Le pic de Maubermé, ou Tuc de Maubermé, pour qualifier le piton rocheux sommital dans le langage pyrénéen, n’est pas le sommet le plus emblématique du Couserans. Cette distinction revient au Mont Valier, culminant à 2838 m. Pourtant, c’est bien le Maubermé qui est le plus haut, avec ses 2880 m au-dessus du niveau de la mer. La randonnée pour accéder au pic du Maubermé est un long périple au départ du Brocard d’Eylie en Ariège. La vue époustouflante du sommet se mérite : plus de 11 km et 2000 m de dénivelé positif.
C’est également un voyage dans le temps. Ancienne région minière, vous passerez à proximité des restes de cette activité humaine qui a pendant longtemps déchiré la montagne. Les années d’exploitation ont laissé des stigmates presque indélébiles. Entre les cavités, les pylônes métalliques et les nombreux bâtiments et objets laissés à l’abandon, c’est déroutant. Pour la randonnée du pic de Maubermé, nous avons décidé de faire une boucle, au départ du Brocard d’Eylie, avec une nuit au Port d’Urets (2550 m) et de rentrer par les mines de Bentaillou. Dans ce topo, nous vous livrons tous les détails de notre ascension ainsi que le récit de ces deux journées au cœur du Couserans sauvage.
Randonnée au tuc de Maubermé : en bref
La randonnée du Pic de Maubermé en boucle depuis le Brocard d’Eylie par le port d’Urets et le retour par les mines de Bentaillou représente 23 km et 2000 m de dénivelé positif (et négatif). Si elle ne présente pas de difficultés en absence de neige, cette randonnée reste assez conséquente. À partir de la cabane d’Urets, vous entrez dans une zone de haute montagne. Il est alors nécessaire d’être correctement équipé en fonction des conditions du moment.
Nous avons choisi de la couper en deux avec une nuit au Port d’Urets pour profiter plus longtemps de l’atmosphère sauvage qui règne dans cette partie du Couserans. Particulièrement friands de nuits en bivouac ou en cabane, nous avions très envie de passer 2 jours dans les confins de l’Ariège. Cela nous a offert un spectacle extraordinaire au lever du soleil sur le pic d’Aneto et le massif de la Maladeta.
Voici les statistiques de la randonnée au Tuc de Maubermé en boucle depuis Eylie :
Distance A/R | 23 km | Altitude min | 980 m |
Dénivelé + | 2000 m | Altitude max | 2880 m |
Dénivelé – | 2000 m | Temps de marche sans pauses | 9 h |
À titre informatif, il nous a fallu 4h pour atteindre le Port d’Urets avec nos sacs chargés (nourriture + matériel de bivouac grand froid). Ensuite, il faut compter une bonne heure pour atteindre le sommet du pic de Maubermé, davantage si comme pour nous, il y a de la neige et de la glace. Enfin, le retour par le port de la Hourquette (2413 m) et les mines de Bentaillou est assez long.
Le fichier GPX ci-dessous est à votre disposition pour vous aider à préparer votre randonnée. Il doit être utilisé à titre indicatif car même les traces relevées sur le terrain (montre Suunto 9 Peak pro) peuvent manquer de précision. Nous ne pourrons pas être tenus pour responsables des risques pris par les lecteurs qui utilisent les traces GPX disponibles sur notre blog. Nous déclinons toute responsabilité dans l’hypothèse d’un accident sur l’un des topos et articles que nous avons rédigés sur l’ensemble de notre site internet.
Voici la carte avec l’itinéraire de notre randonnée au pic de Maubermé en boucle :
nOTRE RANDONNÉE AU PIC DE mAUBERMÉ
C’est pendant l’automne 2023 que nous nous sommes rendus pour la première fois au sommet du Tuc de Maubermé. Le mois de septembre et le début octobre ont été très chauds, mais la veille de notre départ, les premières neiges sont tombées sur les Pyrénées. Une dizaine de centimètres à partir de 2500 m, qui ont rapidement fondu suite aux températures de nouveau élevées en journée. Les conditions de notre randonnée pour le Maubermé sont plutôt automnales.
