Pour marquer notre retour dans les Pyrénées, nous avons décidé de grimper sur un sommet qui dispose d’un point de vue particulièrement dégagé sur une partie de la chaîne. Ce sommet, c’est le pic du Cabaliros. Situé sur la ligne de crête entre les vallées de Cauterets et le val d’Azun, le pic du Cabaliros se distingue par son panorama d’exception. Du massif de Néouvielle à celui du Gabizos en passant par l’Ardiden, le Vignemale, le Moun Né ou encore le pic du Midi d’Ossau, de nombreux géants des Pyrénées Centrales sont bien visibles. Dans ce topo nous vous proposons de découvrir notre bivouac au pic du Cabaliros depuis Cauterets. Une randonnée magnifique avec un panorama exceptionnel sur une grande partie des Hautes-Pyrénées et au-delà.
Randonnée pic du Cabaliros : statistiques
Avec son altitude modeste (2334m) on pourrait penser que le pic du Cabaliros est un sommet facile. S’il ne présente pas vraiment de difficulté technique à la belle saison une fois que tous les névés ont fondu, il se mérite. Son ascension depuis le versant de Cauterets implique de gravir près de 1300 m de dénivelé positif. La distance entre le parking au bout de la route d’Aoumede (1078 m) et le pic du Cabaliros est de 9 km. L’aller-retour à la journée est donc assez conséquent. Nous avons effectué cette randonnée fin avril 2023. La fonte étant très avancée, il ne restait que quelques petits névés. Crampons et piolets sont restés dans les sacs à dos. Nous avions tout de même un joli patch de neige sur la crête sommitale pour planter la tente face au Moun Né.
Distance (A/R) | 18 km | Altitude min | 1078 m |
Dénivelé + | 1300 | Altitude max | 2334 m |
Dénivelé – | 1300 | Temps (A/R) | 6h |
Randonnée au pic du Cabaliros : itinéraire
Il existe plusieurs itinéraires pour monter au pic du Cabaliros. Nous avons décidé de partir depuis le versant de Cauterets, mais vous pouvez également monter depuis la piste forestière qui part du lieu-dit de Sireix. Ne connaissant pas l’état de la piste et n’étant pas équipés d’un véhicule adapté, nous avons préféré partir depuis la ferme Igau le bout de la route d’Aoumede côté Cauterets. Voici la carte avec notre itinéraire pour la montée au pic du Cabaliros.
Accès au départ
En arrivant à Cauterets d’Argelès-Gazost, il faut prendre le pont de Fanlou à l’entrée du village et aller chercher l’avenue du Mamelon Vert et la route d’Aoumede qui grimpe fort en lacets serrés. Vous allez arriver au bout de cette route, au niveau de la ferme Igau, il y a un gîte avec un petit parking qui constitue le départ pour le pic du Cabaliros par ce versant. Attention, le nombre de places est assez limité. Si vous arrivez et que c’est complet, il faudra partir de plus bas. Merci par avance de respecter la propriété privée et de ne pas vous garer devant les gîtes afin que ce petit parking reste à disposition des randonneurs. Il est triste et déplorable de voir des parkings payants et des interdictions partout en montagne. Mais le comportement de certains (une minorité) justifie malheureusement ces mesures.
Notre bivouac au pic du Cabaliros
Si vous suivez déjà ce blog, vous savez certainement que nous sommes de grands amoureux de bivouac et des nuits en pleine nature. Il nous tenait à coeur de dormir au sommet du pic du Cabaliros puisqu’il offre un point de vue vraiment exceptionnel sur la chaîne. Nous avions bon espoir de profiter de spectacles inoubliables tant au coucher qu’au lever du soleil et au milieu de la nuit. Cette sortie était également une excellente occasion pour tester nos nouveaux duvets Grand Froid (température de confort -10°C) en dormant dans la neige. Voici donc le récit de ces deux belles journées en montagne comme on les aime.
Départ de la ferme Igau
Suite à une erreur de sortie sur la route, nous sommes arrivés au départ de cette randonnée pour le pic du Cabaliros avec un peu de retard sur notre horaire prévu. Tant pis, on mangera le sandwich dans la voiture plutôt que sur le parking du départ. Pour ce premier bivouac de 2023 nous étions chargés comme des mulets, à en donner des sueurs froides aux marcheurs ultra-légers. N’étant pas sur place, nous n’avions qu’une vague idée des conditions d’enneigement exact avec les bulletins avalanche de Météo France. Comme nous ne lésinons pas sur la sécurité en montagne, et surtout en hiver, nous avons prévu tout l’attirail de sauvetage avalanche. Crampons et piolets peuvent être nécessaires jusque tard dans la saison suivant l’enneigement. Le printemps 2023 ayant été catastrophique, tout est resté dans le sac à dos jusqu’au montage de la tente.
