Le lac Sainte Anne et le lac Miroir dans le Queyras ça vous parle ? Si on vous dit reflet, mélèzes, sommets géants et lac bleu turquoise ? Si c’est pas le cas, on vous propose de découvrir tout ce qu’il faut savoir sur ces deux magnifiques lacs de montagne. Lors de notre roadtrip dans les Alpes à l’automne 2021, nous avons sillonné une partie du splendide Parc Naturel Régional du Queyras. À bord de notre camping-car ou à pieds, nous en avons pris plein les yeux. Le mois d’octobre est particulièrement photogénique dans cette région des Alpes grâce aux couleurs flamboyantes des forêts de mélèzes. Les vallées prennent des teintes jaunes et orangées offrant un spectacle fabuleux. Les températures en revanche baissent fortement et les journées raccourcissent.

Vallée de Ceillac dans le Queyras
Les magnifiques couleurs d’automne dans le Queyras

Le lac miroir et le lac Sainte Anne

La saison des bivouacs, à moins d’être solidement équipé pour l’hiver, se termine. Pour marquer le clap de fin des nuits sous la tente, nous avons choisi un lieu des plus emblématiques : le lac Miroir. Nous l’avions repéré sur un topo guide des randonnées à faire dans le Queyras quelques semaines auparavant. Avec son nom évocateur et les superbes couleurs de l’automne, le lac Miroir nous faisait la promesse de paysages à couper le souffle. C’est là que nous avons décidé de passer notre dernière nuit sous la toile lors d’une petite boucle sur deux jours dans le massif du Queyras. Après une nuit bien fraîche, nous sommes montés jusqu’au lac de Sainte Anne pour prolonger le plaisir. Et vous verrez, on n’a pas fait les choses à moitié.

accès au lac miroir

Le parc naturel régional du Queyras se situe dans le département des Hautes-Alpes, un de nos coups de cœur de la chaîne des Alpes. Il englobe les massifs du Queyras, d’Escreins et des Alpes Cottiennes. Le Lac miroir et le lac Sainte Anne sont dans la partie sud du Parc, près du village de Ceillac. Ils sont situés à respectivement 2215m d’altitude pour le premier et 2415m pour le second. Pour vous y rendre, depuis la Nationale 94 entre Briançon à Embrun, vous devrez emprunter la Départementale 902 au niveau de Guillestre. En remontant la superbe vallée du Guil, bifurquez sur la D60 à Maison du Roy puis continuez après Ceillac vers la petite station du Pied de Mélézet. C’est au pied des remontées mécaniques que se fait le départ pour la randonnée au lac Miroir.

Randonnée à Ceillac

Notre itinéraire sur deux jours autour du lac Miroir

L’accès au lac Miroir est assez facile puisque depuis le parking il ne faut compter que 530m de dénivelé positif. Le sentier est bien marqué et il n’y a pas de difficulté en absence de neige. C’est pourquoi il est très fréquenté en haute saison, et pas que d’ailleurs. Il y a deux chemins pour y accéder, nous avons choisi le sentier le plus direct, qui amène au lac en 3km seulement. Voici comme d’habitude les statistiques détaillées de notre parcours ainsi que la carte avec en orange le tracé du premier jour et en rouge le second.

Distance11,4 kmAltitude Min1685 m
Dénivelé +740 mAltitude Max2425 m
Dénivelé –740 mTemps (A/R)3h30

Voir en plein écran

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Jour 1 : bivouac au lac miroir du Queyras

Lorsque l’on part bivouaquer, on apprécie particulièrement partir en milieu d’après-midi. Ça nous évite de monter en même temps que la foule.

Comme énoncé plus tôt, l’accès au lac est plutôt rapide et facile. Comme nous souhaitions y bivouaquer, alors en octobre, nous sommes partis après le déjeuner. Nous avons dormi dans le camping-car au départ de la randonnée. C’était une très belle soirée, calme et bercée par le bruit du ruisseau. En revanche, la vallée étant assez encaissée et le soleil n’étant plus celui de l’été, les heures d’ensoleillement étaient très limitées. Après avoir avalé un plat de pâtes, un café, et digéré un peu, nous nous mettons en route sur les coups de 15h.

Montée au Lac Miroir de Ceillac

La montée se fait entièrement dans la forêt, quel que soit le sentier choisi. Quelques points de vue se dégagent sur les sommets environnants, mais globalement on avance dans les mélèzes flamboyants. Les couleurs sont divines. On entend bientôt le son d’un torrent, qu’on ne va pas tarder à longer puis traverser. De la glace s’est formée sur certaines roches, ainsi que de belles stalactites. D’ailleurs, avec des températures nocturnes négatives et l’ombre des arbres, quelques passages étaient gelés lors des premiers kilomètres. En cas de neige, crampons obligatoires !

Arrivée au lac miroir

Pendant la montée nous croisons pas mal de monde qui descend. Des familles, des retraités ainsi que quelques jeunes. Nous sommes en plein dans les vacances de la Toussaint, nous avions totalement oublié, il faut dire qu’on ne sait jamais trop quel jour on est. C’est plutôt bon signe il me semble, non? Alors que nous traversons le Ruisseau de la Pisse (très joli nom on vous l’accorde…) nous dépassons deux randonneurs avec de gros sacs à dos comme les nôtres.On dirait bien que d’autres courageux dormiront en tente ce soir.

