Le cirque de Gavarnie est le plus grand cirque des Pyrénées. Situé dans le département des Hautes-Pyrénées, il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO et est un incontournable de la chaîne. Aujourd’hui, nous nous intéressons à une randonnée située sur le pourtour du cirque de Gavarnie : la brèche de Roland (2807m) et le pic du Taillon (3144m). La Brèche de Roland, pour son architecture totalement naturelle et spectaculaire est très sollicitée pendant la période estivale. Il en est de même pour l’ascension du pic du Taillon. Ce 3000 est relativement simple d’accès, ce qui le rend assez populaire. Dans ce nouvel article, nous vous proposons de découvrir cette randonnée mythique qui offre un panorama d’exception sur toute la chaîne des Pyrénées.
Brèche de Roland : l’histoire
Je me souviens très bien d’un cours d’histoire datant de mon temps à l’école primaire. La maîtresse nous racontait les légendes sur Roland (736-778), chevalier français et neveu de Charlemagne. Poursuivi par les Maures, Roland s’est retrouvé coincé par le cirque de Gavarnie. Il aurait utilisé son épée mythique répondant au nom de Durandal pour percer une voie dans le cirque. Cette trouée aurait donné naissance à la Brèche de Roland et permis à son armée de s’échapper.
Bon, c’est un peu gros pour être vrai. En réalité, la brèche est une trouée de 40m de large et 100m de haut dans la roche du cirque de Gavarnie ! Au pied du Casque de Marboré, elle marque la frontière entre la France et l’Espagne. C’est également un point de passage obligatoire pour l’ascension du pic du Taillon ou pour se rendre au sommet du Mont Perdu depuis la France. Depuis la Brèche de Roland, vous aurez un superbe point de vue sur le cirque de Gavarnie ainsi que le canyon d’Ordesa en Espagne.
Randonnée Brèche de Roland et pic du Taillon
Contrairement à ce que nous avons l’habitude de faire, nous avons décidé de randonner à la journée pour cette fois. C’est la fin août et nous prévoyons de partir un mercredi matin. Le fait d’être en semaine et à quelques jours de la rentrée scolaire nous fait caresser l’espoir de ne pas croiser trop de monde. C’était sans compter sur la popularité de la brèche de Roland et la relative facilité d’accès.
Dénivelé + | 1000m | Altitude max | 3144m |
Dénivelé – | 1000m | Altitude min | 2207m |
Temps (Aller + Retour) | 2h40 + 2h | Distance (AR) | 18km |
Itinéraire Brèche de Roland et pic du Taillon
Pour cette randonnée, nous sommes partis du col des Tentes (2207m) et avons emprunté l’itinéraire classique par le col des Sarradets et le refuge de la Brèche de Roland. C’est le moyen le plus rapide d’accéder à la brèche. Il est également possible de partir du village de Gavarnie. Une alternative qui offre un superbe point de vue sur la grande cascade.
Voici comme toujours la carte qui retrace notre itinéraire pour cette randonnée à la brèche de Roland et au pic du Taillon.
Départ du col des Tentes
Mardi soir, je propose à Ania de se lever tôt le lendemain pour aller faire l’ascension d’un nouveau 3000. Elle accepte et nous tâchons donc de nous coucher de bonne heure pour être en forme. Le réveil sonne à 5h10. Après un petit déjeuner rapide et le bouclage des sacs, nous nous mettons en route. Il est un peu avant 6h du matin et il fait nuit noire. Nous avons environ 1h30 de route pour arriver au col des Tentes, départ de notre rando.
Vers 7h20 nous arrivons au col. Il y a énormément de voitures et camping-cars sur le parking. Bon nombre de randonneurs terminent leur préparation et se mettent en route. Nous ne tardons pas à faire de même. Les premiers hectomètres jusqu’au port de Boucharo (2271m) sont plats. Nous en profitons pour commencer à doubler pas mal des groupes partis plus tôt.
Du port de Boucharo (2271m) au col des Sarradets (2589m)
Le sentier commence doucement à s’élever quand on passe sous le glacier des Gabietous. Nous prenons alors la direction du col des Sarradets. Après légèrement moins d’une heure de marche, nous arrivons sous le glacier du Taillon et du pic du même nom, objectif du jour. Le sentier commence à s’élever correctement.
Nous passons la cascade des Sarradets sans difficulté et doublons un groupe de nombreux randonneurs. Cette section jusqu’au col est assez pentue et constitue une bonne mise en jambe pour la suite. Cela fait 1h10 que nous sommes partis de la voiture quand nous franchissons le col des Sarradets.
Du refuge des Sarradets jusqu’à la Brèche de Roland
Juste en dessous du col, on aperçoit le refuge des Sarradets, également appelé refuge de la Brèche de Roland. On aperçoit également la Brèche, mais pas dans son intégralité.
Pour la voir en entier, il va falloir continuer à monter. Et sur cette section, le sentier s’élève de nouveau. Nous doublons là encore pas mal de monde. Avec un peu de chance, nous allons réussir à rattraper suffisamment de marcheurs pour profiter du sommet du pic du Taillon en toute quiétude. C’est l’objectif que je me suis fixé.