MONTÉE PAR LE BOIS D’AUMEDE
Après maintes vérifications du contenu de nos sacs, je le précise parce qu’on arrive quand même à oublier des trucs, on peut enfin se mettre en route. Nous entrons dans une zone pastorale. Cela signifie que des troupeaux sont souvent en pâture à la belle saison. Soyez vigilant et veillez à ne pas déranger les animaux en estive. Pour cela, nous vous recommandons de lire notre guide sur les animaux de montagne.
Les premiers kilomètres de l’ascension vers le pic de Cabaliros se font à l’ombre, à travers le bois d’Aumede. La piste monte dans une jolie forêt de hêtres. Vers 1380 m d’altitude, la piste se termine, laissant place à un large chemin bien marqué. Autour de 1500 m, on sort du bois d’Aumede et on entre dans celui de la Peyre.
Au niveau du ruisseau de Cantarrabes, on quitte définitivement les arbres jusqu’au lendemain. Le ruisseau est un endroit idéal pour une pose fraîcheur. Arrivés à cet endroit, vous vous trouvez à 1600 m d’altitude. Vous n’avez pas encore fait la moitié du dénivelé.
Direction le col de la Contente
La suite du sentier est une longue montée en lacets à travers les pentes raides qui nous séparent du col de la Contente. L’avantage, c’est qu’en montant, la vue devient de plus en plus spectaculaire. Après les premiers lacets, on aperçoit déjà les premières pentes du Moun Né. Petit à petit, ce sommet vraiment très graphique se dessine. Il a vraiment quelque chose de spécial et dégage une vraie atmosphère de haute montagne. Sensible à son charme, je passe une bonne vingtaine de minutes à le photographier allongé dans le gispet. Les premières jonquilles sont en fleur et elles me permettent d’obtenir une composition très sympathique pour mettre en valeur ce magnifique sommet.
En poursuivant l’ascension vers le col de la Contente (2124 m), nous veillons à bien regarder la carte pour remplir nos réserves d’eau potable. Au sommet, il n’y aura plus que la neige à faire fondre pour nous hydrater. On profite du ruisseau de la Crabe vers 1920 m pour faire le plein. L’occasion de souffler un peu et de manger une barre. Il reste encore près de 400 m de dénivelé positif à cause d’une petite descente de l’autre côté du col sur la ligne de crête.
Arrivée au Pic du Cabaliros
Une fois le col de la Contente franchi, le panorama qui se dessine est absolument superbe. On voit le massif du Vignemale depuis un petit moment déjà, le Moun Né trône fièrement derrière nous, on aperçoit le pic d’Ardiden, le Midi d’Ossau, le Gabizos… Les derniers hectomètres de dénivelé sont durs après plusieurs semaines sans aller en montagne. Nos sacs sont très lourds, mais la vue est tellement spectaculaire qu’on avance sans trop se poser de questions. Il ne reste que quelques névés, stigmates d’un hiver très sec, qui ne laisse présager rien de bon pour la suite. C’est assez triste de voir la montagne si faiblement enneigée au mois d’avril. Le gispet est à nu sur une bonne portion de la crête. Une poignée de corniches subsistent, mais elles ne feront pas long feu avec l’isotherme 0 au-dessus de 3000 ce jour-là.
Le sommet est atteint après un ultime ressaut. La table d’orientation permet d’identifier tous les géants qui entourent le Cabaliros. On avait lu qu’il s’agissait de l’un des plus beaux sommets des Hautes-Pyrénées, nous n’avons pas été déçus. Le Néouvielle et le Turon se démarquent magnifiquement.
Installation du bivouac au pic du Cabaliros
Nous choisissons un spot légèrement en contrebas du sommet pour poser la tente. Nous voulions conserver une vue dégagée sur le Vignemale et le Moun Né. Nous avons donc créé un plateau dans la neige avec les pelles afin de dormir confortablement à plat. Après une bonne vingtaine de minutes de préparation, notre bivouac est monté.
Nous serons largement à l’heure pour le coucher du soleil. Nous passerons la soirée seuls au sommet et n’avons croisé que deux randonneurs qui redescendaient du pic plus tôt dans l’après-midi. Un tel panorama dans une quiétude absolue est un vrai moment de grâce. Après avoir passé 9 mois en Laponie, nous redoutions un peu la fréquentation de la montagne dans nos chères Pyrénées. Nous avons bien choisi notre endroit et notre moment pour ce retour en terres pyrénéennes.
