Si vous lisez cet article, c’est que vous êtes sans doute curieux de découvrir et peut être même d’essayer le splitboard. Cette pratique encore très rare il y a quelques années se démocratise avec l’essor du ski de randonnée. C’est lors de la saison d’hiver 2022/2023 que j’ai commencé à pratiquer le splitboard et après pas mal de sorties je vais vous livrer tout ce que je sais sur le sujet. Avant d’acheter mon matériel, j’ai passé de nombreuses heures à lire et rechercher des informations afin de choisir un splitboard qui me corresponde. Que ce soit sur le matériel ou la pratique en elle-même, je vais vous partager un maximum d’informations et mon retour d’expérience personnelle. J’espère pouvoir vous éclairer sur le splitboard et vous aider à vous préparer au mieux si vous souhaitez sauter le pas vous aussi. Ce guide vise à rassembler le plus d’informations théoriques à propos du snowboard de rando, mais également des conseils suite à mes choix et ma pratique pour choisir un splitboard adapté à vos besoins.

Qu’est ce que le splitboard ?

Le terme Splitboard est anglais et signifie une « planche divisée ». Le concept est finalement assez simple : monter comme en skis de randonnée et descendre sur une planche de snowboard. Si les skis de randonnée existent depuis longtemps, le splitboard n’a vu le jour que dans les années 1980/1990. Pour sortir des sentiers battus, les snowboardeurs portaient jusqu’alors leur planche et leurs grosses chaussures sur le dos et grimpaient souvent en raquettes. Ce sont finalement des passionnés de snowboard qui, dans leur garage, ont scindé leur planche en deux. Au départ, ils utilisaient des systèmes assez sommaires pour réassembler leur planche.

C’est ainsi que cela a commencé et avec beaucoup d’ingéniosité des modèles efficaces ont vu le jour et commencé à être commercialisés juste avant les années 2000. Il faut attendre une dizaine d’années avant que la discipline se popularise. Aujourd’hui un grand nombre de marques ont investi le marché, pour le plus grand bonheur du dos des amateurs de snowboard en dehors des stations. On croise de plus en plus de splitboarders en montagne.

Splitboard en haute montagne

Les différents types de splitboards

En théorie, l’idée de base du Splitboard est simpliste : diviser une planche de snowboard en deux pour créer des skis et remonter les pentes à la force des jambes en glissant sur des peaux de phoque. En pratique, il existe plusieurs systèmes de séparation. Les constructeurs ne manquent pas d’astuces pour rendre le snowboard de randonnée le plus ergonomique et léger possible. Le plus commun reste le splitboard qui se scinde en deux brins. Mais il y a aussi des splitboards qui se séparent en trois, voire quatre brins. Pour tenir les différents brins en une seule planche on utilise les clips d’assemblage. Chaque marque développe son propre système de clips et ils sont toujours attachés directement au splitboard et donc vendus avec, contrairement aux fixations et peaux de phoques où vous avez la possibilité de choisir parmi différents modèles.

Les fixations de splitboard

Les fixations de Splitboard sont sans doute l’un des éléments les plus techniques de la discipline. Elles doivent permettre de marcher en ski pour la montée et de descendre en snowboard. La position des pieds et du corps étant fondamentalement différente selon qu’on grimpe ou que l’on glisse, c’était un véritable challenge technique que de concevoir des fixations qui puissent être optimales dans les deux positions. Bien souvent, elles servent également de liaison entre les deux parties afin de maintenir le splitboard en une seule planche comme un snowboard. À l’heure actuelle il existe plusieurs systèmes dont 4 majeures développées par différentes marques, notamment une française. On détaillera les types de fixations disponibles sur le marché dans un article dédié.

Pour les fixation, je suis parti sur les Karakoram Grizzli.