Du soleil le premier jour avec une chute des températures la nuit : -7°C annoncés au port d’Urets avec un ressenti de -10°C. Nous avons donc prévu de passer la nuit dans la petite cabane du Port d’Urets. En ne prévoyant pas de monter du bois sur les 1000 m de dénivelé qui séparent la sortie de la forêt et la cabane, nous devions emporter nos duvets grand froid. C’était également nécessaire si jamais nous devions dormir dehors faute de place dans la cabane.
Randonnée pic de Maubermé Jour 1
Depuis notre domicile, il ne faut qu’une heure de route pour atteindre le Brocard d’Eylie, point de départ de cette randonnée vers le pic du Maubermé. Cet ancien village minier est désormais entièrement désaffecté. Il y règne une ambiance austère plutôt glauque. En cause, les nombreux bâtiments abandonnés qui n’ont jamais été rénovés pour un autre usage. Dans la voiture, Ania me fait part de son inquiétude de ne pas trouver les clefs de la maison.
Ça commence bien. On déduit rapidement qu’elle les a laissées sur la porte d’entrée, et plutôt que de faire demi-tour, décide d’appeler un voisin pour qu’il les récupère. Dans la précipitation du départ, j’ai également oublié de mettre nos paires de crampons dans la voiture. La vue des sommets du Couserans totalement enneigés depuis Saint-Girons me fait amèrement regretter cet oubli. Je rappelle pourtant dans chaque topo de ce blog de randonnée que nous devons toujours emporter le matériel adapté aux conditions.
Départ du brocard d’Eylie
Nous arrivons au Brocard d’Eylie sur les coups de 10h après un stop à la boulangerie. Comme nous visons une nuit au Port d’Urets, nous nous sommes affranchis d’un départ aux aurores, laissant le temps au soleil de monter un peu pour réchauffer la vallée. Sauf que la vallée du Lez est plein nord, et que le soleil ne perce pas ou très peu au-dessus des sommets entre l’automne et le printemps. Peut-être une des raisons pour lesquelles aucun village ne s’est construit à la place des anciens bâtiments des mineurs.
D’eylie à la Cabane d’haou
La randonnée du pic de Maubermé commence le long du Lez, en suivant le GR10. Après 1,5 km, autour de 1080 m d’altitude, il faut alors bifurquer à gauche et quitter le GR10 pour traverser la rivière et monter dans la forêt. Cette hêtraie est magnifique, elle commence à arborer les couleurs de l’automne. La montée est régulière, pas trop dure, ni fatigante. Nous marchons depuis 3 km lorsque nous atteignons la cabane d’Haou, endroit idéal pour une petite pause afin de s’hydrater. Quelques centaines de mètres plus loin, vers l’altitude 1450 m, on sort de la forêt avec l’espoir d’être réchauffés par le soleil.
Nous marchons depuis environ une heure, mais l’ombre est encore bien installée dans la vallée.
Cabane d’Urets
À l’approche de l’hiver, les estives ont été désertées des brebis. Quelques chevaux sont encore présents lorsque nous grimpons en direction de la cabane d’Urets. Ils ne semblent pas être perturbés par le froid ambiant, et ne cherchent pas à gagner de l’altitude pour aller chercher le soleil. Nous poursuivons l’ascension, en ne manquant pas la bifurcation à 1680 m. Tout le long de cet itinéraire, un balisage jaune et rouge (GR Transfontalier ou GRT) indique l’itinéraire à suivre. Vers 1800 m on atteint enfin le soleil. C’est le moment idéal pour une pause repas, après 2 heures de marche. La montée est vraiment agréable dans le sens où la pente est régulière, ni trop élevée ni pas assez avec une moyenne autour de 15 % depuis le départ.
