Le Pic de Bastan culmine à 2715 m d’altitude et offre une vue panoramique sur de très beaux sommets des Pyrénées centrales. La randonnée vers le pic de Bastan est une course de montagne sauvage qui passe par de nombreux lacs. Cette boucle de 20 km totalise environ 1200 m de dénivelé positif et se destine aux randonneurs aguerris qui n’ont pas peur du vide. L‘ascension du pic de Bastan nécessite effectivement de gravir des barres rocheuses et de mettre les mains pour arriver au sommet.
Malgré un départ assez haut au col de Portet, le dénivelé est assez important et il faudra compter 7 à 8 heures de marches pour effectuer la boucle. Dans ce topo, je vous propose de suivre le récit de cette magnifique randonnée vers le pic de Bastan avec très belle boucle qui vous fera passer par 7 lacs magnifiques aux portes de la réserve naturelle de Néouvielle.
Itinéraire randonnée pic de Bastan
Plusieurs itinéraires sont possibles pour rejoindre le pic de Bastan. J’ai choisi de faire une boucle depuis le col de Portet dont l’accès est réglementé. Il est également possible de partir du lac de l’Oule (parking de la cabane d’Artigusse) ou de monter par le lac de Gréziolles (parking au point 1423 m dans le virage en épingle le long de la D918). Partir du col de Portet permet d’économiser une montée pénible depuis le lac de l’Oule (déjà réalisée dans le passé) et d’arriver rapidement au refuge de Bastan et à ses lacs magnifiques. L’inconvénient, c’est certainement la section de GR10 entre le col de Portet et le lac Inférieur qui passe par les pistes de ski de la station de St Lary. En dehors de ce passage de quelques kilomètres, la randonnée vers le pic de Bastan est très sauvage et se déroule dans un cadre merveilleux.
Une fois arrivé au sommet du pic de Bastan, vous pouvez faire demi-tour et rentrer par le même sentier ou bien poursuivre par une boucle. J’ai choisi de descendre du col de Bastanet par la variante du GR10C en direction du lac de Hourquette. Je suis ensuite remonté par la Hourquette de Caderolles et descendu vers le splendide lac de Port Bielh. Un petit sentier technique vous mène à la cabane de Port Bielh puis aux lacs de Bastanet avant de revenir au lac de Bastan supérieur, au refuge et de reprendre le GR10 pour rentrer au col de Portet.
Voici les statistiques de cette randonnée et la carte avec l’itinéraire de mon parcours :
Distance | 20 km | Altitude max | 2715 m |
Dénivelé + | 1200 m | Altitude min | 2100 m |
Dénivelé – | 1200 m | Temps | 8h |
Randonnée Pic de Bastan en boucle depuis col de Portet
Le col de Portet fait l’objet d’un fort engouement pour la randonnée, mais également pour le cyclisme. Afin de faciliter le partage de la route, cette dernière a été fermée aux véhicules à moteur (sauf ayants-droit) entre 10h et 16h pendant la saison estivale plusieurs années consécutives. Il semblerait que la mesure ne soit pas répétée pour l’année 2023, mais l’information reste à confirmer auprès de la mairie ou sur inforoute65.
Nous avons passé une nuit sur le parking du col de Portet (2215 m) afin de pouvoir partir très tôt pour cette randonnée vers le pic de Bastan. Pour ceux qui voyagent en camping-car ou en van aménagé, je tiens à vous prévenir tout de suite, il sera difficile de stationner à plat là-haut. Ce léger inconfort sera largement compensé par le cadre extraordinaire qu’offre le col. En montant à pied légèrement sur la droite vous obtiendrez un point de vue déjà très intéressant sur le massif de Néouvielle.
Du col de Portet au refuge de Bastan
Après une bonne nuit de sommeil, c’est à 5h30 que le réveil sonne et m’annonce qu’il est temps de sortir du duvet pour aller prendre un bon bol d’air. Le jour n’est pas encore levé et j’avale mon café et mes tartines en vitesse pour prendre le départ à la fraîche. C’est le début du mois de juin, les journées sont longues, mais il est préférable de partir tôt pour éviter les violents orages de l’après-midi. La frontale vissée sur le front, je m’élance sur le GR10 en direction du refuge de Bastan (le Bastanet). Ania partira un peu après mois pour une randonnée plus courte afin de ne pas forcer sur sa cheville endommagée lors de la randonnée au Port de Vénasque la semaine précédente.
