Cela fait plus d’un an que j’ai envie d’amener Ania à l’extrême est de la chaîne des Pyrénées pour gravir le pic du Canigou (2785 m). Cette randonnée dans les Pyrénées-Orientales quand elle est faite dans les règles de l’art (j’entends sans s’avancer en 4×4) est longue et éprouvante. L’influence du climat méditerranéen sur cette région ne facilite pas les choses. Or il s’agit d’un véritable pèlerinage pour beaucoup de Catalans. La « Pica del Canigó » est le point culminant du massif éponyme. Ce sommet emblématique a la particularité d’offrir par temps dégagé une vue sur la mer et sur le reste de la chaîne des Pyrénées. Il est orné d’une grande croix métallique décorée de rubans et drapeaux aux couleurs de la Catalogne. Pour notre randonnée au Pic du Canigou, nous n’avons pas fait les choses à moitié. Au programme, une montée au refuge des Cortalets depuis Los Masos de Valmanya, puis une ascension nocturne à la frontale afin d’atteindre le sommet avant le lever du soleil. Cette approche nous aura gratifiés d’un spectacle absolument formidable, que nous vous partageons dans cet article. Voici donc le récit et le topo complet de la randonnée du Pic du Canigou.
Le pic du Canigou, la montagne sacrée des Catalans
Culminant à 2785 m au-dessus du niveau de la mer, le pic du Canigou représente un symbole pour les Catalans. Le 22 juin, à la veille de la Saint-Jean, ils montent par centaines pour embraser des fagots de bois accumulés sur la croix. Ce feu sera veillé toute la nuit et au petit matin, les Catalans redescendent en emportant une flamme afin de la restituer à leur village pour allumer les feux de la Saint-Jean dans toute la Catalogne. Cette fête traditionnelle marque l’arrivée de l’été.
Comme il est visible depuis de nombreux villages des vallées environnantes, le Canigou inspire, rassure et confère très rapidement une envie d’en atteindre le sommet. Vers 1860, le célèbre Pyrénéiste Henry Russel aurait réussi l’ascension depuis Vernet-les-bains. Il aurait mis 10h pour en faire l’aller-retour. Ce montagnard d’exception n’a pas été autant gâté que nous puisqu’il aura passé toute sa randonnée dans les nuages.
Randonnée pic du Canigou : quel itinéraire ?
Il y a plusieurs itinéraires possibles pour atteindre le sommet du pic du Canigou. Il est possible de partir de différents endroits et chaque approche présente ses spécificité. Les départs les plus connus pour le pic du Canigou sont :
- Fillols (depuis le col de Millères 842m)
- Casteils (814m en passant par l’abbaye Saint-Martin du Canigou)
- Col de Jou (1125m en passant par le refuge de Mariailles)
- Los Masos de Valmanya (1026m par le refuge des Cortalets)
Il existe évidemment d’autres possibilités et il semblerait que dans ce secteur, tous les sentiers mènent au pic du Canigou.
De notre côté, nous avons opté pour le départ de Los Masos de Valmanya avec une nuit au refuge des Cortalets. Faire l’ascension à la journée est possible si vous êtes en bonne condition physique. Cela ne nous intéressait pas vraiment puisque nous voulions être au sommet pour le lever du soleil.
Si vous êtes un lecteur assidu de notre blog, vous savez que nous fournissons toujours la carte avec notre itinéraire. La voici :
Notre randonnée au pic du Canigou
Place maintenant au récit de cette formidable aventure qu’est l’ascension du pic du Canigou. Nous avons patienté quelques temps afin d’attendre les bonnes conditions pour cette randonnée. Le plus important pour nous était d’avoir un ciel dégagé le matin suivant la nuit au refuge afin d’assister au lever du soleil sur la mer depuis le sommet. Malgré le feu vert de la météo, il n’était pas garanti que nous puissions avoir les bonnes conditions.
Nous avons choisi cet itinéraire afin de faire une boucle. L’ascension du sommet du Canigou se fera par le Pic Joffre et la descente par la cheminée. Au retour, nous prendrons la crête de Barbet et suivrons le GR10 jusqu’au parking. La redescente par la crête rallonge mais offre des paysages différents qui valent largement le détour !