La pause sous les premiers rayons de la journée nous permet de reprendre des forces et de repartir de plus belle. On atteint rapidement la cabane d’Urets (1937 m) dont la cheminée laisse échapper une épaisse fumée blanche. Il y a du monde, on ne cherche pas à entrer à l’intérieur, car nous avons encore du chemin vers notre objectif du jour. Nous apprendrons le lendemain qu’il y a un repas organisé par les chasseurs et les bergers, et qu’ils ont « privatisé » toute la cabane au point de faire faire demi-tour à un randonneur. Pas vraiment dans le même esprit montagne que le nôtre tout ça.
montée du Port d’urets
La face nord du Maubermé se dresse devant nous. Depuis la cabane, on distingue le Port d’Urets. Ce grand cirque est couvert d’une fine couche de neige, ce qui lui confère une ambiance assez extraordinaire. Il me fait un peu penser au cirque de Troumouse. Heureusement pour nous, la neige fond à vu d’oeil. Seules les derniers 200 m de dénivelé vers le Port d’Urets ne seront pas frappés par les rayons du soleil. D’en bas, on se demande où passe le sentier pour monter. Je n’avais pas lu que des pas d’escalade étaient nécessaires dans les topos. Il y a en réalité un sentier parfaitement bien marqué, qui ne se distingue pas si facilement de loin avec la neige. Nous restons vigilants pendant la montée puisque le chemin est assez étroit et que la chute n’est pas permise. Des stalactites nous rappellent que l’hiver n’est plus très loin.
Cabane du port d’Urets
En arrivant au Port d’Urets, je sens une odeur de fumée. Cette petite cabane semble elle aussi occupée. Je toque, puis entre et comme anticipé, il y a deux randonneurs qui sont là depuis la veille. Ils prévoient de passer une nuit de plus dans la cabane, nous ne serons donc pas seuls ce soir. Il n’y a que deux couchages « confortables » dans ce petit orry entièrement réhabilité en bois à l’intérieur. Il est envisageable de dormir au sol, mais nous avons tout ce qu’il faut pour passer la nuit dehors sans craindre le froid.
Il est 14h30, nous avons donc mis 4h pour monter en décomptant la petite demi-heure de pause pour manger. Le feu est bien actif dans le poêle et la température de la cabane grimpe rapidement. Il y fait presque trop chaud. Je pars chercher de l’eau côté espagnol en direction d’un ruisseau repéré sur la carte. Il alimente le lac de Montoliu. Pour y parvenir, je passe par les anciennes mines.
Installées à plus de 2500 m d’altitude, ces cavités sont fascinantes et terrifiantes à la fois. Des rails sont encore incrustés dans le sol. Il y a des ruines de nombreux bâtiments qui étaient utilisés pour loger les mineurs et stocker les minerais. Des cavités à travers la roche permettent de rejoindre le ruisseau. On vous recommande de ne pas boire l’eau qui sort directement des mines car les teneurs en métaux lourds peuvent être vraiment élevées. Idem pour le lac de Montoliu, il est fort possible que ses sédiments soient contaminés.
Nuit à la belle étoile sous le pic de Maubermé
En fin d’après-midi, un autre couple est arrivé à la cabane du Port d’Urets. Cela a terminé de nous convaincre que nous allions passer la nuit dehors. Après le repas et de très agréables discussions avec tous les autres randonneurs, nous leur avons donc laissé la « place » à l’intérieur de la cabane. Nous avons établi notre campement au niveau des ruines juste en dessous de la cabane. Une plateforme permet l’installation du bivouac et abrite un peu du vent qui souffle fort ce soir-là. L’air est humide et nous n’avons pas de sursacs. Nos duvets en plume Vaude Rotstein 950 vont subir un vrai test en conditions difficiles.
Après moins d’une heure dehors, ils sont couverts d’une fine pellicule d’eau qui ne tarde pas à se transformer en givre. Je tente quelques photos de nuit dans le froid, mais ne suis pas vraiment satisfait des résultats. Le froid et la présence régulière de nuages rendent l’expérience assez difficile. Vers 23h, je me glisse dans mon duvet et admire le spectacle dans le ciel.
