Nouveau topo pour vous faire découvrir une magnifique vallée des Pyrénées située en Haute-Garonne. Le Port de Vénasque (2 444 m), situé au-dessus du refuge du même nom, fait office de frontière entre la France et l’Espagne. C’est un belvédère exceptionnel sur le massif de l’Aneto et de la Maladeta dont les sommets sont bien visibles par temps dégagé. Cette randonnée dans la vallée de la Pique jusqu’au refuge et au port de Vénasque peut être effectuée en boucle par plusieurs variantes, ou bien en aller-retour. De notre côté, nous avons passé une nuit dans le refuge de Vénasque (refait à neuf en 2022) et avons gravi le pic de Sauvegarde au lever du jour. Nous aborderons les différents itinéraires dans ce topo au départ de l’Hospice de France (1385 m) au-dessus de Bagnères-de-Luchon.
Accès au départ : l’Hospice de France
Le départ pour monter au Port et au Refuge de Vénasque depuis la France se situe à l’Hospice de France (1 350 m). Le parking est à 12 km de Bagnères-de-Luchon à la fin de la route départementale D125. Cette route est ouverte du 15 avril au 30 novembre, et les dates peuvent varier selon les conditions climatiques et l’enneigement. En saison touristique, le parking peut être assez vite complet. Lorsque nous sommes partis, il était vide. À notre retour, il était complet et des gens attendaient dans leur voiture que des places se libèrent.
Dès le début du sentier, vous entrez dans une zone pastorale. Cela signifie que des troupeaux sont en pâture. Ils peuvent être surveillés et protégés par des chiens. Veillez à ne pas vous approcher des troupeaux pour ne pas les déranger. Si vous ne connaissez pas le comportement à adopter, n’hésitez pas à lire notre article sur les animaux de montagne.
Itinéraires de randonnées pour Monter au port de Vénasque
Plusieurs itinéraires sont possibles pour monter au Port de Vénasque. Selon le temps que vous souhaitez passer dans la vallée de la Pique, si vous dormez au refuge et si vous souhaitez monter à l’un des sommets accessibles depuis le Port de Vénasque, le circuit idéal ne sera pas le même. Nous avons représenté les différentes possibilités d’itinéraires sur cette carte indicative.
Il ne s’agit pas de relevés de points GPS, uniquement d’un dessin du parcours qui vous permettra de visualiser les différentes possibilités. Si vous souhaitez télécharger des fichiers GPX pour cette randonnée, nous vous invitons à souscrire à Outdooractive Pro qui est la meilleure source d’itinéraires pour toutes vos activités en montagne.
Port de Vénasque depuis l’Hospice de France par le refuge
La montée au Port de Vénasque depuis l’Hospice de France par le refuge de Vénasque est la voie la plus rapide et classique. Depuis le parking, suivez le balisage 23 plein sud. Le sentier est exposé nord donc il peut rester des névés jusque tard dans la saison. Une série de 72 lacets vous mènera au refuge de Vénasque à 2 249 m d’altitude. Du refuge, il faut longer le Boum de Vénasque ou passer par la petite crête qui le surplombe avant d’arriver au pied du col. Le Port de Vénasque vous tend les bras.
Distance A/R | 12,2 km | Altitude min | 1 385 m |
Dénivelé + | 1 070 m | Altitude max | 2 450 m |
Dénivelé – | 1 070 m | Temps A/R | 5 h |
Port de Vénasque en boucle, montée par le chemin de l’impératrice
Toujours en prenant la direction du sud depuis l’Hospice de France, après quelques minutes de marches, vous arriverez à un pont avec une intersection. Prenez à droite alors que la voie normale continue tout droit dans le cirque. Vous entrerez alors dans la forêt en suivant le sentier de l’impératrice. Vous atteindrez la vallée de la Glère. Le sentier y est assez mal balisé, mais suit plus ou moins le cours du ruisseau de la Montagnette jusqu’au lac du Maille. Continuez à monter en direction du col de la Montagnette. Une fois en haut du col, vous n’avez plus qu’à redescendre vers le Boum et le refuge de Vénasque. Depuis le refuge, la montée au Port de Vénasque est simple. Vous pouvez effectuer le retour par le même chemin, par le sentier de l’itinéraire précédent, ou bien par la boucle côté espagnol décrite dans la section suivante.