Nuit sous les étoiles
La température a violemment chuté à mesure que le soleil est descendu. Après le coucher, il a été l’heure d’enfiler une 3e couche pour ne pas avoir froid. Le ressenti pour la nuit est prévu de descendre autour de -5°C, l’occasion parfaite de tester nos duvets grand froid. Le vent s’est bien levé et il nous force à prendre notre dîner sous la tente. Je suis ressorti pour prendre quelques photos nocturnes une fois l’obscurité bien installée. Le vent était tellement fort qu’il faisait bouger l’appareil photo sur le trépied. Comme si ce n’était pas assez, les dameuses qui préparaient les pistes de la station de Cauterets étaient en pleine activité. Leurs puissants phares ont impacté bon nombre des photos, et limités le cadrage pour ne pas avoir des images polluées par la lumière.
Lever de soleil au Cabaliros
Après une nuit agitée par un vent qui n’a pas désempli, le réveil sonne sur les coups de 6h pour assister au lever du soleil. La couverture nuageuse importante a empêché la mise en place des belles couleurs de l’aurore. Tant pis, nous avons tout de même savouré depuis le confort de nos duvets les premières lueurs du jour avant de ranger tout le matériel.
Le regel nocturne a rendu nos pelles très utiles pour démonter la tente. Une fois le bivouac démonté, direction le col pour entamer la redescente. J’en profite pour effectuer un petit rappel sur les pratiques de bivouac. Afin de limiter son impact sur la montagne, il est préférable de monter la tente après 19h et de la retirer avant 9h du matin. On ne fait pas de feu sauf dans des emplacements dédiés types barbecue ou des cheminées. Pensez à bien vous équiper pour ne pas vous mettre en danger. Même en plein été, en haute montagne les températures nocturnes peuvent descendre en dessous de 0°C. N’hésitez pas à consulter notre guide sur le matériel de bivouac pour en savoir plus.
Randonnée pic du Cabaliros : le bilan
La descente du pic du Cabaliros s’est effectuée sans difficulté. De retour au parking, les nuages et le mauvais temps sont arrivés. Un timing parfait pour clore cette magnifique randonnée dans les Hautes-Pyrénées. Nous avons plutôt l’habitude de fréquenter les sommets au coeur de la chaîne. Mais prendre un peu de distance avec la frontière franco-espagnole permet tout de même d’obtenir de sacrés panoramas. C’est notamment le cas avec le Soum Arrouy du côté d’Hautacam qui représente également l’un des plus beaux belvédères sur les Pyrénées Centrales. Un dernier coup d’oeil sur le Vignemale et le Moun Né et on redescend.
Logement pour randonnée au Cabaliros
Si vous prévoyez d’explorer les sommets aux environs de Cauterets, voici une petite sélection de logements pour découvrir la vallée. À être dans le coin, ne manquez pas non plus les randonnées dans la vallée du Marcadau, au lac de Gaube, au refuge des Oulettes ou au lac d’Estom. Vous trouverez plus d’inspiration dans notre article sur les vacances dans les Pyrénées.
À seulement 300m de l’ESF et 400 m des Thermes de Cauterets, cet appartement est idéal pour venir profiter de la montagne en toute saison. Il ne vous restera que 5 minutes de route pour découvrir le Pont d’Espagne et le magnifique lac de Gaube. Profitez du calme du village avec tous les avantages de sa proximité (courses, remontées mécaniques, parking gratuit).
De nombreux studios et appartements sont disponibles sur ce domaine situé à seulement 500 m des télécabines de Cauterets. Parfait pour la saison du ski, des randonnées en raquettes et même des balades estivales, ce complexe de logements est idéal pour les vacances à la montagnes. Ils sont bien évidemment tout équipés et vous pourrez même emmener votre chien ou chat.
C’est tout pour cet article sur le pic du Cabaliros qui marque notre retour dans les Pyrénées après presque 2 ans sans fouler leurs sentiers. Et quel plaisir de retrouver ces montagnes majestueuses qui n’ont pas fini de nous éblouir. Si vous aussi vous avez apprécié cette randonnée, n’hésitez pas à nous en faire part en commentaire. Retrouvez également les récits de toutes nos aventures en montagne sur notre compte Instagram.
À très vite pour la suite !
Ben & Ania sont deux aventuriers amoureux de la nature et passionnés par ce vaste monde qui nous entoure. Quand ils ne sont pas sur les sentiers de randonnées, par monts et par vaux, ils créent du contenu pour les entreprises qui font appel à leurs talents. En travaillant à distance, ils peuvent se permettre de voyager en continu. Pour ça, ils ont choisi Jolly-Jumper, un camping-car Hymer B534 de 1990. Découvrez leurs univers faits de sommets enneigés, de treks loin de la 4G et de feux de camps bien arrosés. Pour ne rien louper, suivez leurs aventures sur ce blog ou via leurs réseaux sociaux !