Randonnée pic de Maubermé Jour 2
Au petit matin, les premières lueurs nous réveillent. On s’extirpe de nos sacs de couchage dans la douleur. Le froid est mordant. On ne s’en rendait pas compte dans ces cocons de plumes. Le soleil se lève et les nuages de la veille ont disparu. En grimpant un peu au-dessus de la cabane en direction du Tuc de l’Homme, j’obtiens un joli panorama sur le massif de la Maladeta et le pic d’Aneto. Comme pour récompenser nos efforts, la nature nous offre un spectacle extraordinaire. L’alpenglow, cette lumière éphémère si particulière illumine à la fois le Tuc de Maubermé et le plus haut sommet des Pyrénées.
Le phénomène est très court, il ne dure qu’une poignée de minutes. La faute à un ciel particulièrement nuageux, ce seront les seuls rayons du soleil que nous verrons de la journée. Après cet instant plein de magie, nous allons nous mettre au chaud dans la cabane. La chaleur du feu de la veille est encore présente. Les conditions idéales pour un petit déjeuner rapide avant d’aller ranger notre campement et attaquer l’ascension du pic de Maubermé.
Pic de Maubermé par la voie normale
Comme nous souhaitons faire une boucle pour revenir au parking et éviter de repasser par le Port d’Urets, nous partons en direction du Maubermé avec nos sacs chargés. La voie normale pour accéder au sommet se trouve dans sa face sud. Il est possible de grimper par l’arête Est, mais étant donné les récentes chutes de neige, la fonte et le regel nocturne, ce n’est pas prudent. Après environ 1 km à flanc, on atteint une intersection. Il faut alors tourner à droite pour commencer à gagner de l’altitude. Très vite, nous sommes confrontés à des difficultés. L’eau issue de la neige qui a fondu la veille a complètement gelé cette nuit. D’immenses plaques de verglas recouvrent la roche sur laquelle nous sommes supposés passer. On contourne comme on peut, parfois en passant par des sections exposées.
Conditions difficiles pour l’accès au sommet
La nécessité des crampons commence à sérieusement se faire ressentir vers 2650 m. On arrive tout de même à progresser en faisant très attention. Pour progresser en toute sécurité, je range l’appareil photo dans le sac. Je ne possède donc pas de photos de la dernière partie de l’ascension du pic de Maubermé avant l’arrivée au sommet. Pour la descente, je l’ai de nouveau rangé dans le sac afin d’avoir un maximum d’amplitude pour attraper les prises lors des phases de désescalade.
En conditions estivales et par temps sec, la voie normale du Maubermé ne pose aucune difficulté. Dans notre cas, la glace et l’oubli des crampons nous ont forcés à contourner le sentier par des barres rocheuses pas toujours très faciles à remonter. Nous avons songé à faire demi-tour, mais avons croisé un randonneur qui revenait du sommet sans équipements et nous a confié être passé malgré quelques passages périlleux. Voici deux photos prises au téléphone quelques dizaines de mètres avant le sommet.
Sommet du Tuc du Maubermé
L’arrivée au sommet a été un grand soulagement. Le point de vue est extraordinaire. Le Tuc du Maubermé culmine à 2880 m d’altitude. C’est le plus haut sommet du Couserans, il dispose donc d’un panorama d’exception sur tous les sommets environnants. Le Mont Valier nous fait de l’oeil, il représente notre prochain objectif. 3 mois après une grosse entorse de la cheville, je suis vraiment content de pouvoir retrouver la haute montagne avec ce sommet mythique ! Comme il est frontalier, le belvédère sur le val d’Aran en Espagne est également mémorable.
Aneto, Maladeta, Besiberri Nord, Pique d’Estats et Montcalm, Posets, Perdiguere et même le Mont Perdu sont bien visibles.
