoiser correctement son appareil, cela permet d’être respectueux et de profiter encore plus de chaque vol.
Lors de mon premier vol au grand air, j’ai dérangé une famille qui se promenait sur une ligne de crête. Je pensais être largement assez loin pour ne pas qu’ils m’entendent. J’ai naturellement eu droit à un remerciement pour la pollution sonore et j’ai beaucoup culpabilisé. Étant débutant, je ne réalisais pas encore à quelle distance le bruit pouvait se propager. Environ 200m me séparaient de cette famille, en ne volant pas trop dans leur direction, je pensais qu’ils ne distingueraient pas le son de l’appareil. Je repense très souvent à ce moment et avant chaque décollage, je prends garde à ce que personne ne puisse entendre mon drone. J’applique religieusement les mêmes règles au regard de la faune. Cela ne rend pas l’impact de mon drone totalement nul pour autant.
Parfois, une petite voix me dit de le revendre pour limiter au maximum mon impact. Or quand je visionne les images aériennes de nos belles montagnes, je reste convaincu qu’il s’agit d’un excellent outil pour promouvoir nos territoires.
Quel drone choisir pour la montagne ?
Nous utilisons un DJI Mavic 2 Pro pour qui répond très bien à nos attentes en matière de qualité d’image et d’autonomie. Le seul inconvénient de ce modèle, c’est qu’il ne propose pas de photos en mode portrait directement (utile pour les réseaux sociaux). Il faut ruser pour prendre des photos grand angle, et assembler plusieurs photos en paysage. C’est un problème qui n’existe plus avec le Mavic 3 et c’est une très bonne nouvelle pour les utilisateurs d’Instagram et tous ceux qui diffusent leurs images sur Smartphone. On vous recommande donc ce modèle si vous souhaitez capturer des images avec la meilleure qualité qui soit.
Pour ceux qui ne se soucient pas vraiment de la qualité, vous pouvez partir sur un modèle plus léger comme le Dji Mini 3 Pro. Il permet tout de même de prendre de belles images et ne pèse vraiment pas grand chose. Le poids est important pour randonner, surtout lorsque l’on part plusieurs jours chercher des images d’exception. Notre Mavic 2 Pro pèse tout de même 800 g auxquels il faut rajouter télécommande, batteries et câble pour arriver à 1kg5 en plus du reste du matériel.
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Drone en montagne : bilan
La problématique du drone en montagne ou dans tout autre milieu naturel est similaire à celle de tous les comportements. En réalité, la stigmatisation dessert énormément les pilotes raisonnés. Fort heureusement, tous les pilotes ne sont pas insouciants et nombre d’entre eux respectent les règles en vigueur. Les abus d’une minorité contribuent à faire payer toute une communauté qui s’efforce de faire les choses dans l’ordre. C’est pour cela que je vous demande de ne pas mettre tous les pilotes dans le même panier. Au-même titre que tous les promeneurs ne jettent pas leurs déchets dans la nature.
Pour ce qui est des pilotes qui me lisent, je vous demande de bien veiller à respecter les règles, mais surtout à user de bon sens. Si nous souhaitons pouvoir continuer à utiliser nos appareils de loisir, il est crucial d’adopter un comportement responsable. Encore une fois, le but de cet article n’est pas de donner des leçons. Étant profondément amoureux de la montagne, je souhaite que tous les usagers puissent y trouver leur bonheur.
Nous vous invitons à nous donner votre avis et vos réflexions sur la question du drone en montagne en commentaire. Vous pouvez également nous contacter sur nos réseaux sociaux. Retrouvez nos dernières photos et actualités sur Instagram :
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Ben & Ania sont deux aventuriers amoureux de la nature et passionnés par ce vaste monde qui nous entoure. Quand ils ne sont pas sur les sentiers de randonnées, par monts et par vaux, ils créent du contenu pour les entreprises qui font appel à leurs talents. En travaillant à distance, ils peuvent se permettre de voyager en continu. Pour ça, ils ont choisi Jolly-Jumper, un camping-car Hymer B534 de 1990. Découvrez leurs univers faits de sommets enneigés, de treks loin de la 4G et de feux de camps bien arrosés. Pour ne rien louper, suivez leurs aventures sur ce blog ou via leurs réseaux sociaux !
Bonjour,
Je vous félicite pour votre article. Pour des raisons professionnelles je serai bientôt et quotidiennement en contact avec les drones.
Je commence aujourd’hui à m’informer sur l’environnement du drone, sa culture et ses applications et votre article est le premier que je lis. C’est une excellente entrée en matière, éducatif et mesuré. Je suivrai vos conseils pour réduire l’impact du drone sur l’environnement humain et naturel.
Je vous remercie pour votre article, merci beaucoup votre message est passé avec moi. Continuez, c’est éducatif. =D
Bonjour Dylan,
Je vous remercie pour votre très gentil retour vi-à-vis de notre article. C’est toujours très plaisant de lire ce type de réactions et cela nous encourage à poursuivre sur cette lancée.
Bonne continuation à vous !
Ben
Lamentable, comme on trouve des arguments quand on a besoin de se donner bonne conscience…
Vraiment lamentable…
Merci pour cette vive critique très étayée, ça fait énormément avancer le débat. 🙂
Bonjour, vos photos sont magnifiques. Est-ce que toutes les photos en drone dans l’article ont été faites dans les Pyrénées ?
Bonjour Antoine, merci pour ce gentil commentaire. Oui, toutes les photos de l’article viennent des Pyrénées 🙂