Nous prenons de l’altitude dans ce nouveau topo dédié au plus haut sommet du département de Haute-Garonne, j’ai nommé le pic Perdiguère (3222 m). Son ascension depuis les Granges d’Astau (1139 m) est une longue course rendue pénible par d’interminables éboulis. Il faudra passer par le lac d’Oô, le refuge d’Espingo, le lac de Saussat puis le refuge du Portillon. Une nuit au refuge sera presque impérative sauf si vous êtes un pratiquant du trail avec une excellente condition physique. Abstraction faite à la fatigue et aux jambes tiraillées par l’effort, la randonnée du pic Perdiguère offre des paysages extraordinaires.
C’est par la crête des 3000 que nous avons décidé de gravir ce sommet emblématique des Pyrénées Centrales. Entre le col inférieur de Litérole et le Perdiguère, le temps s’arrête et la magie de la haute montagne prend le relais. Une succession de panoramas dignes de voyages lointains vous donnera l’impression d’arriver sur une autre planète. Passages engagés et aériens sont au menu, si vous souffrez du vertige, il est préférable de ne pas vous engager sur cet itinéraire. Dans ce topo, nous allons vous raconter notre ascension et vous donner tous les détails nécessaires pour réaliser cette randonnée au pic Perdiguère, toit de notre beau département.
Randonnée Pic Perdiguère : le contexte
Notre ascension du pic Perdiguère faisait l’objet d’une grande boucle sur 3 jours dans le Luchonnais. Nous l’avons intégrée à un parcours assez classique qui se composait :
- J1 : Granges d’Astau (1139 m) – pic des Spijeoles (3065 m) – bivouac au lac glacé du Port d’Oô
- J2 : Col du lac Glacé (2780 m) – passage des mineurs – Refuge du Portillon (2571 m) – Col inf de Litérole (2983 m) – Pointe de Litérole (3132 m) – Pic Perdiguère (3222 m) – refuge du Portillon (2571 m)
- J3 : Refuge du Portillon (2571 m) – Granges d’Astau (1139 m)
3 jours n’étaient pas de trop pour cet itinéraire sauvage et rempli de beaux sommets. Au total, nous avons franchi 6 sommets à plus de 3000 m. il est possible d’en faire 2 autres qui demandaient de légers détours. Pressés par l’orage menaçant en J2, nous avons préféré assurer et rentrer pour ne pas risquer nous retrouver dans une situation délicate.
Ce topo sera uniquement dédié à l’ascension du Pic Perdiguère. Il s’inscrit donc dans une suite d’articles qui vous permettront si vous le désirez, de réaliser le même type d’itinéraire. Nous vous proposerons les deux alternatives pour monter au Pic Perdiguère, à savoir par les crêtes ou par la voie normale.
Randonnée pic Perdiguère : les caractéristiques
Selon l’itinéraire choisi, les caractéristiques de la randonnée pour le pic de Perdiguère ne sont pas les mêmes. En choisissant de passer par les crêtes, vous augmenterez la distance et le dénivelé de la course. Au plus court, c’est à dire depuis le refuge du Portillon en montant directement par le Col Supérieur de Litérole (3049 m) il faut compter 13,5 km depuis le parking des Granges d’Astau (27 km A/R) et 2083 m de dénivelé positif. En choisissant les crêtes, la distance A/R est presque la même (29 km), mais le dénivelé positif se porte alors à 2450 m.
Les chiffres clés
Les étapes de la randonnée au pic Perdiguère depuis les Granges d’Astau (1139 m) avec la distance (aller simple) le dénivelé positif et le temps de marche nécessaire depuis le parking :
- Lac d’Oô (1501 m) : 3km / 400m d+ / 1h
- Refuge d’Espingo (1950 m) : 5,5 km / 850 m d+ / 2h30
- Refuge du Portillon (2571 m) : 10,5 km / 1550 m d+ / 4h30
- Col Inférieur de Litérole (2983 m) : 12,5 km / 2000 m d+ / 6h
- Pointe de Litérole (3132 m) : 13,5 km / 2150 m d+ / 7h
- Col Supérieur de Litérole (3049 m) : 15,5 km / 2200 m d+ / 8h
- Pic Perdiguère (3222 m) : 16 km / 2450 m d+ / 9h
Résumé des caractéristiques de la randonnée pour le pic Perdiguère depuis les Granges d’Astau (A/R) sans les pauses :
Distance | 29 km | Altitude min | 1139 m |
Dénivelé + | 2200 m | Altitude max | 3222 m |
Dénivelé – | 2200 m | Temps (A/R) approximatif | 15h |
Comptez 450 m de dénivelé positif et négatif supplémentaire si vous voulez ajouter le Pic des Spijeoles à la boucle.