J’aime bien avoir quelqu’un devant moi, cela me pousse à avancer plus vite. Du coup, dans les pentes raides de la brèche, je me concentrais sur ma progression. De temps en temps, je lançais un petit regard en arrière pour vérifier qu’Ania était toujours là. À son rythme, elle dépassait elle aussi son lot de randonneurs.
Autour des 3/4 de l’ascension, on arrive sur un petit plateau. L’occasion de reprendre un peu son souffle mais surtout d’admirer la brèche de Roland dans son intégralité. C’est bien beau de vouloir avancer, mais prendre le temps de profiter de la vue est ce qui nous amène en montagne au premier abord.
Encore quelques dizaines de mètres de dénivelé, le passage du névé et nous serons en haut de la Brèche.
De la Brèche de Roland au pic du Taillon
Nous sommes partis depuis à peine 1h45, il est tout juste 9h15 et il y a déjà pas mal de monde. Nous continuons donc notre route du côté espagnol. On salue le casque du Marboré, majestueux, et on prend le chemin opposé, vers le Taillon. On visualise rapidement ce qu’il nous reste de chemin à parcourir pour le sommet. Surprise, il n’y a plus personne devant nous !
Je n’ai donc pour seul objectif en ligne de mire, le pic du Taillon. Le chemin est bon, raide et caillouteux mais assez facile. Un petit passage nécessite de poser légèrement les mains, mais encore une fois, rien de très demandant. J’avance sans m’arrêter pour conserver mon rythme, Ania suit bien et met de la distance avec ceux qui se sont également lancés dans l’ascension du Taillon. Ce n’est pas une course contre les autres randonneurs, mais contre moi même. J’affectionne particulièrement le défi physique que représente la randonnée en haute montagne et tente de me dépasser lors de chaque ascension. Sortir de sa zone de confort, c’est également se bousculer un peu et voir de quoi son corps est capable.
Le sommet n’est plus très loin et le panorama est déjà exceptionnel. On a une vue superbe sur le canyon d’Ordesa, le Marboré, le Cylindre et le Mont Perdu. Quel bonheur ! J’arrive au sommet et regarde l’heure, nous sommes partis depuis 2h40.
Nous avons l’habitude de marcher avec des sacs très lourds, le matériel de bivouac et de la nourriture pour plusieurs jours. Partir avec des sacs légers nous a considérablement changé la vie et cela se ressent largement dans nos performances. Ce n’est pas un rythme de trailers, mais une certaine satisfaction tout de même !
Pic du Taillon
Le pic du Taillon culmine a 3144m d’altitude. C’est à ce jour notre plus haute ascension. Il offre un panorama incroyable. En regardant au nord ouest, on peut voir le Vignemale. En se décalant vers l’Est, le pic du Midi de Bigorre, le pic de Néouvielle, le pic Long, le Campbiel, le pic d’Ardiden… De l’autre côté, le canyon d’Ordesa, le Mont Perdu, le pic du Marboré, l’épaule, le Casque…
Une vue imprenable sur la chaîne des Pyrénées donc. Le vent souffle fort au sommet du Taillon. Les autres randonneurs commencent à arriver, nous prenons quelques photos pour un duo père-fille d’espagnols très gentils et entamons la descente.
Sur le retour, nous décidons de faire notre pause repas à l’abri des paroi rocheuses, derrière un muret de cairns. Le soleil commence à chauffer et il n’y a pas beaucoup d’ombre sur la suite de la rando, alors autant en profiter.
Retour au parking par la Brèche de Roland
Pendant le déjeuner, nous contemplons le splendide canyon d’Oresa. Il donne vraiment envie d’aller l’explorer. C’est sur la liste depuis déjà un petit moment, chaque chose en son temps.
Nous nous remettons rapidement en route, l’affluence commence à se faire sentir sur le sentier, nous sommes régulièrement ralentis par des groupes de randonneurs. Arrivés à la Brèche de Roland, il y a énormément de monde installé pour le pique nique et au moins autant qui s’apprête à monter. Nous sommes tous les deux assez surpris par autant d’affluence, mais c’est encore les vacances d’été. Nous reviendrons certainement très bientôt pour l’ascension du Mont Perdu, mais attendrons que le mois de septembre soit bien installé pour avoir un peu plus de calme et de sérénité.
Le retour de cette randonnée s’effectue par le même chemin. C’est toujours intéressant d’admirer et de constater les différence dans le paysage dans d’autres conditions de lumière.
Brèche de Roland et pic du Taillon : le bilan
En rentrant, nous nous arrêtons au marché de producteurs locaux de Lourdes et faisons le stock de bières locales. La Bigourd’Ale sera parfaite pour la récup’.
Dans la voiture, nous débriefons à propos de cette belle journée et de celles à venir. La randonnée de la Brèche de Roland est un classique incontournable des Pyrénées. Au même titre que les lacs d’Ayous et le Pic du Midi d’Ossau ou que la Réserve Naturelle du Néouvielle, elle attire énormément de monde. Il aurait donc été plus judicieux de venir hors saison. Je n’y avais jamais été et suis vraiment ravis d’avoir découvert cet endroit avec Ania.