Les chaussures de splitboard

Si vous êtes snowboardeurs, vous devez apprécier le confort des boots comparées aux chaussures de ski ! Ayant pratiqué les deux disciplines, j’apprécie davantage celles destinées au snowboard (classique). En revanche, je m’imaginais moyennement faire 1000m de dénivelé positif avec ces grosses bottines… Et bien pour le splitboard, il y a deux écoles ; la boot souple ou la boot rigide, similaire à celle du snowboard alpin. Comme pour le snowboard, la majorité des personnes vont choisir la chaussure souple. Elle diffère un peu de la boot de snowboard classique puisqu’elle est optimisée pour apporter du confort de marche en montée. Elle est plus légère et présente parfois deux positions : une pour la montée et une pour la descente. La plupart des modèles sont également cramponables, indispensable si vous souhaitez explorer des sommets engagés. La chaussure rigide est semblable à celles des skieurs et se développe de plus en plus. Auparavant réservée aux experts et à une technique spécifique, la hardboot cherche aujourd’hui à tirer le meilleur des deux mondes. Légèreté, précision et tenue d’un côté, souplesse et plaisir de l’autre ! Affaire à suivre donc…

En ce qui concerne les chaussures, j’ai opté pour le modèle Incline de la marque Nitro. Ce sont des chaussures de splitboard qui sont cramponnables. Il est possible de moduler le flex de la chaussure selon ses préférences. Le laçage est hyper pratique et rapide et maintient bien le pied.

Les peaux de phoques et couteaux

Pour pratiquer le splitboard, il est nécessaire d’avoir des « peaux de phoques ». Historiquement, les inuits attachaient des bandes en véritable peau de l’animal sous leurs skis pour progresser dans la neige. Le sens des poils garantissait une glisse dans un sens uniquement. Aujourd’hui, le système reste le même mais les bandes sont le plus souvent synthétiques, parfois en mohair. Adhésives, on les colle pour la montée et on les range soigneusement dans le sac avant de descendre. Il est important de choisir des peaux adaptées à la taille et la forme de votre board.

Dans certaines situations, de pentes raides et/ou de glace, il peut arriver que les peaux ne suffisent pas à adhérer au sol. Dans ce cas, il faudra utiliser ce qu’on appelle des « couteaux ». Ce sont des sortes de crampons qu’on positionne au niveaux des fixations des skis pour s’ancrer dans la glace. Ils sont indispensables à avoir pour sa sécurité, d’autant plus qu’en splitboard, on doit souvent les sortir avant les skieurs, du fait de la largeur des planches qui est handicapante dans les pentes raides. J’ai opté pour le modèle qui correspond à mes fixations, les Kakoram Prime Universal.

Pourquoi choisir le splitboard ?

Dès mon plus jeune âge, je partais à chaque vacances d’hiver à la montagne, en station. J’ai donc chaussé les skis presque bébé, et continué jusqu’à l’adolescence. Entre temps, j’avais découvert le snowboard, pour lequel je me suis vraiment prise de passion. J’ai ainsi fini par délaisser totalement les skis au profit de la planche.

En grandissant et rencontrant Ben, j’ai petit à petit pris conscience de l’impact des stations sur l’environnement. C’est dans cette continuité que nous nous sommes de plus en plus intéressés au ski de randonnée. Cela me donnait envie mais j’étais nostalgique des descentes en snowboard. Et puis j’ai découvert le splitboard qui semblait répondre à la fois à mes convictions environnementales et à ma passion de glisse. Après m’être beaucoup renseignée sur la discipline, j’étais convaincu que cela me correspondrait. C’est finalement à la saison d’hiver 2022/23 que nous avons investi dans du matériel et commencé à arpenter les montagnes autrement. Et nous sommes tous les deux d’accord, le freeride procure des émotions et sensations bien différentes de celles des pistes damées. Monter sur des sommets à la force des jambes et redescendre dans des pentes naturelles au cœur des montagnes sauvages est absolument fantastique.

Les avantages

En toute honnêteté, le splitboard n’est pas une discipline facile, mais le bonheur que cela peut procurer est difficilement quantifiable. Selon moi, il y a de superbes raisons de se mettre en splitboard :

  • accéder à des endroits sauvages, reculés
  • se régaler dans la poudreuse lorsque les conditions sont favorables
  • le plaisir de la descente en snowboard
  • pouvoir randonner en hiver plus longtemps et plus loin qu’à pieds ou en raquettes
  • activité physique très complète
  • éviter les stations sur-fréquentées et à impact environnemental fort

C’est une liste non exhaustive et très personnelle, n’hésitez pas à partager votre point de vue en commentaires c’est toujours enrichissant !