Précautions et matériel
Vous l’aurez compris, la randonnée au pic Perdiguère n’est pas une promenade de santé. En plus d’être longue et usante, cette course vous emmène en haute montagne. Cela signifie que des névés peuvent persister jusque tard dans la saison et que dans ce cas, crampons et piolets s’avèrent indispensables. Certaines portions sont aériennes et exposées sur la ligne de crête. Elles requièrent la plus grande attention ainsi que de ne pas souffrir du vertige.
Il y a également quelques pas d’escalade (II à III) et vous devrez régulièrement vous aider de vos mains pour monter. À partir du Col Inférieur de Litérole et jusqu’à la descente du pic Perdiguère, les bâtons ne sont plus d’aucune utilité et leur place sera plutôt attachés sur le côté de votre sac à dos. Le matériel d’encordement n’est pas nécessaire en restant bien sur la ligne de crête tout le long du parcours. L’itinéraire passe par de nombreuses portions d’éboulis instable. Nous vous recommandons vivement le port du casque à partir de la montée du col inférieur de Litérole.
Par précaution, on vous recommande d’avoir crampons et piolet dans le sac si vous ne savez pas quelles sont les conditions d’enneigement. Vous pouvez demander des informations au PGHM de Luchon, ou au gardien du refuge du Portillon. L’ascension du pic de Perdiguère ne doit être entreprise que par les personnes qui disposent de suffisamment d’expérience de la haute montagne.
Carte de l’itinéraire pour le pic Perdiguère
Pour vous aider à visualiser les itinéraires possibles, nous avons tracé notre parcours sur cette carte interactive. Si vous ne souhaitez pas passer par les crêtes, il suffit de suivre le sentier qui longe le lac du Portillon depuis le refuge et de monter jusqu’au Col Supérieur de Litérole (3049 m) dessiné en vert sur la carte. Depuis le col, vous pourrez monter au pic Perdiguère. C’est l’itinéraire que nous avons emprunté pour revenir au refuge depuis le sommet.
nOTRE ASCENSION DU PIC pERDIGUÈRE par les crêtes
Nous allons ici nous intéresser à la montée du pic Perdiguère depuis le refuge du Portillon. Le reste de l’itinéraire est décrit dans d’autres articles et serait rébarbatif et peu intéressant. Lors de notre montée au plus haut sommet de Haute-Garonne, nous sommes partis le matin tôt du lac glacé du Port d’Oô. Nous avons rejoint le refuge Jean Arlaud / du Portillon par le sentier des mineurs. Cela fait également l’objet d’un descriptif à part, mais n’intéressera pas forcément ceux qui souhaitent juste faire l’ascension du pic Perdiguère.
Refuge du Portillon (2571 m)
C’est ici que débutent véritablement les choses sérieuses. Arriver au refuge par la voie normale d’accès ne présente aucune difficulté. Le terrain est très stable, le sentier large et bien marqué. Au-delà du refuge, vous rencontrerez rapidement les premiers éboulis à traverser ainsi que des passages techniques impliquant de poser les mains.
Pour information, le refuge du Portillon est gardé du 15 mai au 15 septembre. Les gardiens sont très sympathiques, ils ont répondu à nos questions avec précision en prévision de notre randonnée sur l’état de l’enneigement dans le massif. Sans surprise pendant l’été 2023, fin juillet, il n’y avait plus de neige nulle part pour toutes les courses que nous avions prévues dans le secteur.
Notre feuille de route prévoyait un bivouac au refuge Jean Arlaud le soir après le pic de Perdiguère. Nous avions choisi cette option pour pouvoir nous abriter en cas de gros orage. La météo étant instable, il était annoncé de possibles orages en fin de journée et nous ne voulions pas renouveler l’expérience du lac de Cambales. Pour partir plus légers, nous avons laissé tentes, duvets et matelas dans un muret de pierres. On vous recommande vivement d’effectuer l’ascension du Perdiguère avec un sac léger, surtout si vous envisagez de passer par les crêtes.