Bivouac au lac miroir

Il ne reste que quelques hectomètres de plat et nous arrivons au lac miroir. Il est entièrement à l’ombre, ce n’est pas étonnant avec ce soleil rasant. En s’approchant, on découvre un spectacle sublime, le reflet du paysage dans le lac est à tomber. La promesse faite par le nom a été tenue et nous sommes comblés.

Les sommets enneigés, les mélèzes orangés, le ciel bleu, tout y est. C’est un régal pour les pupilles et les lentilles d’appareils photo. Nous ne sommes pas les seuls à immortaliser ce tableau. Une petite dizaine de personnes passera par là avant la tombée du jour pour admirer le lac et son mimétisme. Nous ne nous attendions pas à croiser autant de monde, mais la randonnée étant facile et en pleine période de vacances scolaires, c’est plutôt logique.

Soirée de bivouac au bord du lac Miroir

Après avoir fait le tour du lac, déclenché l’appareil photo une bonne paire de fois, nous décidons de l’emplacement du bivouac. Une petite colline plate à quelques mètres du bord nous semble être idéale pour y planter la tente. Elle nous permet de surplomber le lac et profiter de la vue depuis l’intérieur. L’accès à l’eau y est facile. La couleur orange vif de notre tente Vaude Hogan (lire son test complet) se marie à merveille avec les arbres, de quoi faire de jolis clichés, et de se fondre en quelque sorte dans le décor.

Le lac miroir dans le massif du Queyras

Autour de 18h, la luminosité baisse et la fraîcheur s’installe. Nous commençons à préparer le repas, et pas n’importe lequel. Afin de marquer le coup, nous avons décidé que le menu du jour serait de saison et réconfortant ; une fondue Savoyarde. Bon, d’accord, nous ne sommes pas en Savoie, mais tout de même dans les Alpes. Nous avions préparé au préalable dans le camping-car les morceaux de pain et emporté pas moins de 700g de fromages. Beaufort, Abondance et tomme locale. Comme on ne fait pas les choses à moitié, nous avons bien sûr pensé à la gousse d’ail et à l’Apremont. Autant vous le dire tout de suite, on s’est régalé. C’est assez rare, mais pour une fois, nous avons ingurgité plus de calories que ce que nous avions dépensé !

Nuit d’automne au lac Miroir

Après s’être bien rempli les panses et avoir dégusté le pain trempé dans le doux mélange de fromage face à ce cadre idyllique, la nuit commence à tomber. Une petite tisane pour digérer tout ce gras et se réchauffer, et nous nous glissons dans nos duvets. Ces derniers ont respectivement une température de confort de 0 et -1 degré. Nous n’avons pas encore le matériel pour bivouaquer en hiver, et à cette période de l’année et à cette altitude, nous arrivons aux limites de notre équipement. Les températures annoncées sont justes en dessous de zéro. Nous gardons donc bonnets, et deux ou trois couches de vêtements.

Pour résister à des températures nocturnes froides en bivouac, le plus important est de disposer d’un bon matelas. C’est par le sol que le froid nous atteint principalement. Nous sommes équipés avec des Décathlon qui sont très bien pour l’été, mais leur résistance thermique ne permet pas d’envisager de dormir à haute altitude par des nuits fraîches. Il s’agit donc de notre prochain investissement.

Reflet d'automne dans le lac Miroir

La nuit fut fraîche, mais supportable, le plus dur étant toujours de sortir de son duvet au petit matin. Nous étant couchés tôt, nous sommes debout avant le lever du jour. Il y a d’ailleurs deux personnes qui arrivent alors que nous mettons le nez dehors. Entourés de collines et sommets, la situation du lac miroir ne permet pas d’assister au lever du soleil, mais nous aurons tout de même droit à quelques belles lumières matinales sur les sommets et dans le ciel.

Il ne fait vraiment pas chaud, la tente est totalement givrée ! Nous buvons notre café accompagné d’un peu de cake à la banane maison puis nous remballons nos affaires. La surprise générale sera l’arrivée au compte goutte d’une bonne dizaine de photographes venus immortaliser ce reflet magique. Nous ne savions pas que le lac miroir bénéficiait d’une aussi grande popularité. Ce n’est pas vraiment étonnant au final parce qu’il est magnifique, mais probablement dû au fait que nous n’avions pas entendu parlé de ce lac avant de creuser davantage. Quelques rayons de soleil percent enfin de l’autre côté du lac, et nous mettons en marche avant qu’il arrive sur nous.

Jour 2 : le lac sainte anne

Nous prenons donc la direction du lac Sainte Anne. Cela nous permettra de faire un boucle et d’avoir des points de vue un peu plus dégagés sur le Queyras, mais également sur le massif des Écrins et ses sommets emblématiques !