Les inconvénients

Avant d’investir dans du matos, n’hésitez pas à essayer le splitboard en louant ou empruntant du matériel. Vous aurez ainsi une vraie expérience et pourrez jugez par vous-même si cela vous convient ou pas. Voici quelques aspects moins sympathiques à savoir sur le Splitboard :

  • le poids du splitboard et du matériel associé est plus lourd que celui du ski de randonnée, et ça se ressent en montée. Les premières sorties, je pensais sincèrement avoir fait une bêtise en me lançant là dedans…
  • c’est un sacré investissement financier, plus cher que pour des skis de randonnée
  • vous connaissez les galères des faux-plats en snowboard, en split c’est pareil. Certains itinéraires peuvent être très très ennuyants, s’il y a beaucoup de plats ou des descentes/montées à répétition. De quoi vous démoraliser.
  • la largeur des brins peut rendre certains passages compliqués à passer, vous n’irez peut être pas exactement partout où vont les skieurs (à moins de s’appeler Xavier Delerue).

Comment choisir son splitboard ?

Choisir son Splitboard est une étape que j’ai trouvé personnellement très compliquée. Il faut dire que je suis quelqu’un qui réfléchit beaucoup avant d’acheter quelque chose, mais l’investissement financier pour le matériel complet de splitboard est élevé. De plus, l’offre actuelle est conséquente et ce n’est pas évident de savoir quelle planche nous conviendrait. Je vais donc vous donner quelques pistes pour vous aider à choisir un splitboard.

Comment choisir son splitboard ?

Tenir compte de son gabarit

La première chose qui va déterminer le choix de votre planche, c’est votre poids, taille, pointure et éventuellement que vous soyez un homme ou une femme. Jusque là, c’est à peu près comme pour le snowboard. La longueur de votre pied chaussé avec la boot va définir une taille de fixation et l’ensemble déterminera la largeur de la planche adéquate. Si elle est trop large, vous aurez du mal à bien la contrôler. Si elle est trop étroite, vous accrocherez les orteils ou les talons dans les virages, et cela peut provoquer de très vilaines chutes. Votre taille et votre poids vont influencer la longueur de la planche à sélectionner. On se base plus ou moins sur une planche qui vous arrive au menton, plus vous êtes légers, plus elle peut être courte et inversement. A titre d’exemple, pour une taille d’1,67m et 50kg environ, ma planche mesure 148cm. C’est un point de départ, d’autres facteurs entrent en compte dans le choix d’une planche. Il existe des splitboards de tailles diverses et variées adaptées à toutes les morphologies.

Les préférences de glisse

Si vous vous lancez dans le splitboard, vous avez sans doute déjà pratiqué le snowboard. D’ailleurs si ce n’est pas le cas, il me semble essentiel d’apprendre d’abord celui-ci car descendre sur de la neige non damée en hors piste requiert déjà une bonne expérience de la montagne et du snowboard. Et puis, on descend beaucoup plus vite qu’on monte, vous risqueriez d’être frustré. En tant que snowboardeur vous avez donc déjà peut être vos préférences en matière de glisse ; vitesse, maniabilité, figures… qui influent sur la forme et la courbure de la planche, qu’on appelle aussi shape et cambre en anglais dans le jargon du snowboard.

De mon côté j’ai choisi une planche avec un shape tapered directionnel. En gros, elle est asymétrique, le nose (l’avant) est plus long et large que le tail (l’arrière). Le centre de gravité étant déporté un peu en arrière, elle est très maniable en poudreuse. Son cambre est quant à lui directional cruise, c’est à dire qu’il y a un cambre traditionnel entre les pieds et un rocker dans le nose. Le premier apporte stabilité, précision et puissance et le second permet une flottaison accrue en poudreuse. Enfin, la rigidité d’une planche, appelée flex, est notée de 1 à 10, 1 étant la plus souple. Plus le flex est souple, plus la planche sera facile à manier mais instable à grande vitesse et inversement. Plus un rider est lourd, plus il devra choisir un snowboard rigide. Ma planche a un flex de 6 et je la trouve idéale pour ma pratique.