Distance A/R | 18 km | Altitude min | 1 385 m |
Dénivelé + | 1 367 m | Altitude max | 2 460 m |
Dénivelé – | 1 367 m | Temps A/R | 8h30 |
Un panneau indique la direction du refuge de Vénasque vers la gauche et du chemin de l’Impératrice et du cirque de la Glère à droite.
Retour par le Port de la Picada et le Pas de l’Escalete
Une fois que vous aurez atteint le Port de Vénasque et pris une pause bien méritée pour admirer sa Majesté l’Aneto (3 404 m), vous devrez choisir un itinéraire pour le retour. Vous pouvez faire demi-tour, ou prendre le sentier que vous n’avez pas emprunté à l’aller. Vous avez aussi la possibilité de faire une boucle en passant côté espagnol. Vous pourrez emprunter le sentier du port de la Picada (2 477 m) puis poursuivre vers le Pas de l’Escalete (2 384 m) où vous repasserez en France. Vous descendrez le long de la Pique jusqu’à la Cabane du Pesson avant de retrouver l’Hospice de France.
Distance A/R | 14 km | Altitude min | 1 385 m |
Dénivelé + | 1 245 m | Altitude max | 2 478 m |
Dénivelé – | 1 245 m | Temps A/R | 7h |
Vue sur le Port de la Picade depuis le Port de Vénasque :
Notre randonnée au Port de Vénasque
Nous sommes montés au Port de Vénasque pour l’ascension au pic de Sauvegarde qui fera l’objet d’un topo distinct. Comme nous avons dormi au refuge de Vénasque et que nous y avons laissé quelques affaires le temps de l’ascension, nous avons emprunté le même chemin à l’aller et au retour. Nous aurions pu prendre le chemin de l’impératrice pour rentrer par le lac de la Montagnette, mais la météo s’est rapidement gâtée en milieu de journée. Nous avons donc fait au plus court pour éviter les gros orages annoncés.
Montée au refuge de Vénasque
C’est sur les coups de 7h30 après une bonne nuit de sommeil sur le parking de l’Hospice de France que nous avons pris le départ en direction du refuge de Vénasque. Le programme de la journée est relativement simple, arriver au refuge et profiter du cadre environnant avant l’ascension du lendemain vers le Pic du Sauvegarde. Monter au Sauvegarde aurait été tout à fait possible le premier jour, mais nous avions à cœur de voir le lever du soleil depuis le sommet. C’est la raison pour laquelle nous avons dormi au refuge de Vénasque.
Direction le sentier le plus direct pour monter au refuge, nous prenons l’itinéraire des 72 virages en épingle. La montée est régulière le long du ruisseau du Port de Vénasque. Arrivé au point de cotation 1 798 m, il faut traverser le ruisseau. La pente s’accentue et on traverse quelques névés qui ont résisté aux fortes chaleurs. Après une trentaine de virages en épingle supplémentaires, on parvient à la cabane de l’Homme. C’est une ruine qui peut servir d’abri en cas d’orage.
Le nouveau refuge de Vénasque
Depuis la cabane de l’Homme, on se pensait tout proche de notre destination, mais il reste tout de même quelques épingles et une centaine de mètres de dénivelé. Le plus dur est fait et on parvient rapidement au refuge. Notre surprise fut totale à l’arrivée quand nous avons découvert que le refuge de Vénasque a totalement été refait. Les travaux achevés récemment ont redonné une seconde jeunesse à cet établissement historique des Pyrénées Centrales. Nous trouvons qu’il a plutôt belle allure. Son enveloppe en acier lui permet de se fondre dans le paysage enneigé.