Panorama massif des Écrins depuis le Queyras

Montée au lac Sainte Anne

Pour cette deuxième journée de marche, le programme est également tranquille. Un peu plus de 200m de dénivelé positif sur 2,7km nous séparent de notre prochaine destination, le lac Sainte Anne. Une partie de la montée se déroule aux côtés des remontées mécaniques. Cela nous gâche toujours un peu l’appréciation du paysage, en général on essaye d’éviter. Arrivés à un petit col, nous sommes presque arrivés, mais ne distinguons toujours pas le lac. Il est en fait caché derrière une petite colline. Après environ 500m , nous apercevons une grande croix en bois marquée Ste Anne, nous y sommes.

Nous surplombons le lac bleu turquoise. L’environnement est très minéral, et les sommets en face de nous forment un cirque majestueux. Nous profitons d’un petit banc à côté de la chapelle pour manger un morceau. Ce n’est encore que le matin, mais le froid nous fait brûler plus d’énergie. D’ailleurs un vent glacial venu du Nord souffle et nous ne nous attardons pas.

Nous discutons rapidement avec un jeune couple qui se lance à l’assaut d’un pic voisin, la Tête de Girardin. Nous avions songé à y aller, mais les rafales nous ont décidés à y renoncer. Depuis le lac Sainte Anne, il suffit de suivre le sentier qui monte vers le nord et de passer le col de Girardin. Ce col célèbre du massif offre déjà une très belle vue, notamment sur le Bric de Rubren (3340m) que nous avons gravi quelques semaines plus tôt. Et nous nous sentons tout de même un peu fatigués de la nuit passée dans le froid. Nous leur souhaitons bon courage et rebroussons chemin. Au revoir superbe lac Sainte Anne, on reviendra ! Il y a beaucoup de sommets à plus de 3000 m dans le Queyras, si nous n’avons pas pu en faire cette fois-ci, c’est un excellent prétexte pour revenir dans une période plus favorable.

Le lac Sainte Anne dans le massif du Queyras

Retour au Pied du Mélézet

Nous revenons sur nos pas, puis bifurquons pour emprunter un chemin différent de celui de la veille. Nous ne repassons pas par le lac miroir, mais le contournons. Il s’agit en réalité d’une piste de ski, donc un large sentier qui serpente dans la forêt, passant çà et là sous les télésièges. Nous avons nettement préféré l’itinéraire de la veille, mais nous préférons toujours changer de sentier donc nous nous en contenterons. La descente n’a donc honnêtement pas été très intéressante selon nous, si ce n’est que la vue est plus dégagée par ce côté-là. En arrivant au ruisseau dans la vallée de Ceillac, nous passons à côté de trois ânes, de quoi me redonner le sourire.

Nous faisons une petite halte auprès d’eux pour nous désaltérer et manger une barre céréales. Il ne reste que quelques centaines de mètres avant le parking, mais le soleil nous réchauffe, on apprécie cette petite pause au calme. Nous sommes toujours un poil nostalgique lors de nos retours de balade, alors on prolonge le plaisir. On repense à ces dernières 24h passées en pleine nature qui nous font tant de bien. Malgré le confort que l’on retrouve quand on rentre au camping-car, on n’a pas toujours envie de quitter notre bulle. Vous connaissez ça aussi, le blues du retour de randonnée ?

Pour terminer en beauté, nous faisons un ultime arrêt photo face à la cascade de la Pisse. Décidément, le Queyras nous aura bien gâtés entre le lac miroir avec son reflet incroyable, le bleu turquoise du lac Sainte Anne et les mélèzes flamboyant en redescendant.

Bilan randonnée lac Miroir et LAC Sainte anne

Avec les conditions hivernales qui ont commencé à s’installer, nous n’avons pas pu aller découvrir autant que nous l’aurions souhaité le massif du Queyras. La neige et le froid nous ont empêchés de parvenir à certaines randonnées et les cols routiers fermaient un à un. La boucle que nous avons réalisée autour du lac Miroir et du lac de Sainte Anne est tout à fait réalisable en une journée, mais nous avions à cœur de passer une nuit sous les étoiles en montagne une dernière fois cette année. Le spot choisi nous a vraiment comblés. Le cadre magnifique nous a fait oublié le froid l’espace d’un bivouac. C’est vraiment un bel endroit accessible à tous.

À la suite de cette sortie en montagne, nous avons continué d’explorer le Queyras, avec notamment la découverte du magnifique village de Saint-Véran. Si vous voulez en savoir davantage, on vous propose de découvrir notre article sur notre road trip dans le Queyras. Ensuite, nous avons visité une dernière vallée dans la région, au cœur des Écrins.

Magnifique massif également, que l’on vous fera découvrir prochainement. Puis il était temps de quitter les Alpes pour chercher un peu de chaleur en direction du sud de l’Italie. Enfin, ça c’était le plan de base, mais il semblerait que nous ayons changé d’avis à la dernière minute… Et que si bravions encore un peu le froid pour découvrir les Dolomites ? Ni une ni deux, on reprogramme le GPS. Retrouvez nos aventures dans cette mythique chaîne de montagne sur notre compte Instagram ! Et bien sûr, bientôt sur le blog.

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