Le nombre de segments d’un splitboard

Comme je l’ai énoncé brièvement plus haut, il existe différents types de splitboard en fonction de leur découpe. La plus commune reste la planche qui se divise en deux parties. On inverse les deux brins pour monter en skis, c’est à dire que les carres se retrouvent à l’intérieur. Il existe ensuite les modèles qui se divisent en trois brins, créant des skis bien plus étroits et légers à la montée. Cela dit, il faut porter la troisième partie qui me semble sacrément encombrante. D’où la création des splitboards qui se séparent en 4, comme sur le modèle précédent, sauf que la partie en trop se découpe encore en deux. De cette manière, il est beaucoup plus aisé de transporter le « surplus » avec un sac à la montée. Ces modèles affichent des tarifs plus élevés et sont destinés aux snowboardeurs expérimentés qui souhaitent vraiment être les plus légers possibles.

Splitboard deux segments

La Structure du splitboard

Enfin, un des derniers éléments importants qui définit un splitboard est sa matière et sa fabrication. Basalte, fibre de verre, bois, carbone, plastique… Les matériaux qui constituent une planche de snowboard ou splitboard sont aujourd’hui très variés. Je ne suis pas experte en la matière mais plusieurs couches composent une board (noyau, semelles, carres, inserts…) et le matériau utilisé pour chacune d’entre elles va jouer sur le poids, la solidité, la résistance en flexion ou torsion de la planche. Si vous avez des attentes spécifiques pour votre futur splitboard, il est donc intéressant de se pencher sur le sujet. Si vous prévoyez de faire beaucoup de dénivelé, optez pour une planche la plus légère possible.

Les différentes marques de Splitboard

De nombreuses marques ont investi le marché du splitboard. Les snowboards de rando ont le vent en poupe et chaque enseigne augmente le nombre de modèles de son catalogue chaque année. J’ai personnellement opté pour une board Amplid Mahalo. La marque autrichienne a créé cette planche spécialement pour les femmes qui aiment le freeride. D’après mes recherches, les marques de splitboard les plus célèbres sont :

  • Amplid
  • Arbor
  • Burton
  • Jones
  • K2
  • Nitro

Pour choisir mon splitboard, j’ai étudié différents modèles et me suis dirigé vers celui qui me semblait le plus polyvalent et en adéquation avec mon usage.

Avant la première sortie en Splitboard

Cette année est donc ma deuxième saison de pratique du Splitboard. Nous n’avons pas un nombre de sorties faramineux à notre actif mais nous avons exploré des endroits très différents par des conditions vraiment variables. Nous étions encore en voyage avec le camping-car lorsque nous avons débuté, nous avons ainsi skié en Pologne et en Autriche avant d’explorer nos chères Pyrénées. Les Tatras en Pologne étaient idéales pour débuter puisque le ski de randonnée doit s’y pratiquer obligatoirement sur des itinéraires balisés. Ce ne sont pas des pistes damées, ni sécurisées, mais des itinéraires définis desquels il n’est pas autorisé de sortir. Cela permettait de se concentrer sur tout le reste et facilitait donc grandement l’orientation en montagne. Notre toute première sortie était assez courte et les conditions de neige et météo moyennes. Je me souviens que c’était dur, tant pour la montée que la descente…

Ma toute première sortie en splitboard.

Découvrir son matériel

Bon, quand on a enfin acheté son splitboard, on a tout de suite envie d’aller chausser les boots et glisser sur la neige. Pour autant, il est essentiel de prendre le temps d’abord de découvrir son matos à la maison. Apprenez à diviser votre planche pour la montée, installer les fixations, coller les peaux de phoques, les enlever, assembler la planche en mode descente avec les fixations dans le bon sens et recommencez encore et encore. Il faut vraiment arriver à le faire sans se poser de questions car une fois en montagne, avec potentiellement le vent, le froid, la neige, de la glace coincée dans vos fixations et les skieurs qui vous attendent, ce ne sera vraiment pas le moment de se demander « comment on fait déjà? ».

