Lors de la lecture d’un topo de randonnée, nous sommes confrontés à une grande quantité de données. Il n’est pas toujours évident pour les débutants et même les fervents pratiquants d’extraire les bonnes informations et surtout de les interpréter. Le dénivelé, qu’il soit énoncé en positif, en négatif ou en cumulé est une variable importante dans l’étude d’un itinéraire. Il va influencer la difficulté de la course. Il faut bien sûr également tenir compte de la distance et des éventuels passages délicats. Dans ce dossier, on vous propose de décrypter une bonne fois pour toutes ce que signifie le dénivelé en randonnée.
Qu’est-ce que le dénivelé ?
La notion de dénivelé reste bien comprise par la plupart des montagnards aguerris. Cela dit, nous croisons de très nombreux randonneurs peu expérimentés qui sont souvent perplexes à la lecture des panneaux au départ d’une rando. Ils s’interrogent souvent sur la signification du terme dénivelé. Nous utilisons cette donnée couplée à la distance pour décrire nos topos. Ces valeurs sont pour nous beaucoup plus significatives que le temps de marche qui dépend des capacités et du chargement de chacun.
D’après le dictionnaire Larousse, le dénivelé correspond à la différence d’altitude entre deux points. Jusque là, rien de bien compliqué. Il faut tout de même distinguer les différentes expressions de ce dernier qui varient.
- Le dénivelé positif : il représente le gain d’altitude entre 2 points
- Le dénivelé négatif : il représente la perte d’altitude entre 2 points
- Le dénivelé cumulé : il représente la somme du dénivelé positif et négatif entre deux points
- Le dénivelé positif total : il représente la somme des gains d’altitude entre 2 points
- Le dénivelé négatif total : il représente la somme des pertes d’altitude entre 2 points
Comment calculer le dénivelé d’une randonnée ?
Le dénivelé d’une randonnée se calcule de différentes manières en tenant compte des variations d’altitude. Pour mieux comprendre, nous allons utiliser plusieurs exemples concrets.
Dénivelé positif (d+)
Le parking de départ d’une randonnée (point A) se situe à une altitude de 800m. Le sommet (point B) est à 1800m. Si cette randonnée est une montée régulière qui n’implique pas de descentes et remontées, la différence d’altitude correspond bien au dénivelé positif. Ici, elle est de 1000m, on a donc une randonnée avec un dénivelé positif de 1000m.
Dénivelé + total
Prenons maintenant l’exemple d’une randonnée qui démarre du même parking (A) à 800m d’altitude, qui arrive au même sommet à 1800m (noté C cette fois), mais qui passe par un itinéraire différent (point B).
Cet itinéraire implique, avant de parvenir au sommet, une descente de 250m. Ces 250m descendus doivent donc être remontés pour arriver au pic tant convoité. On doit donc les ajouter à la différence d’altitude entre le départ et l’arrivée pour obtenir le dénivelé positif total de la rando.
Ce parcours affiche donc un dénivelé positif total de 1250m.
On compte 400m de d+ avant d’arriver au point B (et 250m de dénivelé négatif) et on y ajoute 850 entre le point B et le sommet C.
D+ total : deuxième exemple
Pour bien comprendre le dénivelé positif total, voici un troisième exemple. Toujours en partant d’un parking à 800m d’altitude (A), on se rend par l’itinéraire précédent au sommet (C) à 1800m puis on prolonge la balade avec le passage par une vallée (D) à 1200m et l’ascension d’un deuxième sommet (E) à 2000m.
Le dénivelé positif total de cette randonnée est donc de : 400 + 850 + 800 = 2050m.
Le dénivelé cumulé
Le terme dénivelé cumulé représente la somme du dénivelé positif et négatif.
En reprenant le dernier exemple, il faut donc additionner le D+ et le D- du parcours pour obtenir le dénivelé cumulé de la randonnée.
On a donc un dénivelé cumulé = 400 + 250 + 850 + 600 + 800 = 2900m.
Il est important de regarder le dénivelé cumulé dans une randonnée. Il indique l’amplitude des variations d’altitude sur l’itinéraire. Si en préparant votre rando vous constatez un départ à 1000m et une arrivée à 1600m, vous pouvez penser qu’il n’y a que 600m de dénivelé positif. En réalité, il faudra porter une attention particulière au parcours et au dénivelé cumulé qui peut impliquer des descentes et remontées. Une rando avec une différence d’altitude de 600m entre le départ et l’arrivée peut vite se transformer en un parcours très long avec plus de 1200m de dénivelé positif !
En revanche, le dénivelé cumulant positif et négatif n’est pas un très bon indicateur. Nous préférons fournir le dénivelé + et le dénivelé – afin que ce qui attend les randonneurs soit le plus explicite possible.
Dénivelé négatif
Le dénivelé négatif peut être aussi important que le dénivelé positif en randonnée pédestre. Surtout quand vous faites une boucle, ou un parcours qui n’implique pas que de la montée. Généralement, pour une rando à la journée, on s’intéresse plutôt au dénivelé positif puisqu’il caractérise l’ascension. Mais ne négligez pas le dénivelé négatif si l’itinéraire comporte des descentes puisque ce dernier se transforme en dénivelé positif additionnel au retour !
