Le pic de Sauvegarde culmine à 2738 m d’altitude dans le haut Luchonnais. Situé sur la frontière entre la France et l’Espagne il est accessible depuis l’Hospice de France. Le pic de Sauvegarde est connu pour son point de vue exceptionnel sur le massif de l’Aneto et de la Maladeta. Pour l’atteindre, il faudra grimper jusqu’au Port de Vénasque en passant par le refuge éponyme. Dans ce topo, on vous propose de découvrir notre ascension du pic de Sauvegarde. Nous avons réalisé cette randonnée au printemps (fin mai 2023) dans des conditions d’enneigement qui exigeaient l’usage des crampons et du piolet. Après une nuit dans le nouveau refuge de Vénasque, nous sommes partis tôt en direction du pic de Sauvegarde pour profiter du lever de soleil sur le pic d’Aneto. En absence de neige, l’ascension du pic de Sauvegerde ne présente aucune difficulté. Dans cet article, découvrez le résumé et toutes les explications nécessaires pour ce topo de randonnée au pic de Sauvegarde dans les Pyrénées.
Pic de Sauvegarde depuis l’Hospice de France
Plusieurs itinéraires sont possibles pour monter au pic de Sauvegarde depuis l’Hospice de France et revenir au point de départ. Le plus direct et le plus classique, consiste à monter par le refuge de Vénasque et à rentrer par le même chemin. C’est ce que nous avons fait puisque nous avons passé la nuit au refuge et laissé une partie de nos affaires pour l’ascension. Il est également possible de faire une boucle et de rester côté espagnol après le Sauvegarde en passant par le Port de la Picade et le pas de l’Escalette. Autre alternative, redescendre par le chemin de l’Impératrice et le lac de la Montagnette après avoir franchi le col du même nom au-dessus du refuge de Vénasque.
Si vous souhaitez étudier les différentes options, nous les avons cartographiés dans notre article sur le Port de Vénasque.
Ici, nous allons nous concentrer uniquement sur l’ascension du pic de Sauvegarde par la voie normale, en aller-retour.
Distance | 16 km | Altitude min | 1380 m |
Dénivelé + | 1400 m | Altitude max | 2738 m |
Dénivelé – | 1400 m | Temps A/R | 7h |
Itinéraire pour le pic de Sauvegarde depuis l’Hospice de France
Comme nous tenions à assister au lever du soleil depuis le pic de Sauvegarde, nous avons passé la nuit au refuge de Vénasque. Situé à 2250 m d’altitude, le refuge est idéalement situé, seulement quelques kilomètres avant le sommet. En absence de neige, il ne faut pas plus de 1h30 pour atteindre le pic de Sauvegarde depuis le refuge de Vénasque.
Nous avons pris l’itinéraire le plus rapide pour monter au refuge. Plusieurs boucles sont possibles, nous nous sommes contentés d’un aller-retour parce que nous avons laissé des affaires au refuge afin de réaliser l’ascension les plus légers possibles. Étant donné les conditions encore presque hivernales, il valait mieux se délester.
Depuis le refuge de Vénasque, il faut grimper au Port de Vénasque, juste au-dessus du lac des Boums du Port. On bascule ensuite sur le versant espagnol. Le panorama sur le massif de l’Aneto et de la Maladeta est alors grandiose. Le sentier en absence de neige ne présente aucune difficulté. Il est très bien marqué et il suffit de suivre la direction ouest en direction du pic de Sauvegarde depuis le Port.
Pour le retour, il est possible de rester côté espagnol en laissant le port de Vénasque et en continuant jusqu’au Port de la Picade. Vous pourrez alors basculer en France depuis le Pas de l’Escalette. Le retour à l’Hospice de France se fait en descendant la vallée de la Frèche.
Voici la carte avec le tracé de notre randonnée jusqu’au Pic de Sauvegarde ainsi que les différentes boucles possibles :
Notre randonnée au pic de sauvegarde
Nous avons déjà largement décrit la montée au refuge de Vénasque dans notre article dédié à cette partie de la randonnée. Pour la résumer, il faut gravir une succession de 72 lacets le long du ruisseau de Vénasque. Le sentier est bien marqué, assez large et il n’y a pas de difficulté (toujours en absence de neige). Fin mai, quelques névés persistaient avant l’arrivée au refuge, mais les températures élevées rendaient la neige molle et bien portante. Nous sommes montés le matin et avons passé le reste de la journée autour du refuge. Il est tout à fait possible de faire l’ascension du pic de Sauvegarde à la journée, nous avons simplement préféré prendre le temps de profiter de la montagne.
Du refuge de Vénasque au Pic de Sauvegarde
Après une bonne, mais courte nuit au refuge de Vénasque, nous nous sommes élancés sur les coups de 5h en direction du pic de Sauvegarde. Pour assister au lever du soleil depuis le sommet, il aurait fallu partir bien plus tôt étant données les conditions d’enneigement. C’est tout de même avec les frontales que nous gravissons le Port de Vénasque dans l’obscurité la plus totale. Nous chaussons les crampons dans la partie raide de la brèche, ils seront également utiles pour descendre versant espagnol.