Faire du splitboard en station de ski
Aller en station pour sa première sortie en splitboard et à chaque début de saison permet de se mettre en confiance.

Les équipements de sécurité avalanche

Le Splitboard tout comme le ski de rando implique IMPÉRATIVEMENT d’être équipé du matériel de base de secours avalanche, et surtout de savoir comment s’en servir. Le triptyque indispensable se compose à minima d’un pack comprenant :

  • une pelle
  • une sonde
  • un DVA (détecteur de victimes d’avalanche)

Équipement essentiel pour le splitboard : DVA, pelle, sonde, crampons, piolet
Les équipements indispensable pour une sortie splitboard : DVA, pelle, sonde, casque, gants, masque, trousse de secours, couteaux, thermos avec boisson chaude.

Tout comme sa planche, il faut évidemment savoir les utiliser avant d’aller skier. C’est tout simplement votre sécurité, votre vie et celle de vos compagnons ou des autres usagers de la montagne qui en dépendent. Prenez d’abord le temps de vous renseigner sur internet, dans des livres ou revues. Puis entraînez-vous. Faites des exercices avec un ou plusieurs coéquipiers pour apprendre à les utiliser correctement. Je vous encourage vivement à participer à des stages organisés où des professionnels vous formeront à la sécurité en montagne. Évaluation des risques, comportements, recherche et sauvetage sont les principales thématiques abordées, mêlant théorie et pratique. Ils sont généralement encadrés par des guides de haute-montagne et peuvent durer de quelques heures à plusieurs jours. Il y a plusieurs niveaux car il est important de se former tout au long de sa pratique, que l’on soit débutant ou expérimenté.

Cet article étant dédié à l’achat d’un splitboard, nous ne nous étalerons pas sur la nivologie et la sécurité en montagne ici, mais le rappel des exigences liées à la pratique du ski de randonnée et du splitboard nous semblait important. Pour encore plus de sécurité, il existe des sacs à dos avec airbag intégré. Une manette à tirer permet d’actionner l’airbag lorsque vous êtes pris dans une avalanche. La poche d’air se gonfle, comme celle d’une voiture, et permet à la victime de rester en surface. Le système n’est pas infaillible et ne dispense pas de respecter un protocole strict de sécurité, ainsi que l’étude du niveau de risque en fonction des conditions de neige. Avant chaque sortie, on consulte toujours le bulletin avalanche de Météo France et on adapte l’itinéraire aux dangers !

Quand il y avait encore de la neige dans les Pyrénées…

Quels vêtements pour le Splitboard ?

Allez, vous avez craqué le PEL pour investir dans votre matériel de Splitboard, et vous vous demandez s’il va encore falloir manger des pâtes pendant 6 mois pour vous payer les vêtements adaptés ? La technicité d’un habit se ressent sur le prix, c’est certain, et la problématique en ski de randonnée ou splitboard, c’est d’être habillé léger et respirant pour la montée et chaud et coupe-vent pour la descente. Évidemment, tout dépend des conditions, mais on sait aussi qu’elles peuvent changer très rapidement en montagne. Idéalement, voilà ce que je conseille :

  • en bas, un pantalon imperméable à l’air et à l’eau mais qui soit respirant ou qu’il puisse s’ouvrir pour la phase de montée pendant laquelle on transpire. S’il fait très froid, on ajoute un legging première peau en dessous.
  • en haut, on applique le système des 3 couches : une première en merinos ou synthétique respirante, une seconde pour la chaleur (polaire ou doudoune fine), une troisième coupe-vent et imperméable.