Sur le pic du Maubermé, le vent souffle fort. On s’abrite derrière un muret de pierre pour manger un morceau de fromage et quelques rondelles de saucisson. On retrouve le couple arrivé la veille au soir avec qui nous partagerons la descente. On ne s’éternise pas au sommet et après quelques photos, on se remet en marche pour la descente. J’appréhendais un peu cette étape, notamment à cause de la glace et de la fébrilité de ma cheville. Pour me rassurer, j’ai mis une chevillère qui m’a bien maintenu le pied.
Descente du pic du Maubermé
On redescend par la voie normale en faisant vraiment très attention à ne pas dévisser. Cette étape délicate nous fait perdre pas mal de temps, mais c’est le prix à payer dans ces conditions et sans notre matériel d’alpinisme. Une fois de retour à la bifurcation, nous sommes sur du terrain sec. Le sentier descend doucement en restant à flanc en direction de l’Est. On distingue le col du Port de la Hourquette. Avant de l’atteindre, il faut descendre jusqu’à 2300 m environ. On retrouve alors un chemin bien marqué et le balisage du GR Transfrontalier. En montant vers le Port de la Hourquette, attention à bien suivre le sentier qui monte droit dans la pente sur votre gauche.
Le plateau sur lequel nous progressons avant d’atteindre le port de la Hourquette est somptueux. Un lieu hors du temps, sauvage et préservé qui nous laisse sans voix.
Un chemin d’allure plus facile (évitant 50 m de dénivelé positif) continue tout droit. Une croix jaune et rouge signale qu’il ne s’agit pas du bon itinéraire. Voulant nous affranchir de cette ultime ascension, nous avons pris le sentier pourtant marqué de la croix. Il nous a conduits au Port de la Hourquette, mais des barres rocheuses nous empêchent de redescendre. Le sentier vers les mines de Bentaillou continue vers l’Est, et il est impossible de le rejoindre sans se mettre dans une situation délicate. Nous avons donc été contraints de gravir les 50m de dénivelé positif restant pour retrouver le bon itinéraire. Moralité : suivre le balisage, quand une croix est signalée, ce n’est ni une bonne idée, ni un raccourci.
Mines de Bentaillou
Le vent du nord ne désemplit pas, mais dans la descente nous nous trouvons dans un petit vallon abrité. L’endroit idéal pour une pause ravitaillement. On avale en vitesse quelques victuailles partagées avec nos compagnons de marche et on se remet en route. Il reste encore environ 1400 m de dénivelé négatif pour revenir au Brocard d’Eylie. La descente du pic de Maubermé est très longue. Encore plus par ce versant. L’ambiance du bout du monde dans cette vallée ariégeoise :
Après une succession de lacets, nous atteignons l’étang de Chichoué. On profite du ruisseau qui l’alimente pour s’hydrater. Cela fait plusieurs kilomètres que nous pouvions les distinguer, mais nous sommes enfin aux mines de Bentaillou. Il reste de nombreux vestiges de l’exploitation minière de ce site. Bâtiments en ruines, équipements, pylônes, câbles… Les stigmates de nombreuses années d’opérations à cœur ouvert de la montagne. D’un côté, c’est fascinant de se dire que les gens travaillaient dans des conditions affreusement difficiles ici pour récolter du plomb et du zinc. De l’autre, on trouve sacrément désastreux que des déchets métalliques soient éparpillés partout dans la montagne. L’idée de faire vivre le passé avec un musée en pleine nature nous semble très intéressante, mais retrouver des chariots en fer aux 4 coins de la vallée nous a attristés. On peut faire l’analogie avec les stations de ski déjà abandonnées, et toutes celles qui risquent de suivre dans les années à venir. Après avoir fait fortune sur le dos de la montagne, ces exploitants n’ont aucun scrupule à tout laisser en plan une fois leur business terminé.