Voici les caractéristiques de ce magnifique refuge :
Période de gardiennage | du 10/06/2023 au 30/09/2023 | Période non gardé | Entre octobre et juin |
Nombre de dortoirs | 3 | Nombre de dortoirs | 1 |
Places disponibles | 36 | Places disponibles | 12 |
Tarif nuit adulte normal | 25 € | Tarif nuit | 8 € |
Tarif nuit adulte FFCAM | 12,5 € | – | – |
Tarif demi-pension | 21 € | – | – |
L’intérieur du refuge
Nous étions en dehors de la période de gardiennage. Dans ce cas-là, il faut payer sa nuitée (8 €/personne) en ligne sur le lien suivant. Il n’y avait donc qu’un seul dortoir ouvert. La salle commune reste accessible, ainsi que l’espace pour cuisiner avec son réchaud, les toilettes sèches et la pièce pour se changer. N’oubliez pas d’emporter une paire de Crocs ou autres chaussures légères pour ne pas entrer dans le refuge avec vos chaussures de randonnée. Tout l’intérieur du refuge est en bois et vitré. La luminosité est vraiment très bonne et les fenêtres donnent sur les lacs. L’atmosphère y est très agréable. Après sélection des lits et un petit café, nous sommes allés explorer les environs.
Autour du refuge de Vénasque
Le refuge de Vénasque est bordé par les Boums de Vénasque. Ces lacs d’altitude disposent d’une eau translucide qui se teinte de bleu turquoise quand le soleil est de la partie. Le cadre est absolument féérique. Nous prenons un peu de hauteur pour avoir un joli point de vue sur le refuge et ses lacs. La randonnée du refuge de Vénasque est tout à fait abordable pour les familles à la belle saison. Attention tout de même aux névés persistants puisque l’accès au refuge se fait par un versant exposé nord.
Depuis le refuge, il y a une jolie vue sur le pic de Sauvegarde (2 737 m) et le pic de la Mine (2 706m). On voit bien le début du sentier qui grimpe jusqu’au Port de Vénasque.
Port de Vénasque
Après une journée à profiter du cadre autour du refuge, nous n’avons pas trop traîné. La soirée a été partagée avec 2 alpinistes très sympathiques du CAF de Limoges. Elle a été courte parce que nous partions tous très tôt le lendemain matin. C’est autour de 5h que nous nous sommes mis en marche en direction du Port de Vénasque. Frontales allumées, nous avons chaussé les crampons à mi-distance depuis le refuge pour ne prendre aucun risque dans la montée à travers les névés. La pente est raide et il y a pas mal de gaz jusqu’aux Boums de Vénasque. Il est préférable de ne pas dévisser et on vous encourage à faire de même si vous souhaitez monter au Port de Vénasque en début de saison. Le haut du couloir est exposé plein Nord, il conserve donc de la neige jusque tard dans la saison (suivant les années évidemment).
Nous avons franchi le col sans difficulté. Une fois arrivé au Port, la vue sur l’Aneto et la Maladeta est impressionnante. Le jour se lève à peine et on distingue une farandole de lampes frontales dans l’ascension pour le plus haut sommet des Pyrénées. Nous avons ensuite pris la direction du pic de Sauvegarde, et on vous invite à lire le topo dédié si cela vous intéresse.
Se loger à Luchon à proximité du port de vénasque
Pour les nombreux randonneurs qui souhaitent profiter de la vallée et de la très belle vallée, nous avons sélectionné quelques logements à Bagnères du Luchon pour prolonger votre séjour. Si vous recherchez un camp de base pour explorer le coin, Luchon est certainement la destination idéale. La ville dispose de nombreux atout, dont la proximité avec l’Hospice de France et les cols de Peyresourde et du Portillon. Avec la frontière espagnole toute proche, il y a de quoi faire à proximité.