Plus vos vêtements et accessoires seront légers et techniques mieux ce sera. Vous devrez sans doute porter une à deux couches dans le sac à dos (déjà bien rempli) en montée, donc plus c’est léger et efficace, mieux c’est. Pensez également à prendre 2 paires de gants (une fine pour la montée et une plus épaisse et étanche pour la descente), un tour de cou ainsi qu’un bonnet ou bandeau. Enfin, si vous transpirez beaucoup, il peut être utile d’emporter une première peau en plus, pour ne pas rester mouillé pendant la pause au sommet et lors de la descente.

Pour en savoir plus à propos des équipements techniques pour lutter contre le froid, n’hésitez pas à consulter notre article : vêtements grand froid.

Le Splitboard en pratique

Maintenant qu’on a fait le tour sur l’aspect technique du splitboard, on va se pencher sur la pratique en elle-même. Je suis loin d’avoir une grande expérience mais je peux déjà vous faire part de mes conseils et de ce que j’ai pu apprendre. Chaque sortie se prépare à minima la veille ; on étudie les conditions d’enneigement et météo, le bulletin d’avalanche, on prépare son itinéraire en fonction de ses capacités, des pentes, on évite vraiment de partir seul, on prévient un proche de notre sortie et on prépare soigneusement ses affaires.

Les accessoires qu’il faut toujours avoir dans son sac

Il faut savoir que lorsqu’on part en randonnée à ski ou en splitboard, il y a un grand nombre d’éléments à emporter dans son sac à dos. Prévoyez donc au moins un sac étanche de 20L, nous avons opté avec Ben pour des sacs de 30 et 32L qui sont généralement bien remplis. Dans les équipements fondamentaux, on a déjà évoqué le triptyque dva, pelle et sonde, sachant que le DVA sera sur vous et le reste dans le sac facilement accessible. Selon que vous montiez ou vous descendiez, vous aurez dans ou sur le sac : les peaux de phoques, les couteaux, éventuellement des crampons, un piolet, les bâtons, le casque + masque, des lunettes de soleil.

Emportez également toujours de l’eau et quelque chose à manger, si vous avez un thermos avec une boisson chaude c’est encore mieux. On part toujours avec une petite trousse de secours et quelques outils pour réparer son split en cas de pépin ; tournevis ou clef pour resserrer les fixations, un peu de corde, et quelque chose pour enlever la glace au niveau des clips d’assemblage. Voilà je pense qu’on a fait le tour, on oublie pas les couches de vêtements adaptés dont on a déjà parlé en gardant en tête que la météo peut changer très vite en haute montagne.

Un bon café bien chaud avant d’attaquer la descente.

La montée en splitboard

C’est parti, on divise le split en deux, on colle les peaux, on sort les bâtons, on allume le DVA et on y va. Dès que la pente s’élève, on met les cales sous les pieds pour grimper plus facilement. Elles font partie des fixations et varient selon les modèles. On garde le dos bien droit et on évite de se pencher en avant, chose qu’on peut avoir tendance à faire si on a peur de glisser, or il faut que le poids du corps soit bien au dessus des pieds pour que les peaux adhèrent bien à la neige. On essaye de décoller le moins possible ses pieds, mais plutôt de glisser sur la neige. Les skis doivent rester au maximum en contact avec la neige. Cela vous permettra d’économiser beaucoup d’énergie.

Montée en splitboard

Lorsque la pente devient trop raide, on va grimper en zigzag et faire des conversions. Ce sont les virages sérrés en Z. Ils sont plus faciles à réaliser qu’avec des skis de randonnée classiques car les planches d’un splitboard sont plus courtes. On tourne d’abord le ski amont afin qu’il soit perpendiculaire à la pente. Il faut que l’appui sur cette jambe soit solide. Ensuite, on ramène le ski aval et on vient le positionner à l’amont, parallèle au précédent. Lorsque la pente n’est pas trop inclinée, on peut le faire en plusieurs fois, en tournant petit à petit ses skis. Dans tous les cas, prenez appui sur vos bâtons pour vous aider. Si la neige est glacée et que les peaux n’adhèrent plus suffisamment, on ne tarde pas à sortir les couteaux, mieux vaut trop tôt que trop tard ! Anticipez, car installer ses couteaux au milieu d’une pente raide et gelée peut s’avérer très délicat et dangereux. À l’aplomb d’une pente raide à remonter, pensez à jauger la neige et profiter d’une inclinaison plus clémente pour les mettre en place.