Retour au Brocard d’Eylie
Nous sommes fin octobre, il y a encore des rhododendrons en fleur dans la vallée. La longue descente s’achève dans une hêtraie magnifique. Les lacets se succèdent, et on aperçoit encore des restes d’outillages miniers dans la forêt. On arrive au hameau d’Eylie d’en Haut, où nos compagnons du jour sont garés. Les gîtes d’étape du GR10 sont les seuls points d’animation dans la vallée. Les maisons en pierre sont absolument magnifiques ! Le contraste avec les anciennes usines du Brocard d’Eylie est assez frappant. En revenant à notre voiture, on se dit que ce lieu est vraiment très glauque. On ne traîne pas et on rentre à la maison avec les jambes bien courbaturées.
La journée aura été longue. Après 3 mois de convalescence, les 2000 m de dénivelé négatif se seront bien fait ressentir au niveau de nos muscles et articulations. Mais nous sommes vraiment contents d’avoir réussi.
Randonnée pic de Maubermé : le bilan
Quel sommet ce Maubermé quand même ! Chaque fois qu’on l’apercevait de loin, on se disait qu’il fallait absolument aller voir ce que ça donne là-haut. C’est chose faite, et il est probable qu’on y revienne pour profiter plus longtemps du panorama au sommet. La diversité de paysages au cours de cette boucle autour du Maubermé est vraiment extraordinaire. Entre les hêtraies, les estives, le cirque du Port d’Urets, le paysage sauvage du côté espagnol dans le Val d’Aran, le monde minéral de la haute montagne et le retour par les mines, nous en avons pris plein les mirettes. Impossible de ne pas s’émerveiller à longueur de journée dans cet environnement.
Si vous décidez de faire le pic de Maubermé en conditions estivales, vous ne serez confronté à aucune difficulté si ce n’est la longueur de la course. Attention cependant en début de saison ou après les premières neiges. L’accès au Port d’Urets se fait plein nord, dans un couloir qui conserve bien la neige et le froid faute d’ensoleillement.
On vous conseille donc de prévoir les crampons et le piolet si le risque d’enneigement demeure probable. Pour ceux qui souhaitent dormir dans la cabane du Port d’Urets, on vous recommande d’arriver tôt et d’éviter les WE. Il n’y a pas beaucoup de places, 4 personnes au maximum peuvent dormir à l’intérieur. Prévoyez de quoi passer la nuit dehors au cas où.
Comme pour tous nos topos de randonnées dans les Pyrénées, on vous invite à nous faire part de vos remarques en commentaire ou à nous poser vos questions sur notre compte Instagram.
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Ben & Ania sont deux aventuriers amoureux de la nature et passionnés par ce vaste monde qui nous entoure. Quand ils ne sont pas sur les sentiers de randonnées, par monts et par vaux, ils créent du contenu pour les entreprises qui font appel à leurs talents. En travaillant à distance, ils peuvent se permettre de voyager en continu. Pour ça, ils ont choisi Jolly-Jumper, un camping-car Hymer B534 de 1990. Découvrez leurs univers faits de sommets enneigés, de treks loin de la 4G et de feux de camps bien arrosés. Pour ne rien louper, suivez leurs aventures sur ce blog ou via leurs réseaux sociaux !
La cabane du Port d’Urets a été très popularisée sur les réseaux sociaux, le résultat est là, on y monte pour y passer la nuit donc elle sera souvent occupée notamment les nuits du weekend… Après un bivouac à la belle je le trouve aussi beau voir plus, mais le froid c’est vrai empêche de profiter pleinement
Malheureusement l’un des points négatifs des réseaux aura été de populariser certains petits bijoux comme celui-ci qui étaient réservés à certains connaisseurs. On se faisait pas trop d’illusions et on pensait bien que la cabane serait occupée. Effectivement, les nuits dehors sont tout aussi belles, même si dans ces conditions de froid et d’humidité, il vaut pas trainer en dehors du duvet. 🙂
Merci pour le commentaire, à un de ces 4 peut-être là-haut !