Distance | 30 km | Altitude min | 1024m |
Dénivelé + | 2000m | Altitude max | 2785m |
Dénivelé – | 2000m | Temps A/R | 3h + 1h45 + 5h |
Canigou : Départ de Los Masos de Valmanya
Avec l’approche d’une fenêtre météo favorable, nous avons quitté la côte Vermeille pour prendre la direction du départ de la randonnée du pic du Canigou à Los Masos. Nous avons donc tranquillement remonté la vallée du Tech avant de bifurquer au niveau d’Amélie-les-Bains en direction du Col Palomeres. Cette route étroite et sinueuse est vraiment magnifique et nous plonge directement dans l’ambiance. Nous avons choisi d’arriver au parking du départ la veille afin de préparer tranquillement nos affaires. C’est l’un des gros avantages à voyager en camping-car, avec évidemment la douche chaude qui nous attend au retour de la randonnée.
À notre arrivée au parking, nous avons la surprise de constater qu’il est presque plein. Nous sommes samedi soir, courant du mois de juin. Le retour de certains randonneurs nous apprend que des centaines de catalans sont montés ce jour-là pour apporter un fagot de bois sur la croix. Il s’agissait donc de l’étape de préparation au feu de la Saint-Jean, ce qui expliquait le monde au parking et pourquoi le refuge des Cortalets (105 places) était complet le samedi soir.
Après une nuit très calme et reposante au bord de la Lentilla, l’heure du départ approche. Comme nous dormons au refuge, pas de réveil aux aurores. Nous prenons le temps de bien recharger les batteries de nos appareils photos et de préparer toutes nos affaires pour cette aventure.
Montée vers le refuge des Cortalets
La première étape avant de s’attaquer au pic du Canigou consiste à atteindre le refuge des Cortalets (2150m). La montée n’est que de 8km mais affiche tout de même 1100m de dénivelé positif. C’est donc très raide (13,75% de moyenne) et notamment sur les deux premiers kilomètres qui sont autour de 25%. Il fait très chaud et nous regrettons presque le départ tardif qui n’est pas vraiment dans nos habitudes.
Le sentier commence dans la forêt et il n’y a pas vraiment de place pour l’échauffement. Ça attaque sec avec des pentes bien raides d’entrée de jeu. Après une heure de marche, nous franchissons la barre des 1500m et nous avons marché seulement 2km. Une inclinaison à 25% qui permet de bien faire travailler son cardio et ses jambes. Il semble que ce soit la section la plus éprouvante.
Nous arrivons à la piste 4×4 qui permet au gardien du refuge d’aller se ravitailler en ville. Il était possible de monter au refuge en véhicule tout terrain mais ce n’est plus le cas. Nous sommes contents que cette pratique ait été interdite puisque cet environnement fragile n’a pas besoin de 4×4 effectuant des aller-retours intempestifs. Il reste cependant logique que l’équipe du refuge y ait accès. Ce mode de ravitaillement reste beaucoup moins carboné que les vols en hélicoptères. Vous pouvez en revanche emprunter cette piste en VTT jusqu’au refuge.
GR10 ou piste pour monter au refuge des Cortalets ?
Les panneaux qui annoncent les distances et temps restant pour le refuge portent très facilement à confusion. Un coup il est annoncé qu’il reste 1h45 et 150m plus loin on passe à 2h30. Vers 1600 m, il y a la possibilité de choisir entre la montée par le GR10 ou par la piste. Comme nous voulons faire une boucle, nous prendrons de toute manière les deux sentiers. Pour l’aller, nous optons pour la piste. En chemin, il semble y avoir une fontaine qui nous permettra de remplir nos gourdes et notre camel back. C’est également un bon endroit pour une pause repas bien méritée.
Depuis le point d’eau il reste 4,2km et 370m de dénivelé positif pour atteindre le refuge. Autant vous dire que le plus dur est fait.
Arrivée au refuge des Cortalets
Nous reprenons donc la piste pour rejoindre le refuge. Après environ 2km, nous pouvons voir une partie de l’édifice. Ça donne un petit coup de boost pour redoubler d’effort malgré le soleil qui cogne fort. La densité d’arbre commence sérieusement à baisser à l’approche des 2000m. Les pins et leur odeur si particulière offrent un cadre vraiment très agréable.