Voici notre sélection de logements à Bagnères du Luchon pour profiter plus longtemps des Pyrénées dans ce secteur :
Cet appartement du centre ville de Luchon « La Marmotaine » est un T2 très pratique pour séjourner à Bagnères de Luchon et visiter les environs. Disposant d’un parking privé et entièrement équipé, c’est un camp de base minimaliste mais qui correspondra parfaitement aux attentes des randonneurs qui se concentrent sur l’extérieur.
Le 41 Avenue Foch est un immeuble constitué de chambres privées (avec salles de bain individuelles). Certaines sont équipées d’une cuisine indépendante. Cette bonne adresse Luchonaise dispose de pièces communes pour se relaxer après une journée de ski ou de randonnée. Un petit déjeuner continental est servi chaque matin.
L’Hôtel La Rencluse de Luchon propose des chambres très bien équipées avec vue sur montagnes. L’établissement propose un petit déjeuner qu’il est possible de prendre dans la chambre. Il y a un parking gratuit et les télécabines sont à quelques minutes de marche seulement. Une très bonne option pour poser son sac à dos.
Bilan randonnée port de Vénasque
La randonnée au Port de Vénasque est une très belle course qui permet d’emprunter différents itinéraires. L’ascension au Sauvegarde en conditions presque hivernales nous a contraints de faire un aller retour en laissant nos affaires au refuge. Nous reviendrons très certainement pour faire la boucle par le Port de la Picade et le pas de l’Escalete. C’est un balcon absolument extraordinaire sur certains des plus beaux sommets des Pyrénées. Vous pourrez y observer le pic d’Aneto, la Maladeta ou encore le pic des Posets.
Nous avons constaté que de nombreuses familles montaient vers le Port de Vénasque à une heure particulièrement tardive, sans équipements pour marcher en sécurité dans la neige et qui plus est, avec des orages prévus en début d’après-midi. Nous tenons donc à rappeler que la montagne est un milieu hostile, qui peut être dangereux. Pour franchir les névés en sécurité, il est essentiel d’être équipé de crampons et d’un piolet et de savoir s’en servir. Le risque de chute est important, jusque tard dans la saison, les névés peuvent être glacés et donc très glissants. S’engager sur des portions enneigées sans équipement vous met en danger, mais cela met également en danger les autres randonneurs qui se trouvent en dessous.
Cette sortie au refuge de Vénasque a également été le théâtre de comportements irrespectueux qui n’ont pas lieu d’être en montagne. Des campeurs ont laissé leur tente pendant plus de 24h. Pour rappel, le camping sauvage est interdit en France. Il est autorisé de bivouaquer, vous trouverez une explication sur la différence avec le camping dans notre article sur le bivouac dans les Pyrénées. Des randonneurs ont laissé leurs déchets le long du sentier (mouchoirs) et certains ont hurlé comme s’ils étaient dans un stade de football. Ces attitudes ont un impact considérable sur la nature, mais également sur les autres usagers qui viennent en montagne pour y trouver du calme.
La fréquentation de plus en plus importante de la montagne ne doit pas se faire au détriment de la quiétude pour la faune, comme pour les pratiquants. Nous souhaitions donc demander à tous nos lecteurs de faire preuve de bon sens et d’adopter des comportements civilisés. La plupart des gens se comportent d’ailleurs bien en altitude. Ce sont les gestes d’une minorité qui conduisent aux interdictions de bivouac et aux restrictions en tout genre. En vous souhaitant à tous de très belles balades et une bonne randonnée au Port de Vénasque !
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Ben & Ania sont deux aventuriers amoureux de la nature et passionnés par ce vaste monde qui nous entoure. Quand ils ne sont pas sur les sentiers de randonnées, par monts et par vaux, ils créent du contenu pour les entreprises qui font appel à leurs talents. En travaillant à distance, ils peuvent se permettre de voyager en continu. Pour ça, ils ont choisi Jolly-Jumper, un camping-car Hymer B534 de 1990. Découvrez leurs univers faits de sommets enneigés, de treks loin de la 4G et de feux de camps bien arrosés. Pour ne rien louper, suivez leurs aventures sur ce blog ou via leurs réseaux sociaux !