La massif du Beaufortain nous a fait de l’œil dès notre arrivée dans les Alpes. L’excellent fromage AOP Beaufort et le pas moins bon vin blanc de Savoie n’étaient pas nos seules motivations à venir traîner dans le coin. C’est également un superbe territoire pour tous les amoureux de randonnée. Pour notre venue dans la région, impossible de ne pas envisager découvrir ce massif à pied. Et pour cela, nous avons dégoté un très chouette itinéraire : une boucle sur 2 jours au départ du Refuge du Plan de la Lai, juste au dessus du célèbre lac de Roselend. Le programme est chargé avec un bivouac au refuge de Presset le premier soir et un passage par la Pierra Menta et le lac d’Amour le lendemain. Les paysages ouverts où se mêlent les alpages et les sommets austères nous ont conquis. Si vous souhaitez faire une randonnée dans le Beaufortain, cet itinéraire qui inclut le Refuge de Presset, la Pierra Menta et lac d’Amour devrait vous séduire également. Voici le récit et tous les détails de cette aventure en montagne au coeur de la Savoie, à la découverte de ce massif extraordinaire qu’est le Beaufortain.
Pierra Menta : Randonnée dans le Beaufortain
Nous avons quitté la Haute-Savoie après deux très belles randonnées dans les Aravis (Mont Charvin) et le massif des Bornes (lac de Peyre). Direction le département voisin, la Savoie et le massif du Beaufortain. Il y a énormément de possibilités en matière de rando dans le secteur, et le plus dur est probablement de choisir un itinéraire. Si vous souhaitez exploiter au maximum les possibilités de la région, vous pouvez toujours profiter du GRP Tour du Beaufortain. Le circuit se mêle au GR5 sur une boucle d’environ 140 km autour du lac de Roselend et permet de profiter au maximum du massif.
Notre emploi du temps chargé combinant voyage et travail en freelance à distance ne nous permettait pas de nous absenter sur une aussi longue période. La fréquence de nos missions nous permet tout de même de randonner plusieurs jours par semaine donc nous n’avons vraiment pas à nous plaindre. Du coup, il nous fallait trouver un itinéraire de 3 jours maximum. Notre préférence s’est portée sur une boucle avec une nuit de bivouac au niveau du refuge de Presset.
Bivouac refuge du presset : réglementation 2023
Avant de vous dévoiler l’itinéraire et de vous partager le récit de notre randonnée dans ce secteur du Beaufortain, nous tenions à vous informer de l’évolution de la réglementation concernant le bivouac au refuge du Presset. Depuis quelques années, la fréquentation excessive et les comportements pas toujours responsables des randonneurs ont induit des troubles écologiques et communautaires majeurs. Perturbation de la faune, dégradation de la flore et de la qualité de l’eau du lac de Presset et échanges houleux avec les gardiens ont nécessité la mise en place d’une réglementation stricte. La situation est similaire avec ce qui s’est passé dans la vallée d’Ossau dans les Pyrénées.
Comment bivouaquer au lac du Presset ?
Pour faire face à l’afflux massif de randonneurs et limiter l’impact sur cet écosystème sensible, voici les mesures qui ont été prises :
- Le bivouac et le camping sont interdits autour du lac : depuis juin 2021 le bivouac et le camping sont interdits dans le bassin versant du lac de Presset par arrêté de police (arrêté N°2021-284 de la commune de La Plagne Tarentaise). Toutes les pentes qui mènent au lac de Presset sont interdites au bivouac, soit la grande majorité du bassin (sous peine d’une amende de 150 €).
- 10 emplacements bivouac sur réservation : seulement 10 emplacements bivouac sont autorisés dans le bassin non-versant du lac de Presset (à proximité du lac et du refuge), et sur réservation uniquement, auprès de l’équipe de gardiennage du refuge de Presset. Ils sont évidemment gratuits et les campeurs peuvent venir consommer (ou non) au refuge dans la limite de leur capacité d’accueil et de leurs ressources.