Après un ultime ressaut, et 3h de marche depuis le parking, nous arrivons au refuge. N’étant jamais venus dans le massif, nous n’avions aucune idée de ce à quoi il ressemblait. C’est une bâtisse en pierre à l’allure classique des refuges pyrénéens. Ses volets verts apportent une touche de modernité assez sobre qui va parfaitement dans le décor.
Nous avions bien évidemment réservé pour la nuit et le repas du soir. Comme nous prévoyions un départ au milieu de la nuit, nous n’avons pas pris l’option petit déjeuner.
Réservation au refuge des Cortalets
Pour réserver une ou plusieurs nuits au refuge des Cortalets, il suffit de se rendre sur leur site internet. Un calendrier affiche les disponibilités. Dans notre cas, la réservation à la date souhaitée ne fonctionnait pas. C’est probablement dû au fait que nous avons attendu la dernière minute pour réserver en fonction de la météo. Nous avons simplement appelé le refuge et convenu d’une réservation par un échange d’email avec Thomas le gardien.
À l’arrivée au refuge, vous devrez vous présenter. Le très accueillant personnel vous montrera votre chambre et vous expliquera le déroulement de la soirée. Notez qu’il est possible de prendre une douche chaude en l’échange d’un jeton à 2€ acheté sur place. Les douches froides sont gratuites. Après une ascension sous la chaleur, nous avons opté pour cette dernière et elle fut très revigorante !
Balades autour du refuge
Le refuge est au pied du Canigou. Il offre un beau point de vue sur le versant sud du pic. Après avoir pris nos quartiers dans notre chambre double, avec fenêtre et évier, le luxe pour un refuge de montagne, nous avons profité de la terrasse. Une bonne bière fraîche après l’effort, c’est quand même sacrément appréciable. Quand elle est accompagnée de parts de gâteaux maison, elle n’est que meilleure.
Le repas est servi pour 19h30, il était alors 16h30 et nous avions du temps pour explorer les environs. Armés du téléobjectif, nous partons donc à la recherche de marmottes et isards qui peuplent les lieux. Après avoir passé le petit lac Estagnol, en direction du pic Joffre, nous apercevons un premier isard. Il est en train de manger tranquillement au bord du sentier. Des randonneurs qui reviennent du pic du Canigou l’effraient et il grimpe se mettre à l’abri dans un bosquet d’arbre surplombant une paroi rocheuse. Débute alors une approche discrète pour tenter de le photographier.
De son côté, Ania reste en bas et profite du soleil au bord du lac et le long du sentier de découverte des Cortalets.
Après environ 45 minutes d’approche, j’arrive à me faire oublier des isards, caché dans un bosquet de jeunets. Un petit groupe passe devant moi sans notifier ma présence. L’un d’entre eux viendra même se poser sur un gros bloc une 15ène de mètres devant moi. L’occasion de lui tirer le portrait avant qu’il ne s’en aille rejoindre le reste de la troupe.
Repas au refuge des Cortalets
Vers 19h, l’heure fatidique du repas approche. C’est probablement le moment que j’attendais le plus de cette journée. Et la veille d’une randonnée pour le pic du Canigou, il est très important de prendre des forces. Quand on vit l’expérience de la nuit en refuge de montagne, le repas est généralement un moment convivial, de partage et d’appréciation de cette ambiance typique. Malheureusement, les mesures de distanciation sociale ne permettent pas de créer une ambiance aussi chaleureuse. Cet été encore, les convives sont isolés à des tables bien séparées. Personne n’est à blâmer, encore moins l’équipe qui gère le refuge puisqu’il s’agit du protocole sanitaire strict à respecter.
Pour compenser, nous avons eu droit à un repas très copieux, plein de rusticité et de gourmandise : tout ce qu’on aime. Est-ce vraiment utile de préciser que nous n’en avons pas laissé une miette ?
En entrée, un grand plat de soupe à partager qui en laissait suffisamment pour 2 grandes assiettes chacun.