Col Inférieur de Litérole (2983 m)
Une fois les sacs allégés, nous nous mettons en route. Il est déjà 9h passé, et il ne faut pas traîner pour rentrer avant l’orage. Nous marchons déjà depuis presque 2h puisque nous sommes partis du lac glacé du Port d’Oô. Depuis le refuge, on traverse le barrage pour rejoindre une sente qui monte dans les pentes herbeuses. Attention à bien prendre la bifurcation à gauche après quelques centaines de mètres. Le sentier grimpe fort, mais c’est important de se diriger vers l’impressionnant pic Lézat qui vous domine sur la gauche pour ne pas se retrouver coincé dans des barres rocheuses. On contourne les barres en suivant les cairns et après une centaine de m de dénivelé, on aperçoit le chantier qui nous attend.
Gagner le col inférieur de Litérole est un premier effort important. Le champ de blocs devant nous semble infini. Le soleil commence à cogner et l’oxygène à se raréfier à l’approche de la barre des 3000 m. On arrive au niveau d’un névé derrière lequel se dessine le final. On repère une sente au milieu du large couloir, vestige d’un glacier, désormais mélange de glace, de blocs rocheux et d’eau. Deux personnes sont quelques centaines de mètres au-dessus de nous et on entend les pierres qui dégringolent. C’est ici que nous mettons les casques. Ils resteront vissés à nos têtes pour la fin de la journée. À l’approche du col, deux solutions s’offrent à vous. Vous pouvez rejoindre la brèche en prenant tout droit dans la pente, puis gravir l’Aiguille de Litérole (3035 m). La descente de cette aiguille implique la désescalade avec un pas de III sur 4-5m.
Il est possible de contourner l’Aiguille de Litérole en coupant à droite avant d’arriver au col. Nous avons choisi cette option en ne sachant pas comment était le pas à désescalader. Comme nous redoutions l’orage, nous avons décidé de prendre au plus simple pour cette fois. Le contournement de l’Aiguille implique tout de même quelques petits passages techniques, notamment de gravir un éboulis raide et très instable. On sort enfin la tête du guidon quand on arrive sur un petit col au-dessus de 3000 m. Le panorama est extraordinaire.
Pointe de Litérole (3132 m)
Après une petite pause pour profiter de la vue, on se remet en marche. L’itinéraire n’est pas évident. Nous avions aperçu deux grimpeurs passer sur la droite, versant français de la pointe de Litérole dans la première partie de son ascension. Après quelques passages délicats, il semble très compliqué de poursuivre dans cette direction. En passant versant sud, côté espagnol, on trouve alors le sentier qui est beaucoup plus confortable et moins exposé.
La suite de l’ascension de la Pointe de Litérole est plutôt simple. On grimpe en restant le plus près possible du fil de l’arête. La progression est régulière et plutôt rapide jusqu’au sommet. En haut, le panorama est extraordinaire. Nous profitons de la solitude et du paysage exceptionnel pour faire une pause déjeuner bien méritée.
Pic Royo (3121 m)
Toute la ligne de crête est une succession de montées et descentes. Après la pointe de Litérole, direction le pic Royo qui culmine à 3121 m. Pour cela, on redescend et on remonte en restant toujours au plus près du fil de l’arête. Comme son nom l’indique, le pic Royo est d’une couleur rouge orangé. Ce sont les roches ferrugineuses qui le composent qui lui donnent cette teinte particulière. Tout le secteur contient plus ou moins de rochers orangés qui façonnent le paysage. Il s’agit d’oxydes de fer emprisonnés dans les minéraux depuis des centaines de milliers d’années. On n’aimerait pas être là-haut en cas d’orage. Les premiers nuages se forment d’ailleurs à l’horizon, ils sont encore loin mais nous ne traînons pas.
Col Supérieur de Litérole (3049 m)
Après le pic Royo, on passe par un autre sommet à plus de 3000, la Tuca de Litérole (3095 m). Il comptera pour ceux qui cherchent à faire tous les sommets au-dessus de 3000 m des Pyrénées. On aperçoit très bien la fin de l’itinéraire et sommes bientôt au pied du pic Perdiguère. Au col supérieur de Litérole, on mange une barre pour se donner un dernier coup d’énergie avant le final.
C’est raide ! Le passage ne semble pas évident à première vue. On trouve quelques cairns qui nous mènent rapidement au pied d’une cheminée.
Les prises sont plutôt bonnes, mais les longues heures de marche depuis le matin (nous sommes partis du lac glacé du Port d’Oô tout de même) nous donnent du fil à retordre. Une fois sortis de la cheminée, on retrouve les éboulis. Ils nous accompagneront jusqu’au sommet. Certaines pierres sont instables, il faut rester vigilant dans cet univers minéral. La progression reste régulière et les mètres de dénivelé sont vite gagnés avec la forte pente.