- Repas du soir et petit déjeuner sur réservation : le repas du soir et le petit déjeuner sont accessibles aux personnes en bivouac sur réservation uniquement et dans la limite de la capacité d’accueil et des réserves de nourriture. Le refuge de Presset est un petit refuge de 30 places. Il affiche complet tous les soirs de l’été (tour du Beaufortain, GR5, variante tour du Mont-Blanc), et n’est pas conçu pour accueillir plus de monde.
- Charte bivouac : l’équipe du refuge a rédigé une charte bivouac des bonnes pratiques pour la protection de la nature et de ses usagers. Cette charte n’est qu’un rappel des principes élémentaires du bivouac en montagne assaisonnée d’informations concernant la vie en collectivité au refuge de Presset. Elle doit être consultée dans son intégralité par chaque personne qui souhaite bivouaquer à Presset.
- Formulaire d’adhésion : un formulaire d’adhésion à la charte bivouac du refuge de Presset doit être complété, signé et renvoyé à l’adresse de contact du refuge afin de valider la réservation bivouac.
- Emplacements bivouac sans réservation : les campeurs et campeuses sans réservation devront alors se rendre en dehors du bassin de Presset pour monter leur campement. Afin de leur venir en aide et en dernier recours : le refuge a listé et renseigné des emplacements adaptés, plus ou moins à proximité, où poser le campement.
Vous trouverez toutes les informations utiles et conseillées sur le site du refuge.
Amis randonneurs et amoureux de la nature, nous vous prions de bien vouloir respecter ces termes afin d’éviter davantage de restrictions. La fréquentation de la montagne se faisant de plus en plus élevée, les quelques comportements irresponsables desservent la majorité des usagers.
Notre itinéraire de randonnée dans le Beaufortain
Au départ du refuge du Plan de la Lai, nous prendrons la direction du Cormet de Roselend. De là, nous suivrons le GRP Tour du Beaufortain en direction du Col du Grand Fond avant de basculer vers le lac de Presset et le refuge du même nom. Après une nuit sous la tente, nous nous dirigerons vers le col du Passeur de la Mintaz, au pied de la célèbre Pierra Menta, monolithe de roche d’une centaine de mètre de haut. Ensuite, nous descendrons au lac d’Amour avant de rentrer au refuge du Plan de la Lai en passant par Tréicol et en surplombant le lac de Roselend.
Les statistiques de cet itinéraire de randonnée sur 2 jours dans le Beaufortain :
Distance | 26 km | Altitude max | 2670 m |
Dénivelé positif | 1300 m | Altitude min | 1800 m |
Dénivelé négatif | 1300 m | Temps (total hors pauses) | 7h |
Comme d’habitude, on vous dévoile ici la carte avec notre itinéraire détaillé.
Notre tente avec vue sur la magnifique Pierra Menta :
Accès au départ de la randonnée pour le refuge de Presset
Le départ de la randonnée pour le refuge de Presset et la Pierra Menta se situe au niveau du refuge du Plan de la Lai. Son accès dépend de votre localisation. Il n’y a cependant que 2 options possibles. Si comme nous vous arrivez depuis le village de Beaufort, vous devrez prendre la D925 en direction du lac de Roselend. Après avoir passé le barrage, la route monte en lacets. Après le 4ème virage, sur une ligne droite, vous trouverez le parking du refuge. En période estivale, il est souvent pris d’assaut et il faut parfois arriver tôt pour y trouver une place.
Si en revanche vous arrivez depuis Bourg-Saint-Maurice, vous devrez emprunter la D902 et passer par le Cormet de Roselend. Il est possible de démarrer la randonnée au niveau du col. Nous avons préféré nous garer au refuge du Plan de la Lai et monter jusqu’au Cormet de Roselend le 1er jour plutôt que le faire le lendemain au retour. Vous pouvez faire du stop pour éviter cette partie peu intéressante le long de la route.