Pour le plat principal, c’était simple et efficace : des spaghettis bolognaises avec une excellente sauce maison. Là encore, nous n’étions que deux, mais il y avait de quoi nourrir un régiment dans le plat qui nous a été servi. C’était tellement bon que nous avons tout mangé malgré la quantité astronomique de pâtes ! De quoi prendre un maximum d’énergie pour l’ascension du pic du Canigou le lendemain. Fromage de brebis de la vallée, puis dessert catalan maison : le Pa d’Ous. Littéralement, cela signifie pain d’œuf. Il s’agit donc d’une sorte de flan aux œufs déposé sur une génoise et accompagné d’une chantilly de mascarpone maison. Là, on atteint le summum de la gourmandise et on frôle le restaurant étoilé à 2150m d’altitude.
Ascension du pic du Canigou pour le lever du soleil
Après cet excellent repas, il est l’heure pour nous de nous mettre au lit. Il n’est que 20h30, mais la fatigue et le réveil au milieu de la nuit ne nous permettront pas de profiter du coucher de soleil. Avant de nous lancer dans l’ascension du pic du Canigou, j’ai très envie de le photographier de nuit. Il s’avère que les conditions sont optimales : pas de Lune et la Voie lactée va s’élever juste derrière le sommet du Canigou. Il faudra pour cela se lever à 3h. Nous prévoyions de démarrer l’ascension à 4h, ce qui me laissera 1h pour faire mes photos du Canigou de nuit.
Réveil 2h30
La nuit a été très calme, mais bien trop courte. Sur les coups de 2h30, je me réveille pris de panique avec l’horrible sensation d’avoir raté mon réveil. J’imagine que je ne suis pas le seul à éprouver ce genre de sentiments avant un grand évènement. Je ne tiens pas en place et commence à ranger mes affaires. Cela réveille un peu Ania qui prendra son temps avant de me rejoindre dehors.
Comme prévu, les conditions pour photographier le pic du Canigou de nuit sont optimales. J’installe mon trépied et immortalise ce spectacle magnifique. Je savoure chaque instant de ce moment rare et féerique.
Ascension du Canigou à la frontale
Après une bonne heure à prendre des photos et me délecter de ce superbe ciel étoilé, il faut se mettre en marche. Ania s’impatiente et a un peu froid. Nous commençons l’ascension armés de nos lampes frontales Petzl. Il y a 580m de dénivelé positif entre le refuge des Cortalets et le sommet du pic du Canigou. Ils sont répartis sur 3,8km donc nous sommes encore sur une inclinaison moyenne élevée. Le début est assez raide, de quoi bien vous réveiller si ce n’était pas encore le cas.
Depuis le Pic Joffre (2362m) on peut voir les lumières de la ville de Prades encore endormie. Plus à l’est, le barrage de Vinça et au loin, Perpignan et la méditerranée. Il reste encore 400m de dénivelé positif et les premières teintes rouges semblent arriver de l’horizon. Ce moment est magique, nous sommes totalement seuls dans la montée et il fait encore nuit noire quand on regarde à l’ouest vers le sommet.
Arrivée au sommet du Pic du Canigou
Il est 5h30 du matin quand nous arrivons au sommet. La majestueuse croix de fer est là. Elle revêt ses parures de tissu et est également décorée des fagots de bois portés par les randonneurs Catalans dans l’esprit de la tradition du feu de la Saint-Jean. Il serait presque tentant d’y revenir pour la voir allumée, mais nous préférons la quiétude d’un pic dépourvu de toute autre présence physique.
Le soleil n’est pas encore levé, mais les belles couleurs de l’aurore commencent à se dévoiler. On en profite pour faire plein de photos, sans oublier de se poser sur la table d’orientation et de contempler le spectacle. Il y a des images qui n’ont pas leur place dans la carte SD, mais qui sont bien mieux dans nos mémoires personnelles.
Levé de soleil au sommet du Canigou
Vers 6h10, le soleil pointe le bout de son nez. Il monte doucement de l’horizon au-dessus de la mer Méditerranée. Sa couleur rouge vif se réverbère sur l’étendue d’eau. De l’autre côté, la chaîne des Pyrénées prend des teintes roses et bleutées. Le cadre est absolument fantastique et nous en prenons plein les yeux. On aimerait que le temps s’arrête et que le soleil ne monte pas plus haut dans le ciel tant c’est beau.