Pic Perdiguère (3222 m)
Voici le sommet, nous sommes sur le toit de la Haute-Garonne. Le panorama est comme prévu magnifique. Le massif des Posets est particulièrement bien visible par sa proximité. On voit aussi l’Aneto, la Maladeta et un grand nombre de 3000 emblématiques des Pyrénées Centrales. Grand Quayrat, Lézat, Crabioules, Maupas, Seil de la Baque, Gourgs Blancs ou encore les Spijeoles où nous étions la veille pour ne citer qu’eux.
Beaucoup d’émotion au sommet parce que notre journée a été longue et bien remplie. Et ce n’est pas terminé, il faut encore redescendre jusqu’au refuge avec 700 m de dénivelé négatif dans les éboulis au programme. On profite un peu de la vue, mais on ne s’attarde pas. Les nuages sombres commencent à se rapprocher du Perdiguère. Après quelques photos, on se remet en route et on attaque la descente.
30 petites minutes nous seront nécessaires pour revenir au col avec une petite pause pour discuter avec 2 trailers qui montaient. Ils ont fait l’aller-retour des Granges d’Astau à la journée, chapeau à eux parce que ça fait une sacrée course ! Sur le retour, on appréhendait un peu la cheminée en désescalade, mais finalement, c’est passé tout seul.
Du col supérieur de Litérole au refuge du Portillon
En revenant au col, nous en avions terminé avec les difficultés techniques de la journée. À présent, c’était le mental qui allait devoir prendre le relais. La descente du col vers le refuge est une succession d’éboulis qui va mettre vos genoux à rude épreuve. La traversée de ce monde minéral chaotique est longue et particulièrement fatigante. Il est crucial de rester concentré, l’erreur d’inattention est vite arrivée après une longue journée.
Nous épuisons nos dernières gouttes d’eau dans la descente du col. Il reste une demi-heure de marche, on devrait s’en sortir, mais la déshydratation peut faire perdre en lucidité. Et il en faut pour trouver son chemin et ne pas se retrouver dans les barres rocheuses qui surplombent le lac du Portillon. À l’approche du lac, tirez à gauche en suivant les cairns. On pourrait être tenté de couper à droite, mais c’est une mauvaise idée. Des barres très raides et à pic empêchent de descendre. Il faut contourner par la gauche avant de traverser à flanc dans la terre rougeâtre.
Après un ultime ressaut, on parvient à retrouver le sentier dans l’herbe. Le barrage et le refuge ne sont plus très loin. En arrivant, c’est un peu la désillusion. Plus d’une 20ène de personnes se trouve aux abords du refuge. Nous avons croisé 5 personnes sur toute la ligne de crête et au sommet et entendre ce brouhaha nous semble terriblement inhabituel.
Bivouac au lac du Portillon
Une bière bien méritée nous aide à nous réacclimater. Autant vous dire qu’après une journée comme ça et une pinte de Goudale à 7%, le bruit ambiant nous semblait bien loin. Étrangement, le public du refuge n’est pas vraiment montagnard. Avec nos casques sur la tête, on nous regarde comme deux extraterrestres fraîchement débarqués de leur vaisseau spatial. Nous, ce sont les 4 personnes qui arrivent avec des sacs débrayés et des accessoires qui pendent de partout qui nous sidèrent. Ils déplient alors des chaises de camping. À 2571 m d’altitude. Vous avez bien lu. En entrant dans le refuge, on retire nos chaussures. Quelle ne fut pas notre surprise de voir une paire de chaussures VANS (pas de semelle, ultra lisse).
Il est à peine 17h et du monde afflue sans cesse. 55 personnes ont réservé un couchage au refuge ce soir. Plus pas mal de tentes. Ça fait beaucoup de monde après 2 jours de quiétude absolue en haute montagne. Nous sommes au camping Paradis Portillon. L’orage est prévu pour 18h/19h donc quand de gros nuages noirs envahissent le ciel on monte notre tente sans tarder. Vu notre état de fatigue, il y a fort à parier pour qu’on ne voit pas le coucher du soleil ce soir. Après un repas déshydraté rapidement avalé au bord du lac, on se précipite au chaud dans les duvets.
Comportements inappropriés en montagne
C’était sans compter sur un groupe qui joue à des jeux de société dehors en braillant pendant plusieurs heures. Puis sur l’arrivée tardive de nos voisins de tente, qui ont eu la bonne idée de s’installer à moins d’1m de nous. C’est assez frustrant de bivouaquer dans ces conditions. On ne va pas en montagne pour se retrouver serrés comme des sardines au point d’entendre les occupants de la tente d’à côté respirer.