Jour 1 : du plan de la Lai au refuge de Presset
La première journée de cette randonnée dans le Beaufortain débute sous un grand soleil. Comme souvent, nous partons dans l’après-midi pour profiter du calme et éviter l’affluence du milieu de journée. L’ensoleillement commence à raccourcir en ce début de mois de septembre, mais il reste suffisamment de temps pour avaler la dizaine de kilomètres et les 800 m de dénivelé positif qui nous séparent du refuge de Presset.
Départ du refuge du Plan de la Lai
Comme nous l’avons évoqué plus haut, il était possible de démarrer depuis le Cormet de Roselend. Nous avons choisi de commencer par la partie la plus désagréable en bord de route, pour ne pas finir sur une mauvaise note. Ce n’est jamais très intéressant de marcher sur le bitume et il était donc préférable de se débarrasser de cette section d’entrée de jeu.
Malgré la présence de la route, les paysages sont tout de même splendides et nous permettent de nous projeter très vite dans la suite de la rando. Des alpages où paissent les vaches qui donnent l’excellent fromage AOP Beaufort à perte de vue. Nous avions fait le marché de la ville éponyme la veille et n’avions pas besoin de refaire le stock de ce délicieux mets. Sachez néanmoins qu’il est possible d’en acheter dans les nombreuses fermes de la vallée, directement auprès des producteurs. Une consommation en circuit-court qui représente une action responsable et permet aux agriculteurs de vivre décemment de leur métier. La prochaine fois, on le saura et on fera nos courses directement en cours de randonnée !
Cormet de Roselend
Il faut gravir environ 150 m de dénivelé positif pour atteindre le Cormet de Roselend depuis le refuge du Plan de la Lai. Une fois le sommet du col atteint, on prend un petit sentier sur la droite qui s’éloigne enfin de la départementale. Il s’agit en réalité d’une piste, qui se transforme après environ 1,5 km en un chemin. L’arrivée au bord du Ruisseau de la Neuva marque le début de ce qui est pour nous réellement de la randonnée.
Direction le Refuge de Presset, annoncé à 2h35 par un panneau à la bifurcation.
Col du Grand Fond avant le refuge de Presset
En direction du refuge du Presset et de son petit lac, on remonte le cours d’eau en rive droite. La vallée rétrécit à mesure que l’on progresse. Le gain d’altitude est assez lent jusqu’à atteindre la source du ruisseau. Lorsque la barre des 2300 m est dépassée, l’atmosphère devient minérale. On se rapproche de la haute montagne et du col du Grand Fond (2671 m). Vers 2450 m le sentier passe pas à proximité d’un petit lac. Quelques névés ont résisté à l’été. Le soleil est alors caché par l’Aiguille du Grand Fond (2920 m) et nous pouvons apercevoir le col à emprunter pour atteindre le refuge. Il reste environ 300 m de dénivelé positif. Cet ultime montée a été rude, mais une fois le sommet atteint, la vue époustouflante sur le refuge de Presset et la Pierra Menta nous fait très vite oublier la douleur.
Quand on se retourne pour regarder en arrière, on devine le Mont Blanc et son glacier. Malheureusement, le sommet restera caché derrière les nuages jusqu’au lendemain.
Lac et refuge du Presset
Le lac du Presset est quelques centaines de mètres en dessous du col du Grand Fond. À notre passage au col, la brume masque la célèbre Pierra Menta. On la devine peu à peu derrière les nuages. En observant de plus près les berges du lac, on aperçoit deux bouquetins en pleine joute. Leurs cornes s’entrechoquent. Ils sautent dans la neige pour montrer à l’autre leur intention d’en découdre. Le spectacle est formidable. J’ai essayé de descendre en vitesse pour immortaliser ce moment de plus près. Malheureusement, à mon arrivée en bas, le combat était terminé. Je me console avec un autre individu qui me fait l’honneur de prendre la pose avec l’eau bleue du lac en arrière plan.