Du port de Vénasque à la crête du Sauvegarde
La lumière du jour arrive et colore le ciel au-dessus du pic d’Aneto d’un rose pastel. Il est environ 6h et le plus haut sommet des Pyrénées est totalement dégagé. Quelques lampes frontales sont visibles dans l’ascension. Les alpinistes sont partis tôt du refuge de la Rencluse, mais pas assez pour éviter l’épaisse couche nuageuse qui se profile en direction du sommet.
Sur une portion plate dépourvue de neige, on décide d’enlever les crampons. Il faut les rechausser 300 m plus loin pour franchir un névé très raide. Nous prenons le temps de passer un par un. La chute est interdite dans ce passage très exposé. Nous devons de nouveau enlever les crampons lorsque nous arrivons vers les mains courantes qui sont introuvables, car ensevelies sous la neige.
Ici, nous sommes face à un dilemme. Passer un autre névé encore plus exposé, car très raide et en dévers, ou bien escalader dans la roche jusqu’à une combe de gispet très raide elle aussi mais qui semble plus sécuritaire. On opte pour le rocher et le gispet. Option payante qui nous amène jusque sur la crête du pic de Sauvegarde, l’objectif du jour.
Sommet du pic de Sauvegarde
Une fois sur la ligne de crête, c’est presque gagné. Évidemment, il ne faut pas dévisser. On avance prudemment sur l’épaisse couche de neige qui demeure malgré les fortes chaleurs des jours précédents. Le cadre est exceptionnel. Le panorama sur les sommets géants des Pyrénées est extraordinaire. Le pic de Sauvegarde est un belvédère absolument fantastique sur l’Aneto, la Maladeta, mais également les grands 3000 côté français à savoir Perdiguère, Lézat ou encore Queyrat. Au sommet, nous sommes seuls. Les traces de deux alpinistes montés la veille par l’arête nous ont accompagnés sur la dernière section. La sensation de liberté là-haut est difficilement descriptible.
Retour à l’Hospice de France
Le soleil a percé depuis longtemps, mais le vent est glacial. On ne s’attarde pas au sommet. Les nuages commencent à boucher un peu la vue et à masquer le massif de l’Aneto. La descente sur la crête est un instant suspendu. Ce panorama est vraiment à couper le souffle. La neige a rendu cette ascension vraiment unique. Si elle a ajouté un niveau de difficulté non négligeable, elle a aussi largement décuplé la récompense lors de l’arrivée au sommet. Les images parlent d’elles-mêmes.
De retour au Port de Vénasque, on voit beaucoup plus le gaz qui nous sépare du lac des Boums du Port. On garde les crampons jusqu’à avoir franchi le dernier névé sur ce versant raide et exposé. Avec la fatigue, il vaut mieux prendre toutes les précautions pour ne pas chuter.
Après un bref arrêt au refuge pour récupérer nos affaires, nous reprenons la descente jusqu’au parking de l’Hospice de France. Il est 10h et le mauvais temps est annoncé pour midi. De violents orages sont prévus pour le début d’après-midi, il vaut mieux ne pas traîner. Pendant la descente nous avons croisé une bonne trentaine de personnes qui montaient en direction du refuge. Mauvais timing ou pas de consultation du bulletin météo ? Beaucoup nous ont demandé quelles étaient les prévisions, comme si nous avions une allure de météorologues. C’était assez déroutant de voir autant de monde monter à cette heure-là avec ce qui était annoncé (entre 10 et 20 mm de pluie et des orages). D’autant que certains n’avaient même pas de sac ni de veste de pluie.
Randonnée pic de Sauvegarde : le bilan
Il s’est mis à pleuvoir seulement 15 minutes après notre retour au parking. Nous avons parfaitement respecté le timing imposé par la météo. Le pic de Sauvegarde était dans un coin de nos têtes depuis un moment. Ce point de vue sur le massif de l’Aneto mérite largement sa renommée. Si les nuages se sont mêlés à la fête et ont masqué la plupart des sommets environnants, nous avons tout de même bénéficié d’un lever de soleil spectaculaire et de très belles couleurs dans le ciel. On vous recommande donc de faire cette ascension pour les premières heures du jour afin d’en prendre plein la vue.
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Ben & Ania sont deux aventuriers amoureux de la nature et passionnés par ce vaste monde qui nous entoure. Quand ils ne sont pas sur les sentiers de randonnées, par monts et par vaux, ils créent du contenu pour les entreprises qui font appel à leurs talents. En travaillant à distance, ils peuvent se permettre de voyager en continu. Pour ça, ils ont choisi Jolly-Jumper, un camping-car Hymer B534 de 1990. Découvrez leurs univers faits de sommets enneigés, de treks loin de la 4G et de feux de camps bien arrosés. Pour ne rien louper, suivez leurs aventures sur ce blog ou via leurs réseaux sociaux !