Après une bonne heure à contempler et profiter de l’instant, nous décidons de nous remettre en route. Il nous reste encore une quinzaine de kilomètres à faire pour rejoindre le parking.
Descente par la cheminée du Canigou
Pour redescendre et gagner la crête de Barbet, il faut emprunter une cheminée. Ce couloir abrupt ne nécessite pas de s’encorder, mais peut être une étape difficile si vous êtes sensible au vertige. Il faut également avoir le pied montagnard et ne pas avoir peur de poser les mains. Nous ne le recommandons pas aux randonneurs inexpérimentés qui seraient montés au pic du Canigou par le pic Joffre.
C’est sur ce versant que l’on peut voir le fameux Gardien du Canigou. En face de lui, une crête est ornée d’une croix. Au moment où nous franchissons ce passage, le soleil joue à cache-cache derrière la paroi de roche. C’est une occasion de belle photo supplémentaire dont nous sommes plutôt contents du rendu.
Crête de Barbet
Après la cheminée, nous passons devant la Brèche Durier qui est assez impressionnante. Nous ne la descendrons pas aujourd’hui puisque nous mettons le cap vers la crête de Barbet. Arrivés au col qui est à l’intersection du sentier qui vient du refuge de Mariailles, il est l’heure de déjeuner. Il est 7h passés et il n’est jamais trop tôt ou trop tard pour un bon sandwich au fromage de la vallée et au jambon catalan. Depuis le col, nous apercevons une belle harde d’isards. Une cinquantaine d’individus et de nombreux petits de l’année se sont installés dans les pentes herbeuses sous le pic Barbet. Encore un spectacle incroyable offert par la nature que nous prenons le temps de savourer.
Avec le téléobjectif, nous pouvons obtenir de jolis clichés de ces animaux sauvages de la montagne que l’on admire tant. Cela nous rappelle notre ascension au pic de l’Infern par les gorges de la Carança l’été dernier. Nous avions loupé le lever de soleil du sommet « à cause » d’une harde d’isards tout aussi impressionnante que je n’ai pas pu m’empêcher de photographier pendant trop longtemps.
Après la prise de nombreux clichés, c’est le moment de nous remettre en route. J’hésite un peu à ranger le téléobjectif et décide finalement de le garder sur l’appareil, au cas où. Bien m’en a pris puisque juste une minute après y avoir réfléchi à haute voix, Ania voit passer un vautour. Il s’agit d’un gypaète barbu adulte. Une observation assez peu fréquente d’un oiseau que l’on adore. Il nous survole avant de disparaître derrière la Brèche Durier. Il réapparaîtra à plusieurs reprises d’un côté et de l’autre du Canigou, trop loin pour espérer de nouveaux clichés exploitables.
De la crête au GR10
Les bonnes surprises s’enchainent. Le paysage depuis la crête était vraiment superbe. Sur le bas, nous croisons même un faucon crécerelle qui nous gratifiera d’un vol stationnaire prolongé juste au-dessus de nous. Encore une observation fantastique qui nous met en joie. À l’approche du refuge, il faut bifurquer et suivre le GR10. Le sentier est indiqué par la marque rouge et blanche caractéristique. À mesure que nous descendons en altitude, la température augmente. Malgré l’heure pas encore trop avancée, nous avons déjà très chaud. Nous éprouvons également quelques signes de fatigue, mais quoi de plus normal puisque nous sommes levés depuis déjà 7h.
La densité d’arbres augmente graduellement. La végétation se transforme, le gispet est alors remplacé par du jeunet et des rhododendrons. Le passage de GR10 est bien plus joli et agréable que la piste. En revanche, il est plus long et compte des sections de montées qui ne font pas plaisir. C’est le prix à payer pour effectuer la descente dans un cadre différent, plus sauvage. Il nous ramène à la piste environ 500m en dessous de la fontaine où nous avions fait la pause repas la veille. Ania est courageusement allée nous ravitailler en eau. Je la remercie encore pour cet acte de bravoure sans lequel nous aurions probablement séché au soleil.