C’est sous les premières lueurs de l’aurore que j’emprunte la large piste qui traverse la station de ski de St Lary. La pénombre me préserve de la vue horrible sur les remontées mécaniques et les pistes, théâtre du massacre de la montagne par l’Homme. Après quelques kilomètres à vive allure, le sentier descend et bifurque pour quitter la station. Je surplombe alors le lac de l’Oule. Les sommets sont alors éclairés par le soleil qui passe au dessus de l’horizon. Le magnifique spectacle me force à m’arrêter pour prendre des photos.
L’arrivée au lac inférieur marque la fin du GR10 qui descend vers le lac de l’Oule. Un petit ressaut mène au lac du milieu. Mon objectif du jour, le pic de Bastan se reflète à merveille dans le point d’eau. Le marquage rouge et blanc m’accompagne toujours puisque je suis désormais sur la variante GR10C qui passe par le lac de Campana et celui de Gréziolles. J’atteins le refuge 1h20 après mon départ du col de Portet. Les randonneurs les plus matinaux qui y ont passé la nuit émergent.
Du refuge de Bastan au col de Bastanet
Depuis le refuge, on poursuit sur le GR10C en direction du lac supérieur qui est rapidement gagné. Il faut contourner le lac par la gauche en suivant le marquage rouge et blanc caractéristique. Une petite pause s’impose au bord du lac pour manger une barre et boire un coup. Je m’engage sur la sente qui monte progressivement vers le col de Bastanet. Quelques passages de bloc permettent de se mettre en jambe avant l’ascension.
La fin de la montée du col est un peu raide mais reste sans difficulté en absence de neige. La vue depuis le col de Bastanet est déjà très belle. En regardant derrière, on voit les lacs de Bastan, le lac de l’Oule et le massif de Néouvielle. De l’autre côté, c’est le vallon de Campana qui se dessine progressivement.
Ascension pic de Bastan
Depuis le col, il faut prendre plein ouest sur un petit sentier assez mal dessiné. Je reste dans un premier temps côté Bastan, traverse quelques névés dont la neige porte bien, puis bascule côté Campana pour la fin de la montée vers le sommet. L’itinéraire est assez difficile à suivre et demande de parfois réfléchir pour savoir où passer. Les derniers hectomètres nécessitent de faire preuve de prudence et de ne pas se précipiter. Le rocher est assez friable, pour ma part, il était recouvert de givre ce qui le rendait extrêmement glissant. Les crampons étaient inutiles puisqu’il n’y avait plus du tout de neige.
Une fois arrivé au sommet, j’ai pris mon temps pour profiter du magnifique panorama. Depuis le pic de Bastan, on voit de nombreux sommets emblématiques de nos Pyrénées : Pic de Néouvielle, Turon de Néouvielle, Campbiel, Pic Long, le Perdiguère, les Gourgs Blancs, l’Arbizon… sans oublier le Pic du Midi de Bigorre. Les 3000 sont restés masqués par les nuages ce jour-là, mais on devine leur imposante silhouette. Une multitude de lacs de couleurs et tailles variées est également visible. Je n’ai pour le moment pas croisé d’autres randonneurs, mais j’aperçois quelques marcheurs sur la crête en direction du sommet. Je décide donc de redescendre pour éviter de leur faire chuter des pierres lorsqu’ils seront dans le final.
Vers la hourquette de Caderolles
La descente du pic de Bastan, comme lors de la montée, implique prudence et précaution pour éviter une chute mortelle. Rien de très difficile, mais il faut avoir le pied montagnard et les appuis solides. Une fois la crête rejoint, ça déroule jusqu’au col de Bastanet. Sur le versant nord du col de Bastanet, il reste pas mal de neige. Malgré la pente et l’exposition, c’est dégelé et elle porte bien. Les crampons restent donc dans le sac, c’est assez consternant à cette période de l’année et à cette altitude. Le lac de la Hourquette a entamé son dégel. Je le contourne par la droite et laisse le GR10C en m’engageant vers le col par la sente qui monte.
C’est raide mais le dénivelé est rapidement avalé. Depuis la hourquette de Caderolles, on a une vue plongeante sur le lac de Port Bielh, aussi appelé lac de Bastan. Un nom qui prête à confusion puisqu’il y a déjà les lacs de Bastanet ainsi que ceux qui entourent le refuge de Bastan (lac inférieur, lac du milieu, lac supérieur). On lui préfère donc le nom de lac de Port Bielh ici. La descente se fait entre névés et éboulis, toujours sans difficulté.