Les changements de mode

Vous êtes arrivés en haut et il est l’heure de mettre le splitboard en mode descente. Ne vous éparpillez pas et essayez d’être méthodique. Il faut enlever les peaux, les ranger soigneusement, détacher les fixations, assembler la planche et installer les fixations à nouveau. On évite de coller les peaux l’une contre l’autre pour préserver la colle, on privilégie les bandes originales sur lesquelles elles sont vendues. Attention, avec le vent, ça peut très vite s’envoler ! Lorsque les skis n’ont plus leur peau, ils peuvent aussi très rapidement dégringoler, soyez vraiment vigilant lors de ces moments de transition. On préconise de planter les skis dans la neige afin de garantir leur stabilité pendant la phase de transition.

Comment choisir son splitboard ?

Une fois le tout réassemblé, on oublie pas d’enfiler son casque et d’être habillé correctement pour la descente. Après avoir profité de la vue, et éventuellement s’être alimenté, on étudie l’itinéraire de descente, la neige, on observe si ce qu’on avait prévu semble faisable en toute sécurité. Je vous invite à vous documenter et suivre la méthode 3×3 de l’évaluation des risques d’avalanche qui doit vous accompagner à chaque sortie en montagne. C’est un outil d’analyse développé par un guide de haute montagne suisse du nom de Munter qui est devenue une référence pour les activités hivernales en altitude.

Assemblage splitboard changement de mode

La descente en splitboard

Sans doute le moment préféré de tous, attendu avec impatience pendant toute la phase de montée : la descente. Le principal élément qui diffère par rapport au snowboard, c’est l’environnement. La méthode de glisse est à peu près la même, seulement on est amené à skier sur des pentes non préparés par l’homme. La neige peut donc avoir une multitude de textures différentes ce qui va influer sur la manière dont on skie. Elle peut être divine comme terrible. Et en fonction de l’altitude cela peut varier rapidement. On observe souvent un gradient de qualité de neige tout au long de la descente, qui fluctue selon différents paramètres (exposition, températures, manteau neigeux…). Il faut donc rester vigilant en permanence. On évite de descendre en groupe, mais plutôt les uns après les autres, et on s’attend dans des zones exempts de danger, le plus souvent sur les côtés à l’abri d’une éventuelle avalanche.

Descente splitboard pente raide

Il arrive parfois qu’on soit amené à descendre une toute petite section lors d’une phase de montée. Si la pente est faible et qu’il s’agit d’un court fragment, on peut garder les peaux et le split divisé en skis. Il faut alors légèrement s’incliner vers l’arrière. C’est assez hasardeux avec les carres du split à l’intérieur mais c’est faisable et cela évite une perte de temps considérable. C’est uniquement dans le cas d’une très légère descente et faites bien attention dans ces moments-là.

Le splitboard, matériel et pratique : le bilan

Le splitboard a le vent en poupe et en tant que pratiquante je ne peux que comprendre pourquoi. Associer le plaisir de la randonnée à celui de la glisse est absolument fantastique. Alors que l’hiver 2023-2024 se termine dans un mois, j’ai le regret de n’avoir pu sortir mon splitboard que peu de fois. Dans les Pyrénées l’enneigement a été vraiment très déficitaire et les températures très haut dessus des normales. Peut être qu’il y aura encore des occasions pour aller glisser en montagne, si c’est le cas je les savourerai encore plus. A l’inverse du snowboard en station où j’enchaînais des dizaines de descentes à un rythme effréné, en splitboard, je prends le temps d’apprécier le moment présent. Finalement, cela correspond à ma façon d’être et de voir le monde. Alors si comme moi vous préférez vivre l’instant plutôt que courir après le temps, essayez le splitboard. Et revenez me dire en commentaire ce que vous en avez pensé. Bonne glisse !

Rencontre avec des chamois lors d’une sortie en Splitboard.

Cet article vous a été utile ? Partagez-le pour en faire profiter vos amis !
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x