Nous avions pour ambition de bivouaquer au bord du lac. Un petit plateau herbeux à plat avec un muret de pierre laissait présager qu’il s’agissait de l’endroit parfait pour installer la tente. Alors que nous déplions notre matériel, un jeune homme a fait le tour du lac et s’approchait de nous. Lorsqu’il arrive à notre niveau, il s’excuse et nous annonce que nous ne pouvons pas bivouaquer ici. Les berges du lac sont protégées car il s’agit d’un écosystème endémique et que l’eau est captée pour la consommation. Il nous indique les endroits où il est possible de bivouaquer, à savoir partout au niveau ou derrière le refuge et le sentier.
Nous sommes totalement en faveur de ce type de mesures. En revanche, il serait bien que les autorités compétentes implantent des panneaux pour indiquer ces mesures tout autour du lac. Cela éviterait au gardien du refuge du Presset de faire des aller-retours incessants toute la saison.
Bivouac au refuge du Presset
Deux autres tentes sont déjà montées lorsque nous nous mettons en quête d’un nouveau spot de bivouac autour du refuge. Nous trouvons finalement un emplacement légèrement en pente, mais avec une vue imprenable sur la Pierra Menta. Lors d’un coup d’oeil à mon application pour l’observation des étoiles, je me rends compte que la Voie lactée va passer juste derrière le monolithe de roche au milieu de la nuit ! Le ciel semble se dégager et il n’y a pas de lune, la promesse d’un ciel magnifique et de jolis clichés.
L’heure est déjà à la contemplation alors que le soleil n’est pas encore couché. On savoure la fin de cette première journée de randonnée dans le Beaufortain avec une bière polonaise. Les parents d’Ania dont il s’agit du pays natal nous en ont offert un carton cet été. Il faut dire qu’elles sont très bonnes et qu’après ces 10 km de marche, elles font beaucoup de bien !
Coucher de soleil au refuge du Presset
Le soleil commence à descendre vers l’horizon. Les couleurs changent et le ciel se teinte de rouge. Je file vers le lac pour voir si un éventuel reflet voudrait bien se dessiner. La magie opère. Le refuge du Presset et la Pierra Menta se reflètent tous les deux à merveille. L’image miroir est presque parfaite. Je ne peux pas m’arrêter de déclencher tellement le spectacle est saisissant. Le ballet de lumière dure un bon moment. Lorsqu’il se termine, je retourne à la tente pour rejoindre Ania qui a profité du spectacle avec un point de vue différent.
Il est temps de manger un morceau. Ce soir, le menu est fait d’une soupe déshydratée pour nous réchauffer et d’une assiette de ravioles fraîches au gorgonzola et aux noix dégotées au marché de Beaufort. À 2500 m d’altitude, ce genre de plat réconfortant est très appréciable. Notre seul regret est d’en avoir pris que 350 grammes. Avec un peu de meule de Savoie fondue par dessus, la gastronomie était à l’honneur pour ce bivouac au refuge du Presset. Après cet excellent repas, il fallait attendre patiemment que les dernières lumières du soleil disparaissent totalement afin de voir le ciel se remplir d’étoiles. Pour Ania, ça se passait sous la tente et au chaud dans son duvet.
Voie lactée au dessus du refuge du Presset et de la Pierra Menta
Vers 22h30, le ciel s’est assombri. Les étoiles ont alors commencé à sortir. Les premiers signes de présence de la Voie lactée se sont également montrés. Les constellations faciles à identifier comme la Grande Ourse et Cassiopée étaient alors bien visibles. Je me suis mis au même endroit que pour le coucher du soleil afin d’avoir le reflet du lac et la partie visible de notre Galaxie dans son alignement. Il aura fallu attendre 2h30 du matin pour obtenir un cliché qui me satisfasse. La Nébuleuse est dans l’axe du refuge du Presset et les étoiles se reflètent dans le lac. Quel spectacle. En rentrant à la tente, je ne peux m’empêcher de reposer le trépied et prendre quelques photos de la Pierra Menta et de sa guirlande d’étoiles. C’est aussi pour ça que l’on aime tant les randonnées en bivouac. Prendre le temps de savourer un ciel pur, vierge de toute pollution lumineuse compte beaucoup pour nous.