Dans nos itinéraires de randonnées, nous prenons soin de mentionner le dénivelé positif total et le dénivelé négatif total. C’est pour nous ce qui est le plus représentatif.
Préparer sa randonnée en tenant compte du dénivelé
Lorsque vous consultez un topo pour préparer l’itinéraire de votre randonnée, vous devrez porter une attention particulière sur le dénivelé. Il est généralement mentionné avec la distance à parcourir, l’altitude minimale et maximale.
Si vous préparez votre randonnée à l’aide d’une carte topographique, vous devrez utiliser les lignes de contours et les indications d’altitudes pour calculer vous même le dénivelé de la rando. C’est assez fastidieux, mais cela permet d’avoir un bon aperçu du parcours et de son niveau d’exigence physique.
Lorsque les panneaux de balisage d’une randonnée indiquent uniquement le temps, il est difficile de savoir à quoi s’attendre. De notre côté, nous n’y prêtons pas attention et utilisons uniquement les données de distance et de dénivelé. En moyenne, nous tournons autour de 650m de dénivelé positif / heure de marche. C’est assez variable selon le terrain, la distance à parcourir et le poids du sac que nous portons. Plus la distance est courte, plus la pente sera raide. Inversement, si la distance est longue, la pente sera plus douce et il sera plus facile d’avoir une vitesse moyenne élevée.
Étudier son itinéraire
Le plus important reste que chacun marche à son rythme et apprécie la randonnée. Pour ne pas s’écœurer ou pire se mettre en danger, il est impératif de bien préparer son itinéraire et de savoir à quoi s’attendre. Nous avons croisé beaucoup trop de gens qui ne savaient même pas où ils allaient.
» C’est encore loin la montagne ? »
Ou encore…
« C’est loin d’où vous venez ? »
Au début, nous étions choqués lorsqu’on nous posait ce genre de questions. Parfois, on nous demandait ça alors que nous marchions depuis plusieurs jours. Donc on répondait qu’on arrivait du pic XXX à 35km. Ça ne les aidait pas vraiment, mais c’était la vérité. La montagne est un milieu hostile qu’il ne faut pas prendre à la légère. Préparer sa rando implique d’avoir une carte et une bonne idée du parcours pour éviter de se perdre. Cela nécessite aussi de prévoir des vêtements et chaussures adaptés, à manger et surtout à boire, d’éventuels équipements etc.
Vous avez des questions sur le dénivelé positif ou négatif d’une randonnée et son calcul ? N’hésitez pas à nous la poser en commentaire de cet article, ou sur nos réseaux sociaux ! Nous prenons le temps de répondre à chacune de vos interrogations relatives à nos randos.
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Pourquoi sur certaines appli comme visorando, sur une rando avec D/A au même point, on nous annonce une différence entre le D+ et le D- ?
Merci !
Bonjour Emeline,
C’est assez étrange puisque mathématiquement, si on part et arrive au même point, il ne peut pas y avoir de différence, chaque m de dénivelé positif devra être descendu et inversement. Est-ce que vous pouvez m’envoyer le lien d’un cas particulier avec ce constat ?
Bonjour
650m de D+ / h, ça commence à être un sacré rythme. Je suis un petit joueur avec mes 3 heures pour monter au Pic d’Aret. 🙂
Sinon le dénivelé est un point fondamental à prendre en compte pour choisir une randonnée. En choisissant chaque semaine des randonnées avec des dénivelés croissant (+100/200m) on peut progresser en douceur sans dégoûter les participants.
Si l’on connaît sa vitesse d’ascension (où plutôt celle du plus lent du groupe), on peut calculer assez bien ses horaires (en tenant compte d’éventuels longs passage avec une faible pente du style de la vallée du Lutour).
Merci pour vos articles.
Bonjour John et merci pour votre commentaire.
En réalité, le D+/h dépend de la distance et donc de l’inclinaison de la pente. C’est assez peu représentatif. Il faut également considérer le poids du sac sur le dos. On n’a pas encore fait le pic d’Aret, mais dans tous les cas, pour nous, le plus important n’est pas de battre des records de vitesse. Plutôt de prendre du plaisir en montagne, et justement de prendre le temps d’en profiter.
Un bon exercice est la Hourquette de Bugaret depuis le lac de Cap de Long dans le 65. 500m de d+ en quelques centaines de mètres de distance. Une bonne demi-heure pour gravir ce col qui fait bien chauffer les jambes et monter le cardio 🙂
Généralement, avec le matos de bivouac, on tourne sur du 3,5 km/h de moyenne d’après Strava. Encore une fois, ça dépend de beaucoup de paramètres. Notamment pour les randos de mi-saison. Quand il faut mettre et enlever les crampons à plusieurs reprise, ça implique aussi de prévoir plus de temps.
Profitez bien des Pyrénées et ravis que nos articles vous soient utiles.
Ben & Ania
J’ajoute du temps pour les long passages avec un faible dénivelé (peu fréquents dans les Pyrénées) et pour le reste avec du 400 m /h (moyenne sans forcer), j’ai très rarement plus d’une demi-heure d’écart avec l’heure à laquelle je voulais arriver au sommet.