Lac de Port Bielh et lacs de Bastanet
Au bord du lac de Port Bielh, je suis seul et trouve le calme et la quiétude de la montagne que j’apprécie tant. Je mange un morceau entre deux rhododendrons pas encore en fleur avec une belle vue sur l’eau vert émeraude du lac. Après le lac de Port Bielh (2315 m), je prends la direction du refuge de Bastan. Le sentier monte et descend à plusieurs reprises. On perd de l’altitude pour rejoindre la cabane du Port Bielh (2200 m). Pour atteindre la cabane, il faut suivre une petite sente discrète pas évidente à localiser.
Attention de ne pas partir trop à droite en direction de l’abri de Port Bielh (une cabane en taule). Ce sentier mène au lac de l’Oule. C’est une option pour rentrer à peu près équivalente pour revenir au col de Portet. Il faudra néanmoins s’acquitter d’une montée de 400 m de dénivelé positif entre le lac de l’Oule et le col de Portet sur le GR10.
La cabane pastorale en pierre est absolument magnifique et s’intègre parfaitement dans ce paysage minéral. Je n’ai pas vérifié si elle était ouverte. Après la cabane, il faut continuer sur la gauche et franchir un petit ressaut (2275 m). Je redescends pour atteindre le premier des lacs de Bastanet. Son eau turquoise est magnifique. Le versant sud du pic de Bastan le surplombe et trône fièrement quelques 500 m plus haut. Après avoir longé le lac, nouvelle montée et descente sont de rigueur pour atteindre le second lac de Bastanet. Il est plus petit, mais tout aussi beau !
Retour au refuge de Bastan et au col de portet
Encore une montée doit être gravie pour revenir au lac de Bastan supérieur. Ce n’est pas la dernière de cette longue journée, mais la suite s’annonce tout de même roulante. On retrouve le GR10C et son large sentier bien marqué. Au refuge, il y a beaucoup plus de monde que ce matin. De mon côté, je ne traîne pas parce que l’orage est prévu pour le milieu d’après-midi. Le ciel s’est d’ailleurs bien couvert. En descendant après le lac inférieur, je ressens déjà les premières gouttes de pluie. Elles me poussent à accélérer le pas. Retour sur le GR10 en surplombant le lac de l’Oule, une ultime remontée à travers les pistes de ski me ramène à bon port avant que ça pète.
Randonnée pic de Bastan : le bilan
J’ai passé une journée formidable lors de cette randonnée au pic de Bastan. La boucle par la hourquette de Caderolles et le lac de Port Bielh permet de varier les plaisir et de cumuler les paysages minéraux et arborés dans le circuit. Je retiens particulièrement l’odeur des pins à crochet, caractéristique de ce secteur des Pyrénées. Le panorama au sommet du pic de Bastan vaut vraiment le détour. J’avais en tête de le gravir depuis un moment, c’est même un endroit où je reviendrai avec plaisir, certainement pour y passer une nuit et admirer dernières et premières lueurs du soleil.
Je recommande néanmoins de vous engager sur cet itinéraire que si vous n’éprouvez pas la peur du vide et que vous affectionnez les randonnées un peu techniques. Elle ne présente pas de grande difficulté, même si les jambes sont bien sollicitées, mais les passages aériens pour l’ascension du pic de Bastan pourraient bloquer les moins habitués. Comme toujours, je vous encourage à ne rien laisser d’autre derrière vous que des empreintes de pas et vous remercie si vous le faites déjà.
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Ben & Ania sont deux aventuriers amoureux de la nature et passionnés par ce vaste monde qui nous entoure. Quand ils ne sont pas sur les sentiers de randonnées, par monts et par vaux, ils créent du contenu pour les entreprises qui font appel à leurs talents. En travaillant à distance, ils peuvent se permettre de voyager en continu. Pour ça, ils ont choisi Jolly-Jumper, un camping-car Hymer B534 de 1990. Découvrez leurs univers faits de sommets enneigés, de treks loin de la 4G et de feux de camps bien arrosés. Pour ne rien louper, suivez leurs aventures sur ce blog ou via leurs réseaux sociaux !