Retour au parking
La suite de la descente, vous la connaissez. Ce sont les quelques kilomètres très raides que nous avions affrontés dans l’autre sens. Une épreuve de plus qui sollicitera vos cuisses, genoux et vos épaules si vous êtes bien chargés. Nous arriverons au parking vers midi, sous une chaleur étouffante dans la douleur. C’était notre première grosse rando de la saison et nous n’avons pas choisi la plus facile. Ces 24h en altitude nous aurons tout de même procuré énormément de bonheur.
Pic du Canigou randonnée : le bilan
Nous avons beaucoup apprécié cette randonnée. L’après-midi et la nuit au refuge des Cortalets étaient une étape qu’il aurait été triste de manquer. Toute l’équipe était bienveillante et dispense un accueil très chaleureux. Ce n’est pas toujours le cas dans les refuges de montagne et c’est en partie normal, les gardiens ne sont pas là pour faire du tourisme de luxe. Cela dit, cette courtoisie, ces sourires et les échanges rendent le passage par un refuge bien plus agréable.
En ce qui concerne la randonnée du pic du Canigou, elle est fidèle à ce que l’on nous a toujours dit. À savoir longue et épuisante, mais la récompense est telle que l’on oublie toute la douleur de l’effort une fois au sommet. Le panorama à 360° avec la vue sur la mer est vraiment à voir une fois dans sa vie de montagnard. On ne peut donc que vous encourager à découvrir ce superbe massif si vous n’y avez encore jamais traîné vos chaussures de rando. Le passage au refuge des Cortalets au moins pour une bière fraîche locale brassée dans la vallée est également à inclure dans la sortie.
Mot de la fin
Croiser cette faune si riche est toujours un émerveillement. Nous tenons à rappeler que ces animaux sont sauvages et qu’il est impératif de respecter la faune de montagne. Au même-titre qu’on ne laisse que des empreintes de pas derrière soi (ramassage des déchets), on oublie les selfies avec les marmottes ou les isards. Il s’agit de règles élémentaires qui appartiennent au bon sens, qui malheureusement ne sont pas appliquées par suffisamment d’utilisateurs de la montagne.
Nous n’avons pas trouvé trop de déchets sur la randonnée du pic du Canigou quand nous l’avons effectuée début juin. C’était d’ailleurs très plaisant. On souhaite donc remercier ici tous ceux qui oeuvrent pour maintenir la montagne propre et belle. Si vous cherchez de l’inspiration n’hésitez pas à consulter notre rubrique randos dans les Pyrénées qui compte plus de 30 topos !
Après cette belle balade en haute montagne, nous sommes remontés un peu dans l’Aude. Non loin de la frontière avec les Pyrénées-Orientales, nous sommes allés découvrir le Château de Peyrepertuse. On vous raconte tout ça dans le prochain article ! N’oubliez pas de nous faire part de vos retours sur cette rando ou sur l’article en commentaire, ou de nous laisser un petit message sur notre compte Instagram.
Ben & Ania sont deux aventuriers amoureux de la nature et passionnés par ce vaste monde qui nous entoure. Quand ils ne sont pas sur les sentiers de randonnées, par monts et par vaux, ils créent du contenu pour les entreprises qui font appel à leurs talents. En travaillant à distance, ils peuvent se permettre de voyager en continu. Pour ça, ils ont choisi Jolly-Jumper, un camping-car Hymer B534 de 1990. Découvrez leurs univers faits de sommets enneigés, de treks loin de la 4G et de feux de camps bien arrosés. Pour ne rien louper, suivez leurs aventures sur ce blog ou via leurs réseaux sociaux !
Un récit simple et descriptif. Il va à l’essentiel …et donne envie d’emboiter le pas. Si en plus le souci de découvrir et surprendre lafaune discrète qui l’habite, on va aimer. Bon, je viens de noter le téléphone des cortalets? il reste à confirmer mon engagement . Merci à vous deux pour ce belarticle illustré et je sens que je vais faire attention , àvos autres découverts. Bon chemin .