Une faible proportion des randonneurs qui montent à la Brèche de Roland vont jusqu’au pic du Taillon. Le passage versant espagnol permet donc d’obtenir un peu plus de tranquillité. Partir tôt permet également de s’affranchir de la forte affluence à l’aller. Il s’agit d’un 3000 relativement facile d’accès, comparable au Turon de Néouvielle ou au Pic de Néouvielle.
Notre prochain objectif est fixé, nous avons en tête de nous attaquer au Mont Perdu ! Enfin, surtout moi. En rentrant, c’est avec beaucoup d’intérêt que je commence à regarder les itinéraires. En attendant cette prochaine sortie, je termine la rédaction de cet article et m’endors avec des rêves de sommets plein la tête.
D’ailleurs, c’est chose faite depuis la rédaction de cet article ! Venez découvrir l’aventure extraordinaire de l’ascension du Mont Perdu à la journée depuis le col des Tentes !
Comme d’habitude, j’espère que ce nouveau petit récit vous aura plu et qu’il aidera certains d’entre vous à emprunter cet itinéraire spectaculaire.
Se loger près de la brèche de Roland
Nombreux sont ceux qui viennent de loin pour admirer la magnifique Brèche de Roland. Voici deux suggestions d’hébergement à proximité pour vous permettre de prendre le temps d’explorer un peu plus la région :
La Ptit Marmotte : hébergement à Gavarnie
Maison avec vue sur les montagnes, entièrement équipée pour les séjours en famille ou entre amis. Située dans le centre de Gavarnie, c’est une localisation centrale qui vous permettra de vous immerger pleinement dans les Hautes Pyrénées. Profitez du cadre exceptionnel et de la proximité immédiate avec les montagnes pour passer des vacances ressourçantes en toute saison. Été comme hiver, cette maison de vacances à Gavarnie est idéale.
Yourte Mongoles de Gavarnie
Logement insolite dans les Pyrénées, les yourtes Mongoles de Gavarnie vous garantissent un grand bol d’air et des vacances atypiques. Avec une vue dégagée sur le magnifique cirque de Gavarnie et ses sommets emblématiques, vous sera en immersion sur les hauteurs, pour une séjour en toute quiétude. Équipées de manière assez rudimentaire, vous pourrez tout de même vous faire à manger avec la kitchenette. Vous avez déjà essayé de passer vos vacances dans un lieu insolite comme celui-ci ?
À très vite pour de nouvelles randonnées dans les Pyrénées.
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Ben & Ania sont deux aventuriers amoureux de la nature et passionnés par ce vaste monde qui nous entoure. Quand ils ne sont pas sur les sentiers de randonnées, par monts et par vaux, ils créent du contenu pour les entreprises qui font appel à leurs talents. En travaillant à distance, ils peuvent se permettre de voyager en continu. Pour ça, ils ont choisi Jolly-Jumper, un camping-car Hymer B534 de 1990. Découvrez leurs univers faits de sommets enneigés, de treks loin de la 4G et de feux de camps bien arrosés. Pour ne rien louper, suivez leurs aventures sur ce blog ou via leurs réseaux sociaux !
[…] suis émerveillé en profite pour prendre quelques photos supplémentaire. Le cirque de Gavarnie, la brèche de Roland, un Taillon discret dans les nuages, le cirque d’Estaubé, le pic de Néouvielle et le Turon, […]
[…] cirque, il est possible de prendre de la hauteur et de rejoindre le refuge des Sarradets ou de la brèche de Roland. Cet itinéraire ne comporte pas de difficulté, mais est tout de même réservé aux randonneurs […]
[…] début de notre itinéraire est décrit avec précision dans l’article de la randonnée de la Brèche de Roland et du pic du Taillon donc je ne m’éterniserai pas sur cette section. Nos sacs sont chargés cette fois, et nous […]
Bonjour,
Merci pour ce bel article.
Quand vous parlez d’y venir « hors saison », à quelle période faites vous allusion ? plutôt juin (risque de neige encore présente ?) ou en septembre (journées plus courtes ..) ?
Merci à vous.
Bonjour Jérome,
Merci pour le retour sur l’article, content qu’il vous ait plu.
Quand je dis hors saison c’est effectivement en dehors de la période 15 juillet – 15 août. Même fin août nous avons trouvé pas mal de monde. En revanche, dès le mois de septembre la fréquentation commence à baisser. Effectivement, en juin, il est souvent nécessaire d’être équipé de crampons pour monter au sommet de la brèche. Mais c’est le cas de nombreux sommets de cette altitude à cette période de l’année.
Pour la durée des journées en septembre ou octobre, aucune inquiétude à avoir pour la brèche de Roland et le Taillon. Nous avons mis 4h45 pour faire l’aller-retour et les guides annoncent normalement entre 5 et 6h. En partant pas trop tard du col des tentes, vous avez largement le temps de profiter de la montagne et de rentrer avant la nuit !
Excellente balade à vous !
Merci 🙂
Merci 🙂