Jour 2 : refuge du Presset, lac d’Amour et retour au Plan de la Lai
Après une courte nuit et des rêves plein d’étoiles, le réveil sonne de bonne heure. Le refuge du Presset n’est pas exposé pour admirer le lever de soleil, mais après les spectacles de la veille, est-ce qu’on peut vraiment se plaindre ? Les sommets géants au loin sont tout de même teintés de rose. Le reflet du refuge est lui aussi loin d’être vilain avec ce ciel d’aurore coloré. Derrière un rocher, un jeune bouquetin joue à cache-cache.
La harde de mâles passe à quelques dizaines de mètres de notre campement alors que nous savourons le café matinal. J’attrape le téléobjectif et les suis à distance. J’anticipe leur trajectoire et me poste derrière un gros bloc pour les avoir avec un joli cadrage. L’un d’entre eux reste près de moi pendant un long moment. Il mange paisiblement et se laisse réchauffer par les premiers rayons du soleil. Une fois satisfait par ce moment de grâce, je m’éloigne doucement afin de ne pas l’effrayer.
En rentrant, j’aide Ania à plier la tente. Elle m’annonce une mauvaise nouvelle. Elle a secoué la tente pour retirer les gouttes d’eau de la rosée. Un des arceaux a cédé malgré le peu d’intensité de ses secousses. Cette tente m’accompagnait dans mes (et nos) pérégrinations en montagne depuis 2015. L’arceau est complètement détruit. Nous avions pour projet de changer pour un modèle autoportant, mais nous voulions arriver au bout de la vie de cette tente avant de nous en procurer une nouvelle. Le moment est venu.
Pierra Menta par le col du Passeur de la Mintaz
Depuis le refuge du Presset, un petit sentier mène au col de Bresson (2469 m). En basculant de l’autre côté, vous atteignez le hameau de Conchette et le chemin qui mène à celui de Treicol pour rentrer vers le refuge du Plan de la Lai. Nous avons laissé cet itinéraire pour poursuivre en direction de la Pierra Menta. Le col du Passeur de la Mintaz est au pied du monolithe de roche et offre un point de vue intéressant sur la formation géologique. De l’autre côté du col, on aperçoit le lac d’Amour et le lac de de Roselend. Attention si vous pensiez pouvoir rejoindre le Passeur de la Mintaz par le col de Bresson, ce passage en crête semble très technique et nécessite certainement l’encordement. Nous ne nous y sommes pas risqués.
En regardant vers le refuge, le panorama est grandiose. Au premier plan, la vallée verdoyante et des lignes de crêtes bien dessinées. En toile de fond, le sommet du Mont Blanc dépasse derrière le col du Grand Fond. C’est absolument splendide !
Pierra Menta
La Pierra Menta est un sommet dont la paroi est verticale sur environ 120 m. Il a donné son nom à une course d’alpinisme hivernale de renommée internationale. La légende raconte que le géant Gargantua a projeté d’un coup de pied une partie de massif des Aravis (la Pierra Menta) qui est venue se planter dans le Beaufortain. Ce coup de pied « gargantuesque » aurait ainsi ouvert les portes des Aravis.
Lorsque nous atteignons le pied du sommet, deux grimpeurs sont en pleine ascension. Ils progressent le long de la roche verticale avec brio et on se régale à les observer.
Lac d’Amour
Un sentier descend du col du Passeur de la Mintaz et mène directement au lac d’Amour. Ce lac est réputé pour son eau bleue/verte et le reflet de la Pierra Menta au petit matin. Comme on ne peut pas être partout, nous sommes arrivés trop tard pour le reflet. Le soleil est déjà haut quand nous arrivons sur les berges du lac d’Amour, faisant bien ressortir les couleurs du plan d’eau. Après une petite halte pour manger un morceau, nous reprenons la route. Il nous reste environ 12 km de marche pour rejoindre le parking.