Il y plusieurs dizaines de spots de bivouac en dessous du refuge qui laissent de nombreuses possibilités. Il a fallu que les gens s’agglutinent tous au même endroit autour de nous. Après deux journées intenses avec presque 3000 m de dénivelé positif cumulé, nous avions vraiment besoin de nous reposer. Impossible de s’endormir avant 22h à cause des touristes qui se croient seuls au monde. Nous avions déjà vécu cette situation lors du tour du Pic du Midi d’Ossau il y a quelques années.
Les refuges de montagne ne sont pas le troquet du village. Il y a fort à parier pour que 99% des lecteurs de ce topo ne soient pas concernés par ce coup de gueule. Mais si vous débutez, sachez que bon nombre des randonneurs sont en altitude pour chercher du calme. Et la faune sauvage, sensible au dérangement l’est également.
Retour aux Granges d’Astau
Finalement pas d’orage. Une fois les touristes couchés, nous avons pu dormir et recharger un peu les batteries. On sort de la tente vers 6h30 et la météo s’est tout de même bien dégradée. Les crêtes sont bouchées, j’avais envie d’aller au Tusse de Montarqué, mais ne parviens pas à trouver la motivation. Entre le monde, le manque de sommeil et la menace de pluie grandissante, il est préférable de plier la tente de se remettre en route.
Le retour jusqu’aux Granges d’Astau sera ponctué par un bref arrêt au refuge d’Espingo afin de ranger l’appareil photo pour le protéger de la pluie. Le lac d’Oô est dans un brouillard très épais, la cascade n’est absolument pas visible et les dizaines (peut-être centaines) de personnes qui montent sont déçues. Entre Espingo et le parking, l’affluence est considérable. C’est dimanche, il est presque midi, nous sommes donc sur une heure de pointe. Le contraste avec la veille est assez fort et cela fait longtemps que nous n’avions pas ressenti cela. On presse le pas et on avale la descente comme si c’était le dernier morceau de Bethmale.
Après une bonne douche (2€) au gîte et pour conclure cette sortie en beauté, nous nous sommes laissés tenter par le Mailh d’Astau. Très bonne adresse, le rapport qualité-prix est intéressant et la cuisine plutôt bonne. Dans un lieu aussi touristique, on s’attendait plutôt à être déçus, on ne peut que vous encourager à essayer. Mention spéciale à l’équipe qui est jeune et dynamique.
Randonnée pic Perdiguère : le bilan
Comme la majorité des sommets à plus de 3000 m d’altitude dans les Pyrénées, le pic Perdiguère se mérite. Et je pense que tous ceux qui ont foulé ses éboulis seront d’accord pour le dire. La récompense est quant à elle largement à la hauteur des efforts fournis. C’est surtout l’atmosphère et la solitude sur la ligne de crête qui rendent cette ascension unique à nos yeux.
Cela fait un moment que nous avions envie de venir traîner nos chaussures dans cette partie du massif. Le pic de Sauvegarde en mai nous a donné un premier avant-goût de ce que réserve le Luchonnais et nous n’avons pas été déçus par la suite. La vallée souffre un peu de sa renommée. À l’image du lac de Gaube ou du cirque de Gavarnie, le lac d’Oô s’apparente à une base de loisir. C’est un peu similaire à ce que nous avons vécu au refuge du Portillon, mais avec 10 fois plus de monde. On vous recommande de partir tôt le matin du parking si vous voulez éviter les embouteillages sur le sentier. Vous ne pourrez malheureusement pas y échapper le soir en descendant.
Comme lors de toutes nos sorties en haute montagne, le retour au parking est un moment qui nous remplit de nostalgie. L’adrénaline redescend, la quiétude est restée là-haut. Mais c’est également ce qui nous pousse à y retourner presque chaque semaine depuis plusieurs années déjà.
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Ben & Ania sont deux aventuriers amoureux de la nature et passionnés par ce vaste monde qui nous entoure. Quand ils ne sont pas sur les sentiers de randonnées, par monts et par vaux, ils créent du contenu pour les entreprises qui font appel à leurs talents. En travaillant à distance, ils peuvent se permettre de voyager en continu. Pour ça, ils ont choisi Jolly-Jumper, un camping-car Hymer B534 de 1990. Découvrez leurs univers faits de sommets enneigés, de treks loin de la 4G et de feux de camps bien arrosés. Pour ne rien louper, suivez leurs aventures sur ce blog ou via leurs réseaux sociaux !