Depuis le lac d’Amour, on prend le chemin qui nous permet de retrouver le GRP Tour du Beaufortain au niveau du hameau de conchette. On retrouve les alpages et la « montagne à vache ». Le sentier prend des allures de piste 4×4. Le contraste avec l’environnement des heures précédentes est assez difficile à encaisser. Nous arrivons bientôt au niveau du barrage de Roselend. Pour nous, ces ouvrages qui sont totalement manufacturés par l’Homme dénaturent totalement le paysage. Ils sont artificiels et résultent d’une déforestation massive. Ils ont transformé le cours d’eau et la vallée à jamais.
Le long du lac de Roselend
Le sentier longe le lac de Roselend jusqu’à l’arrivée. On le surplombe parfois mais le contact visuel reste rare. Cette partie de l’itinéraire est moins intéressante. C’est exposé au soleil et on commence à croiser du monde après presque 24h de tranquillité absolue. Quelques montées et descentes rendent la course un peu moins monotone. Des fermes proposent leur Beaufort à la vente et nous aurions probablement dû nous octroyer une petite pause dégustation pour savourer un peu plus la fin du parcours. Après la courte nuit à regarder le ciel, j’avoue que je manquais un peu de jus sur cette ultime portion de l’itinéraire. Le retour au refuge du Plan de la Lai a donc été assez long.
Refuge du Presset, Pierra Menta et lac d’Amour : le bilan
Nous terminons cette boucle de 26 km autour de la Pierra Menta après un total de 6h50 de marche. Le bilan est très positif, nous avons vraiment adoré cette randonnée dans le Beaufortain et on ne peut que vous recommander de faire cet itinéraire. Le bivouac au refuge du Presset permet vraiment d’apprécier le tour et de profiter d’une nuit dans un cadre exceptionnel. Le lac du Presset est vraiment très préservé. En période estivale, il y a fort à parier pour que le spot soit pris d’assaut. Hors saison, c’est un véritable havre de paix très agréable.
La Pierra Menta est un sommet mythique du massif du Beaufortain qui ne laisse pas non plus indifférent. Il faut dire qu’elle impressionne par sa verticalité et sa proéminence par rapport aux autres sommets environnants.
Enfin le lac d’Amour, troisième point d’intérêt de ce trek et pas des moindres, offre un cadre très agréable pour profiter de la montagne et des alpages.
Le seul bémol sera pour les sections « autoroute » sur les pistes. C’est un peu ce qui nous dérange avec les GR. Il y a souvent des sections trop développées à notre goût. Nous prenons davantage de plaisir sur les petits sentiers moins marqués. Les pistes 4×4 et le bitume représentent pour nous des portions peu intéressantes. Heureusement, elles restent minoritaires sur cet itinéraire et c’est très largement compensé par la beauté et la variété des paysages. Pour résumer, cette randonnée de 2 jours dans le Beaufortain était un succès qui nous a donné envie d’en voir davantage !
Nos autres randonnées
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Ben & Ania sont deux aventuriers amoureux de la nature et passionnés par ce vaste monde qui nous entoure. Quand ils ne sont pas sur les sentiers de randonnées, par monts et par vaux, ils créent du contenu pour les entreprises qui font appel à leurs talents. En travaillant à distance, ils peuvent se permettre de voyager en continu. Pour ça, ils ont choisi Jolly-Jumper, un camping-car Hymer B534 de 1990. Découvrez leurs univers faits de sommets enneigés, de treks loin de la 4G et de feux de camps bien arrosés. Pour ne rien louper, suivez leurs aventures sur ce blog ou via leurs réseaux sociaux !
J’avais fait une boucle similaire il y a 3 ans, en partant du Cormet de Roselend, mais on dormait cette fois en refuge. Mais j’aimerais revenir une nouvelle fois pour les différents passeurs proposés dans le secteur comme celui que vous avez emprunté. Globalement tant que l’on reste dans le versant combe de la Neuva, c’est pour moi la plus belle partie du Beaufortain. D’autres parlent du Grant Mont mais je connais moins bien.
A biento !
Salut Emmanuel,
Effectivement, c’est un coin qu’on a beaucoup aimé et qui mérite très certainement davantage d’investissement en matière d’exploration. On ne manquera pas d’y revenir lors de notre retour en France parce qu’on s’y est vraiment régalé.